Nous consacrons notre après-midi à l’exploration de Armstrong Canyon, et plus particulièrement la partie située entre Owachomo Bridge à Kachina Bridge. Au programme, quelques petites ruines repérées récemment, ainsi que Shoe Panel.
Nous rentrons dans Natural Bridges National Monument et allons nous garer au parking du trailhead qui descend à Owachomo Bridge.
À mon avis, Owachomo Bridge est le pont le plus scénique de Natural Bridges National Monument. En effet, sa forme élancée le rend particulièrement photogénique.
Les ruines que nous avions repérées ne sont pas loin. Nous remontons de l’autre côté du canyon via l’ancienne route d’accès au parc.
Ce sentier porte le nom de Zeke’s Trail d’après Ezekial « Zeke » Johnson, 24ème enfant (oui oui, vous avez bien lu) de sieur Joel Johnson, un polygame (ah, tout s’explique !). Ezekial « Zeke » Johnson fut le premier gardien du parc, dès 1916. À l’époque, l’accès se faisait par l’ancienne UT-95, qui n’était pas pavée. C’est un trail élaboré, avec marches faites de troncs et des murets de soutènement.
Nous nous rendons vite compte que les ruines sont inaccessibles. Enfin, y monter semble réalisable, la descente l’étant beaucoup moins. Nous renonçons donc, d’autant que le site ne semble contenir que des vieux murs.
Nous nous entêtons néanmoins et montons sur le ledge supérieur qui nous permet de constater qu’effectivement le site est pauvre.
Aucun regret, donc.
Armstrong Canyon, direction Kashina Bridge, vu de notre perchoir.
De l’autre côté, Tuwa Canyon, que nous avions tenté de le remonter l’année passée. Mais le pour-off que l’on voit au loin nous en avait dissuadés (en réalité, nous n’avions pas vraiment le temps de chercher par où passer).
Enfin, Owachomo Bridge.
Nous redescendons dans le canyon et partons en direction de Kachina Bridge. En 2011, nous avions parcouru ce sentier en sens inverse. En fait, nous avions fait le grand loop, c’est-à-dire suivre le sentier qui passe par les trois ponts avant de remonter et traverser la mesa. Cette même boucle est au programme de nos prochaines vacances, durant lesquelles nous allons faire découvrir nos coins favoris à Cristina et Melissa, respectivement sœur et nièce de Stefano. Tout un programme.
Mais sitôt que l’occasion se présente, nous remontons sur le rim, histoire de s’éloigner des sentiers battus et augmenter ainsi nos chances de découvertes.
Stefano escaladera ce tronc avec une facilité déconcertante.
Pour moi, ce sera un peu plus… comment dire… difficile. Il me manque quelques centimètres de jambes et je dois m’y prendre à plusieurs reprises. Un éléphant en train de tenter de monter sur un arbre. J’y parviens enfin, suante et essoufflée, trois belles échardes plantées dans la paume de ma main. Pas glorieux !
Mais je suis vite consolée par le paysage sublime qui s’offre à nous.
Nous marchons sur la corniche, au gré de nos envies et du relief.
Une récompense arrive très vite, même si le site est en très mauvais état et qu’il ne reste pas grand chose.
Malgré le délabrement, nous trouvons quelques morceaux de poterie. Le premier morceau (1) porte des dessins très fins, à peine discernable. Le second morceau est une anse. Quand au troisième (2), corrugated, nous avons rarement vu ce type de relief constitué de lignes parallèles.
Nous redescendons sur le sentier officiel (mais non maintenu) car le legde est devenu inhospitalier.
Nous retrouvons les couleurs de White Canyon, mais les volumes sont en version réduites.
Cette fois, c’est sentier nous mène à nouveau en hauteur et non notre humeur vagabonde.
Nous explorons quelques failles mais à part une vieille boîte de conserve et un t-shirt en lambeaux accroché à un arbre, nous ne trouvons rien.
Nous arrivons à proximité de The Shoe.
Difficile de décrire The Shoe. C’est une formation rocheuse, posée sur une autre formation rocheuse, qui a une forme de chaussure.
Voici le talon (ou la pointe, c’est selon) de la chaussure, sur son socle.
Stefano n’en a pas le souvenir mais je crois me rappeler qu’en 2011 nous avions repéré des pétroglyphes. À cette époque nous n’avions pas encore la passion de la culture des Ancestral Puebloans et nous nous étions contentés de faire quelques photos de loin.
Car le Shoe Panel est visible de loin.
Cette fois, nous avons bien l’intention de le voir de plus près.
La végétation est dense et nous sommes obligés de faire un détour pour pouvoir enfin accéder au pied du rocher. Sur une face, quelques ruines.
Ce sont des bâtiments qui ont été habités, puisqu’il y a de la suie, déposée sur la paroi par les foyers successifs.
Le Shoe Panel est en réalité difficilement accessible. Nous admirons l’audace des artistes qui n’ont pas hésité à jouer les équilibristes.
Du coup, pas facile de prendre du recul.
Oui, il a bien 5 doigts !
Lui aussi d’ailleurs (1) !
Prudent, Stefano progresse à genoux car il y a encore d’autres dessins.
Trois « escargots », patiemment gravés dans la roche.
La vue depuis le Shoe Panel.
Nous redescendons dans le lit du wash et continuons à marcher vers Kachina Bridge.
The Shoe.
Au loin, je repère une forme carrée. Un coup de zoom nous confirme qu’il s’agit bien d’une construction. Nous évaluons sa position : elle est inaccessible. D’où, sans doute, son état qui semble, vu de loin, relativement bon.
Voici ce à quoi elle ressemble.
Stefano regarde sa montre : 17h30. Wow… C’est vraiment que les heures s’enchaînent à une vitesse incroyable. Nos montres bipent à chaque heure et nous avons vraiment l’impression que les heures sont des quarts d’heure.
Nous devons être à quelques centaines de mètres de Kachina Bridge mais nous renonçons. Demi-tour, en avant toute.
Nous pensons quand même à envoyer le SPOT du jour (qui n’arrivera jamais d’ailleurs), depuis le tronc qui m’a donné du fil à retordre. Il est beau d’ailleurs ce tronc !
Nous rentrons tous joyeux à Blanding en faisant très très attention aux bichettes. Nous avons remarqué que, à partir de 19h, elles investissent les bords de la route pour brouter l’herbe. Et comme les passages piétons ne sont pas nombreux dans le coin, et bien elles traversent n’importe où, sans crier gare.
Autoportraits du jour
Sous Owachomo Bridge.