Nous laissons derrière nous la UT-275, la route qui mène à Natural Bridges National Monument et continuons sur une bonne dizaine de kilomètres et nous nous garons au bord de la route. Une petite marche d’approche nous mène vers To-Ko-Chi Canyon et les quelques ruines qu’il abrite.
Nous le rejoignons alors qu’il est encore peu profond.
Entre nous et ces montagnes, les canyons et les ponts naturels de Natural Bridges.
Nous sommes ici pour découvrir des ruines. Stefano a une vague idée de leur emplacement et c’est bien ainsi. Une grande partie du plaisir vient de la recherche, puis de la découverte.
Celles-ci sont relativement faciles à trouver. Il faut dire que le canyon n’est pas très large ni très haut, limitant ainsi la surface à explorer.
Lorsque nous regardons les murs et le plafond recouverts de suie, nous visualisons les occupants, assis ou accroupis sur leur talons, au chaud, certes, mais respirant une épaisse fumée chargée de particules.
Il y a trois ou quatre greniers en enfilade. La fissure de celui-ci ne présage rien de bon.
Nous admirons les incrustations de petits cailloux sur ce mur. Tout en bas, sur la droite, la roche qui sert de socle a été balafrée d’encoches verticales et obliques.
Une autre pièce, aux trois quarts écroulée, dont le volume est très bien matérialisé par le mur noir de suie.
La même construction, vue de l’autre côté.
Nous restons un long moment à admirer le mur intérieur d’un grenier. Des cailloux incrustés dessinant des lignes ornent le mur, accompagnés de motifs creusés dans la boue encore fraîche.
Il y a même une empreinte de rafle de maïs, dissimulée dans un renfoncement. Que fait-elle ici à l’abri des regards ? Pourquoi l’essai n’a-t-il pas été reproduit ailleurs ? Un code dictait-il ce qui était autorisé ou non ?
Un des charmes de ce site réside dans la couleur de la partie supérieure de l’alcôve, d’une belle couleur jaune orangée.
La visite du site étant terminée, nous repartons vers la voiture en suivant le wash.
La barrière ci-dessous empêche les bovidés de rentrer dans le parc et y faire des dégâts, tout en permettant à l’eau de s’écouler.
À l’endroit où nous avons rejoint le canyon, un pour-off et une cascade d’eau gelée. C’est la seule eau que nous ayons vu de tout notre séjour. Même gelée, elle attire beaucoup d’animaux, qui ont laissé leur empreintes sur le sol meuble.
Il y a même des roseaux, appelé aussi quenouilles au Québec. J’adore le nom anglais : cattails, ou « queues de chat ».
J’étais âgée de 5 ou 6 ans lorsque mes parents en avait ramassé quelques uns au bord du lac d’Annecy et les avait sprayés de laque à cheveux pour les empêcher de s’effilocher. Ils avaient trôné sur la table du salon durant au moins six mois.
De retour à la voiture, nous décidons qu’il est encore trop tôt pour rentrer. Pourquoi ne pas retourner voir Red Bear Panel et Remnant Ruin ? Nous gardons un souvenir merveilleux de ces deux découvertes.
Pendant que Stefano prépare le GPS pour notre prochaine destination, je repère un, puis deux, puis plusieurs morceaux de poterie. Nous sommes très certainement sur l’emplacement d’un ancien campement. Nous n’osons penser à tout ce qui a été détruit ou pillé lors de la construction de la Utah State Route 95.
À suivre…
Autoportraits du jour
C’est toujours un petit moment de stress mais de rigolade. Immanquablement, après la prise, Stefano me regarde en soufflant et en disant bien fort : je ne bouge pas. Voulant dire qu’il est prêt pour une seconde prise, si la première a foiré. Ce qui n’est pas souvent, d’où le comique de répétition.