Encore une belle journée en perspective ! Le ciel est bleu bleu bleu et nous partons vers le sud, via la US-191 en direction de Bluff. Notre première halte sera le Wolfman Panel.
Aujourd’hui, nous avons prévu d’explorer la partie sud du Comb Ridge, côté est. Il faut imaginer le Comb Ridge comme une barrière rocheuse, commençant plus ou moins au nord de Blanding et se terminant 80 miles plus au sud, vers Kayenta.
De chaque côté de ce Comb Ridge, un wash : à l’ouest, le Comb Wash, à l’est le Butler Wash.
Nous passons Bluff, continuons à l’ouest sur la 160 pendant quelques centaines de mètres, un kilomètre tout au plus. Une piste part sur la droite, direction nord, piste que nous ratons lors de notre premier passage car une barrière la ferme. Nous avons pensé à une propriété privée et ici, aux US, la propriété privée, c’est sacrée et ça se défend à coup de fusil.
Nous persistons, revenons sur nos pas, et ouvrons la barrière où aucun panneau menaçant No Trespassing – Private Property n’est visible. La barrière est plutôt destinée à retenir le bétail et à l’empêcher de se déverser sur la route !
La piste est roulante, sablonneuse mais pas trop et toute douce pour les pneus. Moins d’un mile plus loin, nous nous arrêtons pour la première visite de la journée.
Voilà le Comb Ridge.
Derrière ces buttes, à l’air parfaitement innocent, il faut imaginer une falaise à pic de quelques 100 mètres de hauteur.
Voilà le genre de photo que nous adorons… Emptiness…
La marche d’approche est très courte, moins de 30 minutes tout au plus. Parfait pour l’échauffement !
Un petit passage en descente requiert un peu de scrambling et achève de nous mettre dans le mood du jour. Nous croisons deux hikers, un peu plus âgés que nous. Ils sont à la retraite, voyagent régulièrement et adorent ce coin. Ils habitent Boulder – CO et nous parlons de GoLite, ce magasin de vêtements de randonnée que nous avions découvert en 2013 et qui a fait faillite en début d’année. Ils sont arrivés à la même conclusion que nous : ils ont eu les yeux plus gros que le ventre à vouloir ouvrir des magasins partout.
Nous aurions pu discuter des heures mais il n’y a pas de thé et ni de petits biscuits ! Nous les retrouverons sans doute, ils ont le même itinéraire que nous pour la journée.
Les panneaux se trouvent sur une falaise à l’ombre.
Le manque de recul rend la prise de photos délicate. Près de la paroi, nous sommes à peu près à la hauteur des pictogrammes mais nous avons 30 cm de battement. Si nous voulons reculer, alors il nous faut descendre.
Voici une première photo du panneau.
Les représentations humaines sont à l’échelle.
Voici quelques détails.
Paraît-il que les ranchers utilisaient ce panneau comme cible pour leurs exercices de tir. Au vu des impacts de balles, ce n’est pas impossible !
Le second panneau est également magnifique. Les formes sont inhabituelles et parfaitement dessinées.
La méthode utilisée pour dessiner est dite pecking, par analogie aux coups de becs des oiseaux. Les artistes donnaient, à l’aide d’une pierre dure et pointue, des coups secs sur la paroi pour marquer la couche superficielle foncée.
Sur la photo ci-dessus, les coups de pierre sont bien visibles.
Éparpillés entre ces deux panneaux, d’autres dessins solitaires.
Si certains représentent des animaux ou des formes aisément identifiables, d’autres sont cabalistiques.
Un poisson ? Une sirène ?
Pour celui-ci j’hésite entre une mâchoire hippopotame ou un collier.
Un groupe d’américaines bruyantes arrivent. Elles ne sont que trois mais font un raffut du tonnerre. Je pars explorer la flore des environs. En bas, dans le lit du wash inaccessible, j’ai repéré des énormes fleurs blanches.
J’erre sur le terre-plein en face de la falaise et trouve mon bonheur.
Il est 9h20 lorsque nous reprenons le chemin de la voiture, contents à la pensée de bientôt retrouver le soleil.
La voiture est là où nous l’avons laissée, intacte. Même si cela semble être une vérité de La Palisse, ce n’est pas un acquis et c’est toujours une agréable surprise.
Bon, Wolfman Panel nous a mis en appétit et nous sommes prêt pour du plus gros.
À suivre…
Flore du jour
Les fleurs sont très grandes, près de 10 cm de diamètre.
Rien de plus que de la rhubarbe sauvage !