Stefano nous offre une journée de repos, ce qui nous empêche pas de nous lever à 6h et de se mettre en route à 7h. Les vacances sont les vacances, journée de repos ou pas. Nous partons, tout guillerets, vers Monument Valley, en passant par Bluff et Mexican Hat. L’idée est de nous arrêter d’abord à Valley of the Gods et de continuer ensuite par les buttes mythiques de Monument Valley et de revenir sur Blanding par la UT-261 via le Moki Dugway (enfin ! ). Quel programme !
Valley of the Gods se situe sur les terres du BLM et n’est même pas considéré comme un parc. Nous l’avions découvert complètement par hasard en 2007 et depuis nous ne manquons pas une occasion pour y refaire un tour. Une piste de 17 miles (27.3 km) promène le conducteur aventureux entre des buttes, aux noms évocateurs tels que Seven Sailors Buttes, Rooster Butte, Lady in the Bath Tube, …
Le ciel est bleu bleu bleu et nous en sommes presque à regretter qu’il n’y ait pas quelques nuages, histoire de lui donner du relief.
À l’entrée de la piste, un wash dont les pierres sont recouvertes de cristaux blancs.
La première butte s’appelle justement Seven Sailors Butte.
Stefano est parti, loin loin sur le sable, chercher le meilleur angle. Moi, je me pose sur le sol, assise en tailleur et apprécie l’instant. Un petit vent frais m’oblige à me protéger les oreilles et à enfiler ma Gore-Tex.
J’ai déjà fait l’exercice, dans un autre billet, de tenter de nommer toutes les buttes rencontrées. Aujourd’hui, je fais jouer la carte de l’anonymat.
Nous jouons avec nos appareils photos et donc, si certaines fois les couleurs vous semblent trop… pétantes voir fluo, et bien c’est la preuve que nous avons bien joué !
Mais que font donc les nuages !
Chacun part dans des directions différent et s’exprime librement.
Nous reparlons souvent de l’époque des appareils photo avec une pellicule, époque où chaque photo avait un coût. Lorsque je rentrais de vacances avec 4 films de 36 poses pleins, c’était déjà beaucoup. Maintenant, durant nos vacances, en fonction des endroits visités et du temps, nous pouvons rentrer avec jusqu’à 500 photos par jour !
Quelques campings cars et caravanes, éparpillés, se sont installés. Nous dépassons une vieille caravane. Nous constaterons un peu plus loin qu’ils ont fait demi-tour, la piste devenant plus technique.
Nous avons arrêté la voiture et marchons dans le sable. De loin, j’aperçois une tache solitaire, brune et blanche, immobile au sol.
Je m’approche. C’est un petit veau de quelques jours. Mais il ne bouge pas. Mince… On dirait bien que… Au moment ou j’appelle Stefano, je vois un œil qui s’ouvre, puis l’autre, il se dresse sur ses pattes toutes maigrichonnes et prend la poudre d’escampette.
Je bats des mains : le petit veau n’était pas mort. Ce sera d’ailleurs le refrain de la journée, répété maintes et maintes fois. Pauvre Stefano : je concède que, des fois, il n’a pas la vie facile …
Non, ça, ce n’est pas un petit veau. Mais je m’en fiche : le petit veau n’était pas mort !
Sans garantie, je crois que la butte de droite s’appelle Rooster Butte.
De l’autre côté de la piste, et autre paysage et d’autres buttes.
Photo prise sans sortir de la voiture : ça c’est vraiment un jour de repos !
Nous arrivons près du point où la piste monte, avant s’orienter vers l’ouest.
Après, nous savons que le paysage devient plus monotone.
Les nuages arrivent, et avec eux le vent. Un vent suffisamment fort pour faire s’envoler le sable et rendre l’air trouble et poussiéreux.
Nous quittons Valley of the Gods et partons voir ce qui se passe près de Monument Valley. Nos craintes sont fondées : le vent est tel que l’air est chargé de sable. Même pas la peine de rentrer dans le parc. Mais notre degré de déception est proche de zéro. Stefano a un plan B, voire un C : la ceinture, les bretelles et souvent, une seconde paire de bretelles.
Nous remontons sur la mesa par le Moki Dugway. Bien moins impressionnant que ce que nous pensions, même si un écart sur la route peut être fatal.
Nous passons devant la Kane Gulch Ranger Station, là où nous avons dormi l’année passée. D’ailleurs, si vous tapez Kane Gulch Ranger Station sur Google Maps, il va vous la trouver… et ce grâce à Stefano.
C’est lui qui l’a ajoutée via l’outil Map Maker de Google, avant que le service ne soit suspendu !
À suivre…