C’est sous un ciel bleu que nous partons en direction de Bluff et plus précisément du Butler Wash pour aller redécouvrir le magnifique Procession Panel.
Il faut imager le Butler Wash comme un immense terrain de jeux, point de départ de plus de 50 canyons, tous plus ou moins parallèles et distants entre eux de quelques centaines de mètres à 3 ou 4 kilomètres. La piste qui longe le Butler Wash du nord au sud permet l’accès à tous ces canyons, orientés perpendiculairement à la piste.
Aujourd’hui, nous remonterons la piste en partant du sud et nous avons environ une douzaine de kilomètres à couvrir. Rien si l’on considère l’excellent état de la piste. On y roule à 30 miles par heure et c’est beaucoup plus confortable que de rouler à 30 miles par heure sur (presque) n’importe quelle rue de Houston, comme Richmond Avenue, pour ne citer qu’elle.
A 8h39, la voiture est fermée et nous sommes prêts, piaffant d’impatience, pour la balade du jour.
Nous avons dérangé un campeur et ses chiens. Lorsque je lui demande How was your night? il me répond instantanément Cold!. Effectivement, ce matin, la voiture aurait bien eu besoin d’un petit grattage mais nous avons décidé de faire une petite lucarne et de mettre le chauffage au maximum. C’est interdit en Suisse, mais pas ici, alors autant en profiter !
Ah, que c’est bon un grand ciel bleu ! Au loin, le Comb Ridge.
Nous attendons avec impatience la montée, histoire de nous réchauffer un peu. J’ai la chance d’avoir des manches longues et de pouvoir y cacher mes mains. Sinon, je crois bien que je me serais résolue à sortir les gants.
Et lorsque la montée arrive enfin, dès les premiers mètres, nous sommes en nage.
C’est au bout du canyon, en haut à droite, presque au bord du Comb Ridge que nous allons trouver Procession Panel.
Nous passons devant Procession Panel et continuons jusqu’au bord du rim, histoire de profiter de la vue.
Procession Panel est à l’ombre. C’est ce que nous voulions. L’année passée, le soleil le dardait de ses rayons et la réverbération rendait la paroi luisante.
Procession Panel, c’est ça !
Mais par contre, du coup, nous ne sommes pas certains qu’à l’ombre nous arriverons à rendre tous les détails. Bof, pas très grave, nous reviendrons terminer nos photos dans l’après-midi. Ou pas.
Nous montons vers le rim. Non loin du Procession Panel, il y a une paroi décorée de pétroglyphes très anciens et presque effacés par le temps. À quelques centimètres, un smiley a été dessiné. Nous n’y croyons pas. Imbécile, idiot, abruti, enfoiré, … tous les adjectifs y passent. Du bout des doigts, avec de l’eau, je tente de l’effacer. J’y parviens, plus ou moins. en y laissant la peau superficielle de tous mes doigts.
Il est 9h45.
Nous sommes de retour à 14h45. Entre deux, nous sommes allés explorer Monarch Cave Canyon.
Nous avons essuyé une averse et le soleil revient au moment où nous arrivons. Trop de chance !
Ce que nous aimons observer, ici, ce sont les 3 lignes de procession. La ligne de petits bonhommes à droite du cercle s’étale sur quelques mètres et les silhouettes deviennent de plus en plus petites à mesure qu’elles s’éloignent.
En observant bien, au dessus de la croupe du second cerf, un personnage, avec une canne, marche sur des têtes.
Un peu plus à gauche, au-dessus des deux petites bêtes à corne traversées par une flèche, 5 silhouettes semblent saluer avec espièglerie.
Elles, ce sont mes préférées.
Quoi d’autre ?
Oui, ces deux silhouettes qui se tiennent la main, sous la lune ou le soleil (1) ; un autre personnage marchant avec une cane (crook cane) qui serait un symbole de fertilité ou d’appel de la pluie (2) ; enfin une figure debout, arborant des cornes ou une coiffe (3).
Un peu à l’écart du panneau, sur sa gauche, et en hauteur, plusieurs bêtes à corne sont représentées.
Et enfin, sur la droite, des formes géométriques, représentant peut-être (je n’engage que moi) un ou des boucliers.
Nous occupons les lieux depuis un petit moment déjà et nous avons vu passer un couple, très discret. Je pense qu’ils sont cachés quelque part, attendant patiemment que nous libérions la place.
Mais pas avant d’avoir envoyé le message SPOT du jour.
Un dernier regard et nous prenons le chemin de la voiture.
Nous longeons la falaise et, sans surprise, nous trouvons d’autres pétroglyphes.
A nouveau, un graffiti tout récent vient défigurer la paroi. Grrr… W, qui que tu sois, tu es un idiot, un imbécile, un irrespectueux et un c#nn@rd.
Comme je n’ai plus de peau sur le bout des doigts, j’y vais avec un bout de tissu et de l’eau. Il suffit d’enlever quelques millimètres de sable (car ici, la roche n’est que du sable) et le dessin s’en va. Me voilà, contemplant mon travail, somme toute assez satisfaite.
Voilà pour ce qui est des pétroglyphes, c’est un joli panneau, très finement dessiné. À noter la ligne ondulée qui le traverse horizontalement.
Un peu plus loin, un autre panneau…
dont voici quelques détails.
Nous arrivons à la voiture un peu avant 16h. Chic, il nous reste en tout cas 3 heures de lumière du jour.
Nous partons voir The Big Crane.
Faune du jour
Bruno, le petit veau, rencontré sur la piste.
Flore du jour
Autoportrait du jour
C’est fou ce que nous avons l’air inspiré !