Nous nous réveillons sous un grand ciel bleu ! Yes! Nous avons dormi du sommeil du juste malgré les mouches et la souris.
Nous quittons la cabine vers 7h et partons vers Many Glacier, la troisième entrée du parc.
Juste avant de rejoindre la US-95, quelques vaches occupent la piste. Vu les cornes qu’arborent certaines, nous attendons sagement et patiemment qu’elles veuillent bien libérer la route. Take your time, girls!
Le ciel est certes clair mais un vent furieux maltraite les arbres et la voiture.
Nous nous garons dans le parking du Swift Current Motor Inn. Ce matin, numero uno sur le parking.
Alors que nous sommes en train de nous préparer et une dame s’arrête et nous demande où nous allons. Elle est toute contente de savoir que nous allons également au Ptarmigan Tunnel. C’est toujours bien de savoir qu’il y a des gens derrière, nous dit-elle. Et nous nous pensons : c’est toujours bien d’avoir des gens devant et ce pour deux excellentes raisons :
1/ pour les toiles d’araignée
2/ pour réveiller les ours !
Nous partons le cœur et les jambes légères. Les arbres atténuent la force du vent, nous procurant un calme relatif.
Le Mount Wilbur.
Nous découvrons enfin Glacier National Park avec du ciel bleu et un air transparent et limpide. Ça change tout !
Malgré l’heure matinale, le sentier est assez fréquenté. Nous sommes 3 couples, sans compter la dame solitaire. Nous nous dépassons les uns les autres au gré des montées et des pauses pour enlever les couches.
À un moment donné, nous surprenons une maman moose et son petit. Ils nous regardent passer tranquillement, à moins de 100 mètres. Mais pas de photos : ils sont à l’ombre et en parfait contre-jour. Nous emporterons leur souvenir dans nos têtes.
Le sentier suit d’abord le flanc du Mount Henkel, alternant des zones dégagées et forestières.
Nous traversons plusieurs fois des affluents du Wilbur Creek, mais à chaque fois le passage est aménagé. C’est que le sentier sur lequel nous marchons est aussi celui qui mène à Iceberg Lake, un des joyaux du parc.
Peu après avoir traversé le Ptarmigan Creek, le sentier se divise : partant vers l’est, il mène les randonneurs jusqu’à Iceberg Lake et sans surprise s’appelle Iceberg Trail, Partant franchement vers le nord, il suit le Ptarmigan Creek pour aller jusqu’au tunnel du même nom. C’est là que nous allons.
Nous chantons, youhoulons, papotons, rions et nous exclamons (oui, bon enfin moi surtout) quant à la beauté du paysage. Les ours qui avaient fui hier la section est du parc doivent être désemparés…. Mais où donc allons-nous pouvoir nous réfugier ?
La montée est régulière mais conséquente, nous forçant à nous arrêter à plusieurs reprises pour enlever des couches. Je termine avec un mérinos et ma Gore-Tex et Stefano avec un mérinos et sa Columbia Omni-Heat. Malgré le soleil et la montée, la fraîcheur amenée par le vent est assassine.
En voyant ces racines, nous avons une petite pensée pour Laurent – mon petit frère – et une chute mémorable à vélo, dans le Semnoz, il y a de cela… mon dieu, au moins 20 ans ! Il était là et puis il n’était plus là. P’tit Lô, on n’a pas oublié !!!
Au soleil, le flanc de du Ptarmigan Wall. À l’ombre, celui de Crowfeet Mountain.
Une autre perspective du Ptarmigan Wall.
Nous arrivons à Ptarmigan Lake et décidons que nous nous y arrêterons au retour. Le tracé du sentier se dessine, distinctement visible sur le pierrier surplombant le lac. Nous voyions un grand zig-zag.
Voilà peut-être une meilleure vue.
Nous ne savons plus où donner de la tête. C’est aussi beau devant que derrière.
Ptarmigan Lake
La montée reste très accessible mais le vent redouble de violence. Parfois, une forte rafale nous dévie de notre route et nous fait tituber.
Le ciel se fait joli et nous sommes comblés.
Lorsque nous attaquons le pierrier, le vent devient sans merci. Nous voici au bout du premier zigzag.
Nous arrivons au tunnel.
Construit en 1930, en quelques trois mois, ce tunnel permet d’éviter un passage très raide et exposé afin de passer de l’autre côté du Ptarmigan Wall. Les portes en métal ont été ajoutée en 1975 et sont fermées en hiver afin d’éviter l’accumulation de neige.
Le Ptarmigan Wall vu depuis le tunnel, côté sud.
Nous rentrons dans le tunnel. Nous pensions y trouver un peu de répit mais le vent le traverse également.
De l’autre côté, le vent est déchaîné. Impossible de trouver un petit coin à l’abri. Nous ajoutons tant bien que mal une couche.
Vue depuis le côté nord du tunnel : Elizabeth Lake.
Stefano me dit que nous allons essayer de descendre un peu, histoire d’avoir une belle vue sur le lac.
Les CCC ont une fois de plus accompli un travail phénoménal. Le sentier a été creusé dans la roche et un muret sépare le randonneur du vide.
Nous nous retournons et comprenons tout l’intérêt du tunnel : si côté sud la pente pour passer le mur est certes raide mais accessible, le côté nord est vraiment aérien et acrobatique.
Lorsque nous arrivons sur le partie exposée au soleil, nous devons nous rendre à l’évidence : le vent est décidément trop violent. Impossible de continuer.
Nous jetons un dernier regard envieux à Elizabeth Lake, surplombé sur sa gauche par le Natoas Peak et nous rebroussons chemin.
Nous re-traversons le tunnel et sommes heureux de retrouver le côté sud. Après avoir goûté le vent côté nord, le vent côté sud ressemble à une petite brise légère !
Nous restons là un long moment, admirant la vue, sans oublier d’envoyer le message SPOT du jour.
Nous descendons vers le lac. J’ai perdu mon bite de CamelBak à l’aller, ce qui nous oblige un peu à regarder où nous mettons les pieds, même si nous n’avons que peu d’espoir de le retrouver.
Ptarmigan Lake.
Stefano, en recherche d’angle parfait.
Et ça donne ceci !
Deux randonneurs nous rejoignent. Lorsqu’ils apprennent que nous venons de Suisse, elle nous dit que sa sœur habite à Bern et ils nous racontent leur découverte de Wengen. Pour lui, c’était son premier voyage hors de l’Arizona. Le dépaysement était total !
Nous poursuivons notre chemin.
Et puis, à quelques dizaines mètres du sentier, nous surplombant, une chèvre des montagnes. Enfin ! Les Mountain goats sont l’emblème du parc et nous nous désespérions d’en admirer une de près.
Ces chèvres sont incroyables ! Leur morphologie est parfaitement adaptée à l’escalade : centre de gravité très bas, épaules très musclées, sabots à bord très affûtés, recouverts d’une matière aux propriétés similaires à celles du caoutchouc.
Nous sommes tout contents. Nous poursuivons jusqu’à la jonction vers Iceberg Lake et nous dirigeons vers ce dernier.
A suivre…
Faune du jour
Un mignon petit écureuil, à l’entrée sud du Ptarmigan tunnel. À la demande expresse de ma ch’tite sœur AI, cet écureuil est baptisé Mille-Feuilles et sa marraine (donc en l’occurrence AI) a pour mission d’aller le voir (au moins) une fois par an. Longue vie à Mille-Feuilles !
Cocagne, la chèvre des montagnes.
Autoportrait du jour
En montant au Ptarmigan Tunnel mais avant le petit lac. Une pierre plate et hop, un autoportrait à ajouter à notre maigre collection.
Au côté nord du Ptarmigan Tunnel.
Au Ptarmigan Lake.
Hum…. un peu pas droit !