Il est un peu moins de 15h. Aujourd’hui est un jour vraiment particulier. Partis pour découvrir The Perfect Ruin, le hasard nous fait découvrir une ruine inconnue, que nous avons tout naturellement baptisée The Unknown Ruin. Alors que nous longeons un ledge pour redescendre sur le droit chemin, Stefano repère un rocher à la forme familière. Familière pour l’avoir vue lors des innombrables heures qu’il passe à chercher sur le web des ruines ou des panneaux que nous pourrions aller voir. Ce sont des soirées entières, des indices glanés ça et là. Souvent, et ce fut le cas pour The Red Bear Panel, les indices ne sont pas suffisants pour pouvoir localiser l’emplacement.
Redescendus de The Perfect Ruin, nous suivons une partie de l’itinéraire que nous avons emprunté il y a quelques heures. Inutile de vous dire que la végétation ne s’est pas adoucie depuis et que la bataille se gagne mètre par mètre. Enfin… Souvent nous en sortons perdants, un petit bout de peau en moins. Les bras sont maintenant dans le même état que les jambes. Autant de blessures de guerre puis de cicatrices qui nous rappellerons de bons souvenirs.
Alors que nous nous frayons un chemin sur le dernier ledge, nous repérons un faint trail. Stefano jubile. Il semble bien que ce sentier à peine tracé mène au rocher qu’il a repéré.
Et oui, bingo ! Incroyable !
En y regardant de plus près, la qualification de bear ne tient pas trop la route. Pour nous, il s’agit plutôt d’un loup ou d’un chien. Les oreilles des ours ne sont pas pointues mais arrondies. Les pattes, la queue sont plutôt celle d’un canidé. Le museau est long, trop long pour être celui d’un ours.
Mais quoiqu’il en soit, ours ou chien ou loup, le panneau est magnifique. Voici un zoom sur The Red Bear Panel, où nous avons accentué la couleur rouge.
Les pictogrammes sont très pâles. Dans quelques centaines d’année, il n’en restera plus rien.
Nous montons sur le ledge supérieur pour avoir une belle vue d’ensemble. Au loin, The Bears Ears.
Il nous reste environ 2 heures. Pourquoi ne pas les utiliser pour explorer les alentours ? Comme continuer à marcher sur ce faint trail qui suit le legde supérieur, en direction du knoll que nous avons pris comme point de repère par erreur ce matin ?
Nos sens sont exacerbés. Nous commentons avec enthousiasme nos découvertes du jour.
Puis, tout à coup, c’est la surprise absolue. Mais même si nous espérions encore dénicher quelque chose, nous ne nous attendions pas à ce que nous trouvons.
Stefano s’écrie : The Remnant Ruin !
Oui, car là encore, Stefano la connaît pour l’avoir contemplée sur des photos de Randy Langstraat.
Remnant, dans le sens de reste, car il ne reste que deux petits morceaux de la surface peinte qui ornait la falaise.
Sans ces deux petits morceaux restants, rien ne distinguerait ce petit grenier des autres petits greniers que nous avons pu voir. Si ce n’est, peut-être, le fait qu’il est véritablement pris en sandwich.
Il ne reste que deux morceaux de cette couche superficielle qui s’est détachée de la paroi au fil des années.
Le reste de dessin le plus à droite représente la moitié d’un tronc d’une forme anthropomorphique.
Fruit du hasard, le second reste est parfaitement centré au-dessus du grenier.
La teinte rouge utilisée est encore vibrante. Nous aimons tout particulièrement la spirale qui termine cette ligne qui ressemble à un serpent. Nous aimons également la spirale symétriquement identique. Nous avons rarement vu ce type de symétrie.
A proximité, d’autres ruines, des parties de mur encore debout principalement.
Et encore un peu plus loin…
Et puis, pour que la fête soit parfaite, nous trouvons même un petit bout de poterie.
Ouf, quelle journée mes amis, quelle journée! Que d’émotions !
A presque 18 heures, il est temps de prendre le chemin du retour car avant de rejoindre le sentier, nous avons encore droit à une descente « sauvage ». Une fois le sentier officiel retrouvé, la remontée vers le parking se fait sans effort. Nous sommes trop occupés à échanger nos sensations et à commenter nos découvertes.
A moment où nous arrivons sur le parking, un camping-car est en train de se garer. Les plaques sont suisses, de Turgovie. D’ordinaire un peu plus timides, nous nous précipitons vers eux pour leur souhaiter la bienvenue et engageons la conversation. C’est un coupe de retraités, Monika et Ernst, ex expatriés en Chine, qui a décidé de prendre la route. Ils parlent plutôt suisse-allemand mais se débrouillent fort bien en français. L’italien vient bientôt se mêler aux phrases en français et en anglais. Stefano et moi nous nous visualisons dans 10 ans et leur image correspond exactement à comment nous nous voyons. Vivement la retraite !