Nous avions prévu comme balade du jour, la visite de Lucky Strike Mine, une mine abandonnée. Le hasard en décidera autrement, car nous irons explorer les environs de la Tomsich Butte, autre mine abandonnée.
Le réveil sonne à 6h30, comme d’hab. Le ciel est bleu, limpide et pas un nuage à l’horizon. Petit déjeuner pris tranquillement et préparation des sacs. Hier nous avons acheté quelques boites de conserve et j’ai reçu les recharges de gaz pour le réchaud. À nous la petite popote ce soir, devant la tente que nous allons planter à Goblin Valley…
Pour nous rendre à Lucky Strike Mine, nous empruntons la I-70 sur une trentaine de miles puis empruntons la dirty road qui répond au doux nom de Sinbad Head…
Au passage, un petit arrêt pour immortaliser le San Rafael Swell.
Tout un programme. De dirty road, la Sinbad Road n’a que le nom. À certains endroits, nous pouvons rouler sans problème à 60 miles à l’heure.
La lumière, ce matin, est exceptionnelle.
Et cette sensation d’être seuls au monde au milieu de nulle part procure un bien-être dont nous ne nous lassons pas.
Sur la gauche, nous vous présentons la Family Butte.
La conduite devient un peu plus technique à mesure que nous nous approchons de notre destination finale.
Certains passages de dip (gué) nous font retenir notre respiration. Celui-ci était particulièrement technique.
Nous roulons dans un paysage de western.
Hondoo Arch
Ça, c’est dit ! Un homme averti en vaut deux !
Effectivement, quelques traces d’activité humaine sont encore visibles…
Arrivés au Trailhead (en fait c’est une dirty road réservée aux quads et autres véhicules tout terrain), Stefano décide d’abord d’aller voir la rivière et de faire le tour de la Tomsich Butte, histoire de nous imprégner de l’ambiance.
La rivière est un affluent de la Muddy River, bien connue par les adeptes de wading, cette activité qui consiste à marcher dans l’eau (et souvent la boue et la vase) des rivières.
Nous, nous marchons au sec.
Notre balade commence par longer la rivière pour arriver sur une immense plaine…
Au centre de la plaine se tient, encore debout, une cabane de mineurs.
En fait, reconvertie, sans doute à l’insu de son plein gré, en étable naturelle pour les ânes sauvages, appelés burros ici (1)… A l’extérieur, quelques clous, moteur et bidons traînent ici et là, attestant d’une présence humaine, certes révolue (2).
Nos pas nous emmènent vers un wash, que nous commençons à suivre et à remonter…
D’abord pour “aller voir”, puis ensuite avec une idée derrière la tête.
Si nous arrivons à passer les falaises qui apparaissent au loin, la route est juste derrière. Ce qui nous permettrait de faire une boucle. Le GPS est optimiste, et laisse apparaître un passage éventuel, à savoir des courbes de niveaux qui ne sont pas empilées (empilées = falaises), mais distinctes.
Mais au fur et à mesure de notre avancée, notre scepticisme grandit. Il nous semble de plus en plus improbable que quelque part, au milieu de ces parois à pic, un passage soit possible.
Et même si nous parvenons à monter, rien ne nous dit que la descente soit praticable (1) (2). Nous renonçons donc et nous offrons une pause Clif Bars. Tee-shirt et chemise sèchent en un temps éclair (3).
Nous rebroussons chemin.
Ces colonnes nous rappellent Capitol Reef et une butte appelée The Temple car la forme, la composition et l’aspect des colonnes sont les mêmes…
Back to square one…
La cabane n’a pas bougé.
Ayant tous les deux le même goût de l’aventure (n’oublions pas que, à l’origine, le nom de ce blog était : les aventures extraordinaires du Kwiick dans des contrées proches et lointaines), nous passons une clôture (1) et… refaisons la même tentative au wash suivant !
Le paysage est différent : ce n’est pas une barrière de parois qui barre l’horizon mais une sorte de col accessible moyennant une bonne grimpette dans une dune de sable-pierre rouge. Du coup, notre niveau d’optimisme remonte en flèche.
Le tout est maintenant d’arriver au pied de ce col. Et ce n’est pas partie facile… Le terrain est constitué de dunes de sable rouge, dont la croûte est heureusement relativement solide. Ces dunes sont traversées sporadiquement par un wash, et comme le terrain est friable, ce dernier est souvent à 10 ou 20 mètres en contrebas.
Il faut donc monter, descendre, contourner les obstacles. Mais bientôt nous voici à proximité du col. La dernière montée se fait dans l’enthousiasme, nos pas allégés par la curiosité.
Que va-t-on trouver après le col (1)… Une barre rocheuse ou un accès facile à la route ? Ce sera…un accès facile à la route (2).
Cette route n’est celle par laquelle nous sommes arrivés mais celle qui conduit à la Lucky Strike Mine, but initial de la sortie du jour…
Mais il se fait tard, et nous décidons de rentrer à la voiture, d’autant que de gros nuages noirs s’amoncellent au dessus de nos têtes et que le vent se lève…
À nouveau, quelques restes d’activité humaine… Pauvre camion, quelle est ton histoire ?
La base de la Tomsich Butte est un vrai gruyère.
Nous retrouvons l’odeur caractéristique de pourriture aux abords des minerais extrait de la montagne.
Dépôts de bouteilles et boîtes de conserve (1). Toboggan pour descendre le minerai (2) et entrée d’un tunnel (3).
Nous arrivons à la voiture quelques minutes seulement avant que les premières gouttes de pluie ne se fassent sentir et que les grondements de tonnerre ne se fassent entendre…
Même si les chances de camper cette nuit s’amenuisent de plus en plus à la vue du ciel qui surplombent Goblin Park, nous empruntons la Temple Mountain Road afin d’aller voir sur place.
Et là, aucun doute, un orage se prépare et surtout, tout l’horizon est bouchée par de gros nuages noirs.
D’un commun accord, nous décidons de nous éviter une mauvaise première expérience de camping, à savoir monter la tente sous la pluie, galérer pour le dîner, et se cramponner aux attaches si un grand coup de vent arrive… Non merci !
Yellow Rock, en version miniature…
Retour vers Green River sans le moindre regret et dîner à notre cantine qu’il nous faut vraiment changer car l’attente ce soir est interminable !
Attrapé, juste avant d’arriver à Green River… Excellent, non ?
Autoportraits du jour
Au départ du sentier, frais et dispos.
Juste avant de rebrousser chemin, lors de notre première tentative manquée.