Poursuite de notre exploration de Crow Canyon. Arrivés à la voiture, Stefano me redemande encore une fois si je veux aller voir le Crow Canyon Pueblito. Oui, oui, je veux, je lui réponds. Une nouvelle ruine… Comment ne pas y aller alors que nous sommes si proches…
Nous suivons la piste en descendant. Tout à l’heure, en arrivant en voiture, nous étions passés devant un pick-up transformé en caravane. En réalité, un vieux truc bricolé. Lorsque nous arrivons à proximité, un gars est là, assis sur une chaise. Nous le saluons et engageons la conversation. C’est un local à la retraite, qui s’est mis sur le tard à la randonnée. Il connaît vraiment bien l’histoire de la région et les diverses batailles qui ont conduit à la défaite des Native Americans. Il nous raconte des anecdotes et nous demande si nous avons vu les ruines, plus haut dans le canyon. Nous le regardons avec des grands yeux. Des ruines ? Si, si, nous assure-t-il. Il nous dessine un croquis rudimentaire sur le sable. Je vois exactement où nous aurions dû bifurquer pour remonter, sur quelques centaines de mètres, un autre canyon. Nous papotons depuis une trentaine de minutes. Pour ne pas y passer l’après-midi entier, nous devons couper court poliment à son cours d’histoire. Chuck (c’est son nom), nous confirme qu’il n’y a pas de sentier « officiel » pour monter au pueblito, mais nous assure que c’est faisable.
Le pueblito se situe sur le premier niveau de cette mesa. Il nous faut donc passer une falaise d’une vingtaine de mètres de hauteur. À droite du pueblito (qu’on ne voit pas sur la photo précédente – pas la peine de le chercher), la falaise s’est éboulée et il y a une grande coulée de sable et de rocher. C’est par cet éboulis que nous choisissons de passer.
La marche d’approche se fait au travers de buissons, dont la majorité n’est pas hostile (comprenez, pas d’épines). Au bas de l’éboulis, je me mets en mode montée (la première vraie montée de nos vacances) et me concentre sur les chaussures de Stefano. La montée est raide, mais courte. 80 mètres de dénivelés, tout au plus. Il faut faire attention aux rochers qui ne demandent qu’une petite aide pour dévaler la pente.
Premier aperçu du pueblito.
Nous longeons encore un peu le ledge et nous y sommes. Et voilà le pueblito et sa face ouest.
Et là, sa face est.
Ce site est récent, comparé aux ruines que nous avons l’habitude de voir. Il date de la période dite Navajo Gobernador (1700-1775). La pièce centrale, construite sur le rocher est la seule construction encore debout. Des autres pièces il ne reste que des alignements de pierre, hauts d’une vingtaine de centimètres, dont certains ont été « absorbés » par la végétation.
Les troncs ou branches présents sont très certainement ceux utilisés pour la construction du toit.
Voici le côté du pueblito faisant face au canyon.
Pendant que Stefano consomme des pixels par millions, je commence à explorer le bas du rocher, côté canyon à la recherche de bouts de poterie.
Et bouts de poterie il y a : ils ne sont pas nombreux et touts petits, mais ils sont là. Je jubile.
Quelques dessins ornent le socle de la pièce principale. La forme anthropomorphique ainsi que la lance (ou flèche) semblent authentiques. Des initiales et dates, plus ou moins récentes, viennent souiller le tout.
Il ne nous reste plus qu’à redescendre.
Nous arrivons sur la piste aux alentours de 13h30. Nous repassons vers le camping car de Chuck, qui entre-temps a disparu. Mais son croquis dessiné sur le sable est lisible. Nous l’étudions à nouveau et je confirme à Stefano que je vois très bien par où il nous faut passer. C’est décidé, nous irons jeter un coup d’œil à ces ruines.
Nous refaisons donc le chemin en sens inverse, repassons près de la voiture et continuons dans le wash.
Notre Cottonwood tree est toujours là. Le soleil par contre s’est fait plus timide.
Nous restons dans le wash et trouvons sans problème la bifurcation. Elle est au niveau du lit d’un petit wash qui vient rejoindre le wash principal. Tout à l’heure, en passant ici, j’avais hésité à aller l’explorer car quelques traces de pas étaient présentes.
Quelques 300 mètres après avoir bifurqué, Stefano lève les yeux et me dit : elles sont là.
Moi, je ne vois rien. Et vous ?
Et bien si, il a raison. Tout en haut, mais vraiment tout en haut, immédiatement au-dessous du sommet de la mesa.
Wow… Les constructions ont l’air en excellent état. Normal, car elles sont quasiment inaccessibles. Chuck nous a dit qu’une piste permet d’accéder au sommet de la mesa et que de là, il est possible d’y descendre. À faire une fois absolument, car ces ruines sont extraordinaires.
Au centre, il y a une construction qui ressemble à une tour.
Au même niveau, sur la droite, nous discernons encore des constructions.
Nous sommes joyeux. Même si nous venons de rajouter un article dans notre bucket list, qui en contient déjà tellement !
Remarque du 8 décembre 2018 : après quelques recherches, il s’avère que le site a un nom : Shaft House Pueblito.
Se référer aux liens que nous avons ajoutés plus bas pour davantage d’informations.
Il ne nous reste plus qu’à rejoindre la voiture et à poursuivre vers le Big Warrior Panel.
Flore du jour
Nous avions rencontré des fleurs de la même famille en Oregon.
Autoportrait du jour
Stefano en train de faire le pitre, et moi ça me fait rire !
Version mode plus sérieux.