Nous poursuivons notre découverte du San Rafel Swell. Aujourd’hui, nous partons visiter Wild Horse Window, une énorme alcôve avec le plafond troué, jadis fréquentée par les Natives Americans, comme en témoignent les quelques pictogrammes qu’ils nous ont laissé. Ensuite, nous errons autour de Temple Mountains et ses mines abandonnées.
Argh, le réveil a sonné trop tôt ce matin… 6h30… non mais ça va pas ? Reuh, nous sommes pourtant en vacances, non ? L’ouverture des rideaux révèle un ciel sombre, menaçant… Pas une raison pour retourner au lit. Prenons donc le petit déj, et nous verrons bien ensuite.
Aujourd’hui, 11 septembre 2011, est un jour particulier. Il y a 10 ans, deux avions venaient s’encastrer dans les tours jumelles de Manhattan, révélant au monde entier que personne n’est à l’abri de la folie meurtrière des hommes. Notre petit déjeuner est rythmé par la commémoration de ce triste jour, au Ground Zero, retransmis à la télévision. Plus de 4000 noms s’enchaînent, lus par des hommes, des femmes et des enfants. Les images sont poignantes, l’émotion est palpable.
Rester dans la chambre à regarder la télé n’étant pas une option, nous ignorons le ciel très chargé et partons guillerets pour notre balade du jour. Direction Goblin Valley Park via la I-70 pour une douzaine de miles puis la UT-24. Nous laissons la voiture à la jonction de la Temple Mountain Road et de la route allant vers Goblin Valley Park.
Le ciel s’est déjà dégagé… Euh, enfin disons que le ciel n’est plus autant menaçant et que quelques trous de ciel bleu apparaissent çà et là. Jugez par vous-même !
Nous commençons par suivre un wash sur quelques centaines de mètre plus obliquons sur la droite.
Le sentier est constitué de quelques cairns, éparpillés de ci de là. Pas de traces visibles, car nous marchons sur du slick rock, c’est à dire de la pierre à nu.
Au loin, nous apercevons Goblin Valley, endroit à voir absolument mais sous un grand ciel bleu.
Nous errons un peu, surtout lorsque les cairns se font rares…
La roche est torturée, striée de jaune et de rose, nous rappelant très fortement Yellow Rock.
Quelques flaques témoignent de l’humidité des jours précédents.
Nous ne regrettons même pas le ciel bleu, tant ce ciel tourmenté et nuageux ajoute du relief à nos photos… (bon c’est facile de faire les kékés quand on voit que le temps vire au beau !).
D’errance en errance (mais le tout sous le contrôle du GPS), nous voici à Wild Horse Window.
Nous admirons deux grottes jumelles, dont celle de droite a la partie supérieure percée par une belle fenêtre ronde.
Le ciel, constellé de moutons blancs, est de bon augure.
Le soleil s’engouffre dans cet espace vide, créant une très jolie perspective et de très beaux jeux de lumière.
Des pictogrammes attestent de la présence de Native Americans, appelés aussi Anasazi.
Voici le détail d’une scène ; à droite, 3 animaux avec des cornes ou des grandes oreilles, c’est selon…
Quelques photos plus tard, nous voici prêts pour la deuxième partie de la balade.
L’idée d’origine était de redescendre dans le wash qui se transforme en canyon, le Wild Horse canyon, de rejoindre la route Behind the Reef et de revenir à la voiture par la Temple Mountain Road.
Mais comme notre meilleur adage est Tous les chemins mènent à Rome, nous décidons de continuer notre ascension tout en obliquant sur la gauche. Forcément, à un certain moment, nous retrouve le canyon et nous débrouillerons pour y descendre.
Bon, ça c’est la théorie…. Sur le terrain, c’est un peu beaucoup différent.
Nous montons, redescendons, remontons afin de trouver un passage accessible pour rejoindre le canyon, canyon que l’on peut voir ici, en bas, tout en bas… Si proche mais pourtant si loin.
Après une ultime tentative, nous nous rendons à l’évidence. À moins que deux ailes viennent compléter notre équipement, rien à faire. Pas moyen de descendre…
OK, qu’à cela ne tienne… Nous remontons ce que nous avons descendu (pourtant nous avions bon espoir jusqu’à ce qu’une barrière rocheuse stoppe net notre progression) et continuons l’ascension.
Après le somment, forcément, la pente va redescendre, non ?
Eh bien, non, la montagne s’arrête abruptement et le vide nous stoppe net : nous n’avons pas d’ailes !
Nous apercevons des campeurs, près de 300 mètres à la verticale.
La voiture est visible, à environ 700 mètres.
OK. Le plan B a foiré, passons au plan C.
À savoir trouver un moyen de descendre, coûte que coûte, même si pour cela nous devons revenir à notre point de départ. Finalement, l’œil aiguisé de Stefano imagine un moyen de descendre, là où la montagne a naturellement été coupée et là où passe la Temple Mountain Road.
C’est un peu technique, mais le risque est mesuré. Nous voici en bas, heureux de l’expérience.
Lorsqu’il y a un instant, je vous disais que la montagne s’arrêtait brusquement, voilà ce que je voulais dire (nous étions en haut !). Et nous avons trouvé notre chemin quelque part dans ce fouilles d’arbres nains et de rochers.
Compte tenu du changement (un peu forcé) d’itinéraire, et bien pourquoi ne pas faire ce qui n’était pas du tout prévu au programme ? Bonne idée, non ?
Nous partons donc en direction de Temple Mountain, de ses mines. Il y a un sentier qui passe au pied de cette montagne, contourne une butte avant de rejoindre la plaine et le parking.
Let’s go ! Mais après notre traditionnelle pause Clif Bar. Il est midi passé (1).
Marcheur solitaire (2).
Temple Mountain (3).
Nos pas nous emmènent au pied de trous, à flanc de montagne, trous servant d’accès aux mines d’uranium, soit à l’évacuation du minerai destiné à être trié.
Chaque tas de roche extrait de la montagne dégage une odeur pestilentielle de soufre.
D’ailleurs quelqu’un l’a signalée en écrivant Bad Air accolé à une tête de mort.
Autant dire que nous ne traînons pas trop.
Sur le sol, d’énormes carottes sont éparpillées.
Pour mieux comprendre le terme énorme, le voici avec un élément de comparaison…
Nous arrivons à un plateau et découvrons les restes d’un camp.
Cadavre de frigo à gaz, ruines de baraquements et vieux matelas jonchent le sol.
Servel, la marque du frigo, existe toujours aujourd’hui, spécialisée dans les frigos à gaz et à kérosène.
Quelques structures métalliques sont encore debout….
Même si ces vestiges dénaturent le paysage, leur présence offre à notre imagination l’occasion de visualiser la vie de l’époque.
Nous sommes maintenant sur les contreforts de Temple Mountain.
L’activité intense d’extraction est encore visible sur ces flancs.
Voici quelques entrées de tunnel. Chaque éboulis de pierres vert-bleues en témoigne.
La vue qui s’offre à nous est extraordinaire, d’un côté…
comme de l’autre.
C’est d’ailleurs de ce côté que nous entamons notre retour vers la voiture.
Par endroit, la piste utilise le lit d’un wash.
Comme vous l’aurez sans douté noté, le ciel est maintenant franchement bleu exception faite de petits nuages blancs.
Depuis que je suis toute petite, les nuages blancs dans le ciel sont “signes de beau temps”. Pourquoi ? Une récitation “Ronfle coquillage” apprise il y a plus de …. heu, oops, mon dieu, mais non, mais oui, … 40 ans.
Quant au terme récitation, pour les jeunets qui liront ce billet, c’est un désuet synonyme de poésie.
Bonjour hoodoo…
Le sentier, ou plutôt la piste, nous ramène comme prévu dans un immense pâturage, puis à la voiture….
Nous sommes ravis de notre journée.
Dîner et menu identique à la veille. Si nous ne devions pas attendre systématiquement 20 minutes, je dirais que nous avons trouvé notre cantine. :-D
Autoportraits du jour
Au petit matin, au sortir de la voiture…
Durant la journée, sur le chemin du retour…
Allez, un p’tit dernier…