Arrivés sur la State route-24, nous repartons vers Green River jusqu’à trouver la route qui mène à Temple Mountain. Nous connaissons bien cette route pour y être passés en 2011 et 2012, à pied et en voiture. Mais nous n’avions jamais remarqué ce panneau. Il faut avouer qu’à l’époque, nous étions plus dans l’exploration des slot canyons que dans la recherche de pétroglyphes ou pictogrammes .
De l’endroit où nous garons la voiture, il nous faut marcher quelques 100 mètres pour arriver en vue du site, site dont l’accès est protégé par des barrières en bois.
Nous franchissons la barrière par une espèce de chicane. Si les vaches ne semblent pas avoir assez de jugeote pour résoudre l’énigme de cette chicane, cette dernière ne semble pas poser de problème insoluble aux burros, comme en témoignent les crottins qui jonchent le sol.
Mais alors, où sont ces pictogrammes ? Tout simplement dans cette zone blanchâtre, au centre de la photo ci-dessous.
Plus nous nous approchons, plus nous nous rendons compte de l’extrême qualité des dessins, même si une grande partie a disparu.
En lisant de la littérature quant à ce panneau (et de la littérature il y en a, comme, par exemple, cet extrait de Utah Rock Art, de Steven J. Manning), nous apprenons que, même si des disputes d’universitaires subsistent encore, la superposition de dessins place l’existence des artistes du Barrier Canyon Style avant ceux du Fremont Style. J’ai l’impression qu’à chaque fois que je relève des dates, elles diffèrent selon les sources. D’après Schaafsma (Schaafsma 1980:70), le Barrier Canyon Style a été créé par les peuples archaïques ayant existé entre 500 an avant J.-C. et 500 an après J.-C. Steven J. Manning, lui, est persuadé que ce style a perduré beaucoup plus longtemps. La culture Fremont, elle, aurait débuté environ en l’an 650 après J.-C. pour se terminer entre 1’200 et 1’250.
Voici la section de droite. Une grande partie de la couche utilisée pour le dessin s’est décrochée de la paroi, à priori de façon naturelle, même si certains, toujours selon Steven J. Manning attribuent cette dégradation aux impacts de balle, ce que réfute l’auteur.
Entre 1970 et 1971, des vandales ont ajoutés des pictogrammes dessinés au charbon. Quelques traces noirâtres sont encore discernables, au bas des deux torses (celui de droite est triangulaire). Impossible de savoir si le panneau a été restauré ou si le charbon s’est tout simplement dispersé.
Steven J. Manning souligne la présence du serpent, dans la main de la forme anthropomorphique de gauche. Directement sous le serpent, un animal à quatre pattes, sans tête. L’absence de tête semble délibérée, il s’agirait peut-être d’un animal abattu.
Steven J. Manning relève également la présence d’une forme longiligne qui fut recouverte par la forme anthropomorphique de droite. En voici un agrandissement. On distingue la tête plate ornée de deux yeux qui émerge de l’épaule gauche et le corps qui se prolonge sur tout la longueur du torse de son « hôte ».
L’extrémité droite montre à quel point le travail d’éducation reste à faire. Je ne peux pas croire que 95 signifie 1895. Vue la calligraphie et les noms, , je pencherai pour 1995. L’ignorance ne peut pas être une excuse. Internet existait déjà et the Antiquities Act date de 1906.
Et enfin, sur la gauche du panneau, ce petit bonhomme criblé de balle provient de l’époque Fremont. Il est chou. Il me fait penser à un brigadier
Le temps vole. Il est 17h00 passées. Il ne nous reste plus qu’à rentrer au bercail.
Sans surprise, nous retournons dîner au Tamarisk de GreenRiver.
Autoportraits du jour
Heu, aucun.