Yeah… Après un été étouffant, les premières neiges viennent poudrer les crêtes du Jura. Et même si la météo annoncée n’est pas folichonne, nous n’avons qu’une idée : aller toucher la neige. Et le meilleur endroit, n’est-il pas La Dôle ?
Aujourd’hui, nous avons une mission, me dit Stefano en quittant la voiture. Aller jusqu’au bout de la route. Nous sommes garés à ce que peut appeler un parking désormais habituel, dans un des derniers virages avant d’arriver à St-Cergue. Nous avons toujours bifurqué sur un sentier et n’avons ainsi jamais vu où se termine cette route forestière.
Des coups de feu retentissent. Crap. Nous sommes en pleine saison de chasse. Heureusement que mon gilet est jaune fluo. Nous croisons un chasseur, arme à la main. Il est posté, nous dit-il, et attend que ses comparses, un peu plus haut, lèvent le cerf. Nous ne craignons rien, assure-t-il. Ce qui ne nous empêche pas de pousser quelques cris, les mêmes cris que ceux que nous poussons lorsque nous sommes sur les terres de l’ours.
Plus loin, une femme, armée elle aussi. Enfin, plus loin encore, une dépouille de biche ou de cerf, éventré, une grosse poche rose et rebondie sortie du ventre. A côté des gants chirurgicaux. Nous accélérons le pas, un goût bizarre dans la bouche.
La route descend et Stefano annonce, une centaine de mètres avant d’en être certain : je dirais bien qu’elle rejoint la route de la baraque à Kuffer.
Bingo, c’est bien ça
Nous restons sur le tracé des VTT et arrivons en contrebas du chalet de la Barillette.
Une fine poudre blanche recouvre la face nord des sapins.
Du côté de l’antenne de La Barillette, le vacarme est assourdissant. La neige, devenue glace, se détache et heurte à grand bruit l’armature métallique. Nous n’osons pas penser au bruit, l’hiver, après une belle chute de neige, un peu de pluie, et un petit redoux. Il ne doit pas faire bon se balader dans les environs immédiats.
L’antenne. On ne voit rien, même pas de neige, ni de glace.
Gilet jaune anti-chasseur.
Premier aperçu de La Dôle, sous sa fine couche de glaçage. Elle est magnifique.
Stefano me propose la montée par le côté gauche, par Les Creux. Proposition acceptée !
Arrivée au col, près du chalet des Apprentis.
Nous avons repéré quelques chamois éparpillés sur les pentes.
Ils broutent tranquillement. Le sentier passe au milieu de quelques individus nullement dérangés par notre présence. Nous entendons pour la première fois un bruit qu’ils font avec leur bouche et qui ressemble à un prout : ils proutent de la bouche, concluons-nous, hilares.
Au loin, le chalet des Apprentis et, plus près, celui le chalet de La Dôle.
L’hiver approche.
Dernier effort.
Nous y sommes ! Il ne nous reste plus qu’à trouver un petit coin abrité du vent, si possible, pour la pause déjeuner. A 14h et des poussières, il est grand temps !
Nous nous réfugions près d’une petite antenne, à bonne distance néanmoins, car elle est hérissée de blocs de glace.
La température est agréable, jusqu’à ce qu’un gros nuage noir envahisse le sommet. Nous écourtons la pause et nous remettons en route.
Le nuage a déjà bougé.
Nous descendrons par le col de Porte.
Le chalet du ski-club de Nyon. Le banc a été démonté pour l’hiver.
Nous trouvons un vague sentier qui nous amène à hauteur du chalet Le Vuarne en nous évitant la pente abrupte. Belle trouvaille, surtout pour l’hiver, lorsque nous sommes en raquette.
Le dernier tronçon de la balade se fait par Guinfard, avant de rejoindre la piste forestière empruntée ce matin. Nous sommes enchantés de notre journée, de cette première neige de l’hiver 2022-2023 et surtout des petits moments de soleil et de ciel bleu.
Itinéraire du jour
C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.
Flore du jour
Certes, il est couché, mais en ce samedi 5 novembre, il est bien vivant.
Autoportraits du jour
A La Dôle.
Non, pas de doute. Il fait froid !