Lorsque Stefano me demande de rentrer la destination Montricher (petit rappel : le « t » ne se prononce pas) sur le GPS de la TSH Mobile, je ne bronche pas. Rien ne bouge… Même pas un sourcil ou un poil de moustache. Je commence simplement la préparation psychologique qui s’impose : ça risque de monter et de monter sec. Même pas peur.
Le parking du départ de la route vers le Mont Tendre est déjà bien occupé.
Stefano me regarde et me dis : nous allons commencer doucement. Instantanément, nous éclatons de rire en nous remémorant la dernière fois qu’il a prononcé cette même phrase, au même endroit. À l’insu de sa bonne volonté et surtout de son plein gré, le sentier choisi était une véritable tuerie : une montée sèche dans la pente qui, en quelques kilomètres, nous a amenés aux Arruffens.
Mais non, le propre de l’humain étant de ne jamais répéter les mêmes erreurs (enfin, en tout cas pour les humains ayant un peu de matière grise entre les deux oreilles), nous attaquons notre randonnée du jour tout doucement, par un sentier forestier.
Ainsi, cheminant en conversant, nous arrivons à L’Armistice.
Nous suivons un petit bout de la Taillée au Maréchal…
… avant d’arriver à un panneau très vintage qui indique Chardevaz, autrement dit Grand Chardève.
Nous rattrapons la route. Cette fois c’est un sans faute : promesse tenue, à savoir pas de montée assassine (enfin, pour l’instant).
Nous longeons un joli pré sans nom, que nous pourrions très bien baptisé le Pré aux Mélèzes…
… et nous arrivons au Grand Chardève.
Une bande de joyeux drilles occupe les lieux, nous forçant à rester éloignés (par discrétion) et à ne pas (trop) jouer les paparazzi.
Lorsque plus personne ne nous voit, les pixels se gaspillent à la pelle.
Poor lonesome hiker…
Dilemme…
Nous options pour la direction du Mollendruz, gardant Châtel pour le retour, histoire de dessiner sur la carte une belle boucle.
Juste avant d’arriver au Chalet du Mollendruz, nous passons des toblerones, habillement camouflés dans la forêt.
La ligne continue de l’autre côté de la route.
Le Chalet du Mollendruz. Des tas de cailloux témoignent de travaux en cours.
L’été, ce chalet accueille les promeneurs et offre nourriture et rafraîchissements : pas étonnant donc que le mur soit parfaitement entretenu.
Nous faisons le tour du pré pour arriver à un chalet privé, à l’aplomb du Chalet du Mollendruz.
Certaines parties du pré ont été saccagées par le campagnol des champs. Lorsqu’il creuse ses galeries, le campagnol détruit les racines, abaissant ainsi la production fourragère.
Le chalet privé dont je parlais précédemment est occupé et son propriétaire est peu loquace. Nous n’insistons pas et partons à la recherche du prochain rectangle sur la carte qui s’avère être un chalet blotti dans la forêt, au bord d’une falaise. Nous ne pouvons le photographier que de dos. Il répond au doux nom de Cœur de Cheyenne. Trop joli comme nom, non ? Il passe d’ailleurs au Top 1 de nos noms préférés pour les chalets privés
Le voilà de profil. Il bénéficie de peu de vue, a cause des arbres et est vraiment construit au bord de la falaise.
Nous continuons la montée dans la forêt.
Après un grand virage sur la droite, nous arrivons au refuge Le Pralet.
Sur la pancarte verte, il est écrit :
… sauf en cas de détresse, il est interdit d’y passer la nuit…
Nous n’espérons jamais à avoir à expérimenter une telle extrémité, mais tout y est. Poêle, table, sans doute une ou deux boîte de conserve en réserve…
Il est vraiment joli et… minuscule.
Nous zigzaguons dans le Bois des Croisettes.
La neige est beaucoup moins abondante que lors de notre dernière balade.
Nous faisons même une jolie rencontre avec une bête à corne. Elle nous a observé durant un long moment avant de se retourner et de partir en trottant.
Nous arrivons sur une crête. La vue est bien dégagée sur la Dent de Vaulion.
Un peu plus loin, une surprise nous attend. Un joli chalet privé, hélas, sans nom.
C’est ici que nous pique-niquons.
Nous repartons en longeant le Bois des Croisettes, vers le sud, vers le plateau, en contrebas de Châtel.
Nous arrivons près d’un couvert.
Le mur que l’on voit partir à droite de la photo ci-dessous est celui-là même que l’on voit monter, rectiligne, depuis la route en contrebas Des Croisettes.
Nous, nous choisissons de continuer vers le sud puis l’est afin de rejoindre le chalet du Jura-Club.
Le chalet du Jura-Club.
De là, nous descendons sur le plateau.
L’été, ce chalet, situé dans le pâturage du Pré de l’Haut Dessus (et donc, quelques part, il doit y avoir un Pré de l’Haut Dessous) est toujours occupé, ce qui nous force à rester à une distance respectable. Mais aujourd’hui, nous ne sommes pas en été. Alors nous en profitons.
Dans le corral, des jeux d’enfants sont installés. L’année passée, à plusieurs reprises, nous y avons effectivement vu des enfants jouer.
C’est à cet instant précis que Stefano me donne trois options de retour à la voiture et me demande d’en choisir une :
- descendre directement par la Combe de la Verrière (dixit option la moins pire)
- monter à Châtel et redescendre sur Montricher par le sentier assassin pris la dernière fois (on va dire option intermédiaire)
- monter aux Arruffens par Les Ordons (option de la mort qui tue) avant de redescendre par le même sentier que l’option deux.
Je choisis celle du milieu mais propose une alternative : de Châtel, descendre aux Arruffens puis aux Ordons et rentrer par la Combe de la Verrière. Option et alternative acceptée.
Comme la buvette de Châtel est encore fermée, nous décidons de monter par la route, ce que nous ne faisons jamais en été, à cause des nombreuses voitures.
La buvette de Châtel, déserte.
D’un pas vaillant, nous montons à la croix…
… puis vers Les Arruffens, qui n’est qu’un concept car à part un panneau mentionnant la présence d’un ancien fort, il n’y a rien à voir. Circulez !
Le couvert des Arruffens est derrière. Lui, au moins, c’est du concret.
C’est la combinaison du vert et des rochers, du bois et du toit rouillé qui le rend si joli.
Nous rejoignons le sentier qui mène aux Ordons et, chemin faisant, je me félicite intérieurement de ne pas avoir choisi la troisième option (celle de la mort qui tue). Le sentier est parfois inexistant, en dévers, et la montée (donc pour nous, maintenant, la descente), est sèche.
Nous évitons de justesse Les Ordons et rejoignons le sentier/route forestière qui descend vers la Combe de la Verrière.
Et, dans la Combe de la Verrière, il y a bien sûr les toblerones.
Le sentier se rétrécit ; il semble avoir été nettoyé récemment, à moins que les orties et autres mauvaises n’aient pas eu le temps de pousser.
Nous rejoignons la route du Mont Tendre et coupons par des sentiers de VTT pour raccourcir la descente. À pied, ils ne sont que limite praticables, alors en vélo, nous n’osons imaginer.
La Fontaine à Catton, datant de 1911.
Dernière photo de la journée.
Nous arrivons à la voiture un peu avant 6h15, absolument ravis de notre journée. Nous avons exploré une partie du Jura que nous ne connaissions pas ou peu.
Itinéraire du jour
C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.
Flore du jour
Alors, celle-ci, elle m’a donné du fil à retordre. J’étais sur le point d’abandonner mes recherches d’identification lorsque… tadam !
Autoportraits du jour
Au chalet du Jura-Club.
À la croix de Châtel.
Sur le chemin du retour, à la Combe de la Verrière.