Celle qui était censé être une petite balade tranquille autour de Posey Lake, s’est transformé en longue randonnée de 28 km effectuée sur une partie du Great Western Trail.
Ce matin, grand ciel bleu au réveil. Ça vous étonne ?
Aujourd’hui, changement de décor : nous partons sur la Pine Creek Road que l’on retrouve également sous le nom de Posey Lake Road, vers… justement Posey Lake.
Très vite la route se transforme en dirty road et prend de l’altitude. Nous nous garons à quelques mètres du lac, qui ressemble à une pierre précieuse bleue dans un écran vert…
C’est un total dépaysement par rapport à hier.
Nous pourrions presque nous croire au Canada. Jugez plutôt !
Nous contournons le lac par l’ouest et après une montée assez rude que nous qualifierons de «bonne mise en jambe», nous arrivons sur une sorte de plateau.
Le paysage qui s’offre à nos yeux est en même temps une explosion de couleurs et une vaste étendue de désolation. À perte de vue s’étend ce qui fût une forêt de trembles qu’une tempête semble avoir décimée. Ou est-ce une maladie ? Les trembles encore sur pied se sont parés de leur couleur d’automne et le jaune de leurs feuilles offre un magnifique contraste avec le bleu du ciel… Wouah !
Les trembles, ou aspens, se caractérisent par la couleur blanche de leur tronc.
Nous suivons pendant des kilomètres une route caillouteuse ; toutes les 30 minutes, un énorme camion de chantier nous double à toute allure, soulevant une nuage de poussière… Allez savoir sur quel chantier ils se rendent….
Quelques nuages cachent sporadiquement le soleil et la fraîcheur s’installe très vite. Bon, il est vrai que nous sommes à plus de 2’500 mètres d’altitude.
Une plaque commémorative nous rappelle qu’il n’y a pas si longtemps, les temps étaient beaucoup plus durs qu’aujourd’hui et que la vie était précaire.
Nous faisons notre premier break de la journée à Cyclone Lake. La carte nous l’annonce comme un lac, nous ne trouvons qu’un marécage avec très peu d’eau.
Le paysage a progressivement changé.
La forêt se fait rare et c’est une sorte de grand plateau, une grande steppe qui s’étend à perte de vue. C’est l’Aquarius Plateau.
Nous reprenons la route (nos pauses ne dépassent pas vraiment les 20 minutes) et marchons encore environs 4 kilomètres avant de prendre sur la droite le sentier nous ramènera à notre point de départ.
Il faut posséder comme on dit dans le jargon de bons trail finder skills (certains parlent de route finding skills) car le sentier est en fait un …semblant de sentier.
Mais je suis Stefano tête tête baissée, en toute confiance, car Stefano s’est entraîne tout l’été dans le Jura à trouver des sentiers qui n’existent nulle part, sur aucune carte, sur aucun tracé, mais qui existent quand même !
Voilà LE sentier…
À partir de là, nous sommes à 16 km de la voiture, nous en avons déjà parcouru 12. Mais cela, bien sûr nous l’ignorons… Le chemin du retour se fait à flanc de montagne. Nous ne croisons pas âme qui vive.
Le sous-bois est magnifique.
Les derniers kilomètres sont physiquement assez difficiles.
Nous entendons (plus que voyons) des vaches qui s’enfuient à grand bruit à notre approche. Vraisemblablement, la compagnie, ce n’est pas leur truc !!! Elles s’enfoncent dans la forêt puis nous regardent nous éloigner avec méfiance.
À un certain moment, Stefano propose un raccourci qui serait de couper au lieu de faire une boucle. Mais comme j’ai des doutes quant à notre localisation exacte, je préfère continuer sur le sentier. Dommage, car le GPS mettra plus tard en évidence que Stefano avait bien vu la chose.
Dieu merci, il n’était question que de moins de 2 km, mais quand même. Nous retrouvons la route de Posey Lake et nous ne sommes pas certains de la direction à prendre : faut-il remonter ou au contraire descendre ? Nous décidons de descendre. Nous croisons un peu plus loin nos premières âmes de la journée, des chasseurs en quad qui nous confortent dans notre choix.
Nous arrivons à la voiture alors que le soleil est à 2 doigts de se coucher. Nous sommes moulus. Stefano enlève avec délice ses chaussures, il faut dire qu’il avait tenté les Meindl neuves, dans l’espoir de les attendrir. Non non… Elles sont restées insensibles… et dures.
Les ampoules sont par contre bien là !
Notre arrivée au Padre Motel était attendue. Nos hôtes sont soulagés de nous voir. Voyant la nuit approcher, ils commençaient presque à se faire du souci. Trop chou !
Dîner à notre cantine du Cowboy Blues. Nous sommes affamés !
Faune du jour
Une vache et son petit, croisés au petit matin.