Somprei – 2025

Partis de Varenzo, notre objectif est d’arriver à Somprei. Somprei, c’est un petit hameau situé au pied d’un pic au nom étrange : Le Pipe, qui culmine à 2667 mètres, entouré un peu plus au nord du Pizzo del Sole et plus au sud de l’Uomo del Prüch. Somprei, c’est également le petit village vanté par un de nos amis. Il fallait donc que nous allions constater de nos yeux la beauté des maisons et surtout du paysage.

A Varenzo, le parking repéré par Stefano est complet. La moitié des véhicules qui y sont garés n’ont pas de plaques. Nous contournons quelques maisons et trouvons un bel espace goudronné, vide. Par précaution, Stefano va à la rencontre de l’habitante de la maison voisine et lui demande si le parking à la journée est possible. Il est à la commune, répond-elle. Pas de soucis pour y laisser la voiture. Lorsque nous repassons vers elle, une fois chaussés et prêts, elle balaye toujours la route, la débarrassant de l’herbe fraîchement coupée. Des petits nains sont disséminés sur le gazon. C’est un brin kitch, mais mignon tout plein.

Nous traversons la cantonale qui file vers Quinto.

Le premier village à rejoindre s’appelle Catto. La piste qui y mène serpente doucement dans la montagne, d’abord dans la forêt puis dans des zones plus herbeuses.

Traversée par un petit pont du Riasco qui prend sa source plus de 1000 mètres plus haut. Le débit est important et l’eau bouillonne.

Nous nous élevons peu à peu au-dessus du fond de la vallée. Le bruit de la circulation sur l’autoroute s’intensifie au fur et à mesure.

Près d’une exploitation agricole git une antique remorque, aux roues de bois cerclées de fer. Une plaque de métal nous permet d’identifier le fabricant : Andr. Ettinger, de Diessenhofen. Mes googling ne donneront pas grand-chose, si ce n’est une vieille publicité parue sur un journal non daté et une demande officielle d’extension de l’usine datant de 1947.

L’ambiance est printanière. Nous entendons le chant d’un coucou. J’entends Stefano fredonner « Cucù, cucù, l’aprile non c’è più, e maggio è ritornato al canto del cucù ».

J’en profite pour approfondir mes connaissances quant à cet oiseau. Hum pour être honnête, mon niveau de savoir sur ces oiseaux est très superficiel. C’est un oiseau – deux ailes, deux pattes, un bec – dont on entend le chant caractéristique aux mois d’avril et mai. Mais voilà que j’apprends que c’est un oiseau parasite, qui ni ne construit de nid, ni ne couve ses œufs ni même ne nourrit ses petits. Chaque « tribu » de ce volatile est spécialisée dans la production d’œufs dont l’apparence est au plus près de celle de l’espace choisie pour élever les petits. Alors que la taille de ces oiseaux est deux fois plus grandes que les oiseaux qui adopteront les petits, la taille des œufs est similaire. Le plus incroyable est le fait que le petit, à peine sorti de l’œuf, entreprend de pousser hors du nid tous les autres œufs qui eux sont légitimes. Lorsqu’il a fait table rase, il peut alors exiger par des piaillements stridents qu’on le nourrisse. Tâche à laquelle s’attellent sans relâche les parents adoptifs. Un seul oisillon dévore la quantité double d’une nichée entière ! Au moment de quitter le nid, le jeune coucou est bien plus gros et grand que ses parents de substitution.

Les villages de Ambrì et Piotta, avec le petit aérodrome de AmbrìCoincée entre la piste et l’autoroute, la Gottardo Arena, l’antre des hockeyeurs.

A Catto, nous faisons un petit détour pour voir l’église et son cimetière.

S’ensuit une montée sauvage dans l’herbe jusqu’au village suivant, Lurengo. A l’heure où j’écris ces lignes, mes mollets s’en souviennent et protestent encore.

Le village de Lurengo.

Un petit peu avant les Cassine di Catto, nous consacrons quelques minutes à nettoyer le petit lit d’un ruissellement encombré de feuilles, de branchettes et d’aiguilles de mélèzes. Comme l’eau trouve toujours son chemin, elle s’étale sur l’ornière droite de la piste. Avec nos bâtons, nous dégageons la rigole sur une dizaine de mètres pour la diriger vers le Riell, un petit torrent que nous venons de traverser par un pont. Nous fignolons jusqu’à ce que Stefano sonne l’arrêt des jeux. L’eau est un élément magique et hypnotique.

La piste se transforme en sentier, ou plutôt en route des anciens, comme nous avons coutume de dire. Il est construit et consolidé de murets.

Notre destination n’apparaît pas sur ce panneau. Par contre Boscaiöu est un passage obligé pour aller à Somprei et Predèlp se situe sur notre itinéraire de retour. Si, bien sûr, nous parvenons à Somprei. Le sentier est catégorisé T2 – ce qui signifie que nous ne devons pas nous attendre à de grosses difficultés – mais nous ne savons pas quelles sont les conditions d’enneigement.

L’endroit où se trouve la dernière habitation avant Somprei est de toute beauté. Une source jaillit de la roche, formant une petite piscine avant de commencer sa descente vers le fleuve Tessin.

C’est ce même Riell que nous avons traversé un peu plus tôt.

Nous nous engageons dans une longue traversée d’ouest en est, longue de près de 4 kilomètres. Le sentier est un pur bonheur.

Le terrain est varié, agrémenté de quelques obstacles constitués de rochers à franchir et surtout d’arbres tombés. Des branches envahissent la sente, déjà jonchée de pommes de pin. Par endroit, le sol est recouvert d’écailles de ces cônes. Les pommes de pin, à moitié ou entièrement dévorées ne sont pas loin. Rares sont celles qui ont été « écaillées » sur toutes la longueur. Le plus souvent, seule la moitié, en partant de la base a été dénudée.

Le fameux lieu-dit Boscaiöu. Le point Bellavista n’est plus qu’un souvenir. Nous avons pu voir, en arrivant, les restes d’une plateforme surplombant le vide, de grands sapins obstruant la vue.

Le sentier devient plus étroit sur quelques sections.

Il s’élargit à nouveau à proximité de Somprei.

Nous sortons de la forêt pour découvrir Somprei, au-dessus de nous.

Le sentier continue vers l’est, vers Predèlp. Voilà pourquoi aucun panneau n’annonce le nom du lieu.

Nous y sommes. Objectif atteint !

Une table et des bancs de granit local invitent à la pause. Qui sera courte. Il est déjà 14h et nous marchons depuis plus de 4h. Nous devons songer au retour.

Le retour débute en suivant la route qui mène à Predèlp.

Quelques sections sont encore recouvertes d’une belle couche de neige.

Deux superbes exemples de maisons restaurées. La première est recouverte de pierres assemblées avec du ciment tandis que la seconde, plus rousse, l’est de pierres sèches seulement. Laquelle est la plus belle ? Impossible de les départager.

Juste au dessus de Predèlp, alors que le sentier coupe à travers champ, une balançoire a été installée entre deux sapins.

Cette balançoire fait partie du projet Swing the World. Un joli projet lancé par deux jeunes : installer des balançoires, utilisables tant par les enfants que les adultes et encourager les usagers à explorer leurs sensations et à retrouver une âme d’enfant. Inutile de préciser que je m’en donne à coeur joie.

La descente se poursuit, à la recherche d’un équilibre entre minimiser la longueur et éviter les routes.

Notre prochaine destination est le village de Vigera que nous relions par le Pian da Ratt en évitant le détour par Osco.

De Freggio, nous suivons la route afin de retrouver, au fond de la vallée, la route cantonale et le sentier des gorges du Piottino.

Les vestiges de la première route qui permettait de franchir les gorges.

Arrivés au Dazio Grande, nous traversons la cantonale et cherchons le sentier de randonnée pédestre en direction de Varenzo. Il passe par des lieux improbables et parfois peu bucoliques, comme par exemple, un immense terrain vague encombré de gros véhicules et bordant de vastes hangars d’où s’échappent des bruits de scie à métaux et de soudure. Il rejoint ensuite la route avant de nous faire passer sous les voies de chemin de fer puis sous l’autoroute.

La dame a fini de balayer. Son jardin et la route sont nickel tip top. Sur le pare brise de la voiture point de papillon. Il est 18h30. Trop tard pour faire les courses que nous avions prévues ce matin. Bah, nous trouverons bien quelque chose à manger dans le frigo !

Flore du jour

Populage des Marais - Caltha Palustris
Populage des Marais – Caltha Palustris
Bruyère Carnée - Erica Carnea
Bruyère Carnée – Erica Carnea
Gentiane Acaule - Gentiana Acaulis
Gentiane Acaule – Gentiana Acaulis
Gentiane Acaule - Gentiana Acaulis
Gentiane Acaule – Gentiana Acaulis
Orchis à Odeur de sureau - Dactylorhiza Sambucina
Orchis à Odeur de sureau – Dactylorhiza Sambucina
Orchis à Odeur de sureau - Dactylorhiza Sambucina
Orchis à Odeur de sureau – Dactylorhiza Sambucina

Itinéraire du jour

C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.

Autoportraits du jour

A Somprei.

Dans la gola del Piottino.

Références externes

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À propos de Marie-Catherine

Randonneuse, blogueuse et photographe amateur chez Two Swiss Hikers.

En phase de préparation de voyage, je m'occupe du choix voire de l'achat du matos et organise les bagages. Ma principale activité consiste à me réjouir des vacances qui arrivent ! Je deviens plus active au retour : il faut trier les photos (et des photos, il y en a...) et rédiger les billets de ce blog.

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