La randonnée du jour va nous amener à Road Canyon, avec comme objectif du jour la découverte du magnifique site de Fallen Roof Ruin puis le Seven Kivas Ruin.
Réveil par le réveil (bon, un iPhone 4 en l’occurrence) vers 6h15. Pour la petite anecdote, c’est Stefano qui règle le réveil et qui m’a avoué l’avancer de quelques minutes chaque jour, histoire d’avoir des journées plus longues. Lorsque le réveil sonne, la première demi-seconde lucide est une pensée “Non, c’est trop tôt !”. La seconde moitié de seconde est “Chic, de nouvelles aventures”.
Nous voici donc habillés et restaurés à 8h tapantes, près pour le 80 km de route qui nous attendent.
Ce matin, départ en direction Cigarette Spring Road, quelques kilomètres après la Ranger Station sur la UT-261.
Sur la UT-95, un petit coin de terre particulièrement beau.
Cigarette Spring Road, c’est la piste qui part à l’est, tandis que vers l’ouest part la Slick Horn Road, qui nous a amené, il y a quelques jours, au départ du Government Trail et Big Man Panel.
La piste est en bon état et nous arrivons au trailhead de Road Canyon sans encombre.
Une courte marche d’approche nous permet de nous approcher du rim.
La descente dans le canyon se fait via un vague sentier, que matérialisent ça et là quelques cairns…
L’air est limpide ce matin et le ciel immaculé. Comme tous les matins, me direz-vous. Oui mais chaque matin est différent du précédent, tout simplement parce qu’il est tout neuf !
Lorsque le sentier se perd, Stefano n’hésite pas une seule seconde et apporte sa contribution. Et hop, un cairn de plus. Bel effort !
Nous voici en bas.
Les parois bordant le wash ne sont, pour l’instant, pas très hautes.
Quelques hoodoos veillent, patients et impassibles, sur le site.
L’abondance de végétation nous oblige à prendre un peu d’altitude pour continuer notre progression, d’autant qu’au loin, nous avons aperçu quelques ruines.
Et voici les Fallen Roof Ruins. Construites dans un repli de la paroi, quelques couches du «plafond» se sont effondrées, donnant un effet de couleur étonnant …
L’état de conservation de ces greniers est remarquable, sans doute à cause de l’abri offert par le plafond.
Après avoir gaspillé quelques pixels (si peu…), nous reprenons notre marche.
Bientôt, la configuration du terrain nous empêche de rester ainsi, à mi hauteur. Nous redescendons dans le wash…
Ces montées-descentes ne sont pas sans effet sur l’état de fatigue de nos jambes. Pour parler franchement, “ça casse !!!”.
Et je monte, et je descends, et je remonte, et je redescends…
Très rapidement, un petit grenier, à flanc de falaise, attire notre attention.
A proximité, ces marques… 12, pour être précis.
Une signature, une date, une direction, une indication quelconque ? Impossible de savoir.
Quelques centaines de mètres plus loin, nouvelle rencontre. Cette fois, nous comprenons comment les greniers été fermés, mettant ainsi à l’abri la nourriture stockée.
Ici, la « porte » est encore visible !
Plus loin, changement d’architecture…
Ce ne sont plus des pierres empilées, mais un structure en bois – appelé jacal – recouverte de boue. Quelle abondance de témoignage du passé !
Les structures de bois sont très élaborées (1). Nous interprétons ce cercle de cailloux comme étant une signature (2). Le grenier, vu dans son environnement (3).
Nous redescendons dans le wash pour quelques centaines de mètre.
Stefano repère quelque chose, à mi-falaise. Nouvelle découverte !
À nouveau niché sous un dévers de falaise, d’autres ruines, en assez mauvais état. Cependant, la forme de la construction nous fait dire qu’il s’agit certainement d’un kiva. Les principaux indices sont là : construction circulaire et toit de branches.
Et non loin encore un grenier…
Nous repartons, notre cheminement toujours intimement lié au terrain…
Mieux vaut ne pas penser à ce qui se cache parmi ces herbes !
Monter, descendre, remonter afin longer la falaise et éviter ainsi un pour-off puis redescendre, … Le terrain est tellement varié que le temps s’envole.
Certains passages sont aériens.
Le sentier nous semble encore plus étroit lorsque nous découvrons de grosses empreintes : certainement un mountain lion…. Peu rassurant, même si la probabilité d’un face à face en plein jour est très faible.
Néanmoins, une chose est certaine : nous sommes tout seuls dans le Road Canyon, et tout petits…
Le GPS nous annonce la destination finale à quelques centaines de mètres.
Un dernier contour à passer et…. nous y voilà !
Seven Kivas, à savoir sept kivas, en plus ou moins (surtout moins) bon état, alignés dans un repli de roche.
Certains peuvent à peine être discernés (1) (2) alors que d’autres sont encore presque intacts (3)….
De vagues chaînes tentent de protéger ce qui reste du site.
Quoiqu’il en soit, le site est magnifique.
C’est le moment de penser au retour. Deux alternatives : la première, revenir sur nos pas, la seconde, remonter sur le rim et revenir à la voiture par une piste.
Sans hésiter, nous optons pour la seconde, toujours partants pour une boucle (belle, la boucle, de préférence !).
La remontée vers le rim se fait via le lit d’un wash, qui descend assez sec dans le canyon. La pente est raide, certes, mais le slickrock rend la marche facile. Dans du sable, l’histoire aurait été bien différente.
À nouveau, quelques cairns éparpillés nous donnent une direction générale. Pour le reste, nous faisons appel à notre bon sens et au simple fait que plus nous montons, plus nous nous rapprochons de l’objectif ! Vive le scrambling…
Pause à mi-chemin, suants et un peu (seulement un peu ) essoufflés…
Au bord du rim, nous trouvons une tente. Personne mais il semble que les campeurs se soient installés pour quelques jours : grosses glacières, stock de boîtes de conserve, sans oublier les bières… Tout y est, y compris table et chaises. Des traces de pneus témoignent que tout n’a pas été amené à dos d’homme.
Effectivement, la piste n’est pas loin, piste qui serpente tout droit au milieu d’une Pygmy Forest.
Même si la terre (ou plutôt le sable) est aride et sèche, elle est néanmoins habitée, comme en témoigne cette bestiole, rencontrée au détour du chemin.
Issue assurément d’un croisement incertain entre un scorpion, une abeille et… allez, soyons fous, une araignée, elle mesure 6 bons centimètres.
Par hasard, en préparant nos vacances de février 2014, Stefano est tombé sur une photo dans un blog nous permettant d’identifier la bête : c’est un cricket de Jerusalem.
Nous distinguons deux dards sur son postérieur. Nous échangeons un regard qui en dit long… Combien de créatures similaires avons-nous dérangées au fil de nos balades, dans les herbes hautes et humides au travers desquelles nous progressons en aveugle ?
Une conclusion s’impose : mieux vaut oublier l’existence même de ce genre d’insectes. Elles n’existent pas. D’ailleurs, vous avez vu quelque chose, vous ?
Il nous faut près de une heure et demi pour rejoindre la voiture… Nous apprécions le fait de marcher sur un terrain plat et stable, après les kilomètres parcourus dans la broussaille et la caillasse très accidentée du fond du wash.
À peine arrivés à Blanding, direction the Old Tymer, sans passer par la case douche. Nous sommes tellement affamés que nous avons mangé les chevaux, mais sans les selles…
Pause digestion, avec un ventre bien plein et rebondi et à la peau bien tendue… Merci qui ?
Autoportraits du jour
Lors de la pause de midi…
et à l’heure du goûter, au site des Seven Kivas.
Et puis, au même endroit, mais en mode biricchini.