La visite de KKTR a laissée Stefano perplexe et songeur. Persuadé que le site avait été utilisé pour une scène lors du tournage de Cowboys & Aliens, il n’a pas reconnu le paysage. Un heure de googling intensif plus tard, Stefano déniche le vrai lieu de tournage – Plaza Blanca – qui, par le plus grand des hasards, se trouve à proximité d’Española, où nous avons passé la nuit.
Nous partons donc aujourd’hui pour Abiquiu, puis montons en direction du Dar Al Islam, un centre d’étude islamique, dédié à la tolérance, à l’étude et la méditation, à qui appartiennent les terres où est sis(e) Plaza Blanca.
Bien qu’étant sur des terres privées, Plaza Blanca est ouvert(e) au public.
Le temps est … gris. Risque d’orages : 30%. Ah, si seulement mes chances de gagner au loto étaient elles aussi de 30%…
À proximité du parking, beaucoup de barrières et de panneaux indiquant que la végétation est en train d’être restaurée. Nous imaginons facilement les camions de tournage, les caravanes des acteurs, stationnés ici et ayant écrasé au passage toute la végétation.
Que vois-je ? Un trou de ciel bleu ? Oh yes!
Nous suivons la piste qui nous emmène à l’opposé du site. Tant mieux, nous avons le temps. Nous ne voulons pas brusquer le trou de ciel bleu et le laisser grandir et occuper tout le ciel à son rythme.
Nous sommes accueillis par quelques hoodoos, très timides.
Étonnantes, ces formations géologiques… Elles me rappellent nos jeux à la plage, lorsque nous prenions du sable détrempé et le faisions couler entre nos doigts.
Ça y est. Le ciel s’est dégagé. C’est le moment de passer aux choses sérieuses.
Voici nos premières falaises blanches.
Nous parton en exploration.
Il n’y a pas de sentiers vraiment tracés. Quelques traces d’humains sont visibles, qui partent un peu dans tous les sens.
El trio…
Nous n’avions encore jamais vu ce type de formations géologiques : des coulées de sable pétrifiées.
Nous imaginons la pluie qui dévale le long de la pente, chaque gouttelette emportant avec elle quelques grains de sable.
Nous décidons d’explorer le fond du canyon.
Et lorsque le canyon s’arrête, nous n’avons pas d’autres options, si nous voulons continuer, que de monter. Nous ne disons jamais non à un peu de scrambling.
Nous sommes en mode Two Swiss Explorers.
Ici, il n’y a plus de traces de pas…
Et, sans l’avoir vraiment cherché (si si c’est vrai, M’sieur, j’vous jure…), nous nous retrouvons sur le sommet de la mesa.
De là, à moins de rebrousser chemin (ce que nous ne savons pas faire…) notre parcours devient plus erratique.
Nous ne pouvons pas descendre dans le wash à moins d’une glissage sur les fesses (1). Nous ne pouvons continuer tout droit car il y a un canyon infranchissable (2). Ciel, que faire ? Où aller ?
Il ne reste plus qu’à monter, dans la caillasse volcanique, passer la crête afin d’avoir une vue plongeante sur le site.
Aussi improbable que cela puisse paraître, nous trouvons un sentier.
Nous arrivons dans un wash.
Ah, tiens…. Le fameux canyon infranchissable, qui s’avère vraiment infranchissable. Nous, nous étions à droite.
Nous arrivons dans un endroit “bizarre”. Des pierres ont été déposées, formant des cercles…
… ou des motifs géométriques…. Étrange.
Sommes-nous sur le terrain de jeu du centre islamique, non loin ?
Devant nous, une immense prairie.
Nous en parcourons une bonne distance avant de trouver le moyen de descendre dans un wash.
Nous nous sommes un peu éloignés de Plaza Blanca mais le paysage ici est très sympa.
Ce qui nous préoccupe le plus ce sont les nuages noirs qui s’accumulent au-dessus de nos têtes…
Pas bon, mais pas bon du tout.
Et puis c’est le coup de tonnerre et la pluie qui commence, drue et verticale. OK.
En trois secondes les Gore-Tex sont enfilées, les appareils photo rangés au fond du sac. Nous repartons au pas de course, tête baissée à cause de la pluie et du vent.
La pluie s’arrête comme elle a commencée, soudainement. Nous arrivons à la voiture sous un trou de ciel bleu ! Cool ! Nous faisons sécher nos affaires, mangeons une Clif Bar et regardons le ciel. Les méchants nuages sont partis un peu plus loin et une belle éclaircie s’annonce.
Y’a plus qu’à remettre les sacs sur le dos, fermer la voiture et nous revoici partis pour terminer l’exploration de Plaza Blanca.
Vortex et méditation transcendale…
Enfin, nous y sommes. Stefano est content… Il retrouve les paysages vus dans le film Cowboys & Aliens.
C’est ici, au milieu des impressionnantes falaises et tours de grès blanc de Plaza Blanca, que les extraterrestres ont établi leurs activités d’exploitation de l’or.
Le décor est somptueux.
Et parce que l’être humain est curieux par nature, nous suivons un wash (eh oui encore un) (1). Wash qui se rétrécit (2) pour se transformer bientôt en slot canyon. (3) Et qui dit slot canyon dit forcément un peu de scrambling.
Oui, nous nous aimons le scrambling.
Mais bientôt un pour off (un passage où la paroi est verticale et provoque une cascade lorsque l’eau coule) nous arrête.
De toute manière, il est temps de rentrer. Nous avons encore de la route à faire pour arriver à Taos, qui sera notre lieu de villégiature pour les 2 prochains jours.
Je me promets de regarder le film à la première occasion car la bande annonce m’a mis en appétit.
Flore du jour
La récolte fut bonne aujourd’hui.
C’est une magnifique fleur, environ 5 cm de diamètre.
De profil. Les feuilles sont toutes petites.
Les cactus en fleur, c’est toujours magnifique.
Petite fleur solitaire et précoce.
Elle appartient à cette boule duveteuse.
Je ne pense pas me tromper quant à l’identification mais je ne suis pas 100% sûre de mon coup.
Ça ressemble à des pâquerettes mais ce ne sont pas des pâquerettes…