Stefano m’offre une grasse matinée : réveil à 6h. Nous nous préparons comme d’habitude. Je vois Stefano consulter son téléphone. Il vient vers moi et me dit : « j’avais un doute mais je ne l’ai plus: ce soir nous dormons bien à Babb« . Afin d’explorer l’autre côté du parc, Stefano a réservé, pour deux nuits, une cabine « rustique », tel est le terme qu’il a utilisé.
Nous préparons donc vite fait un demi-sac Burton avec ce qu’il nous faut pour 2 jours et partons pour le Logan Pass. La balade du jour va se faire en partant du même point de départ qu’hier, sauf que nous obliquerons vers le nord-ouest sur le Loop Trail qui mène à Piegan Pass.
Aujourd’hui, point de trous de ciel bleu et point de soleil. Il faut un petit 35°F, donc pas loin de 0°C. Nous avons sorti les jambes de pantalon et.. et… les gants !
Voici le Piegan Pass. Le Mount Siyeh est enneigé. Lorsque je vous disais qu’il ne fait pas chaud !
En tout cas, même si le sentier s’appelle Loop Trail, il semblerait que nous soyons sur la bonne voie.
La première partie de la randonnée ressemble furieusement à celle d’hier… Et pour cause !
L’absence de soleil rend la forêt encore plus sombre, nous motivant d’autant à chanter, barrir ou youhouler un peu plus fort.
Une voiture était garée sur la parking donc, à priori, il y a des hikers devant nous.
Nous avions un peu trop de couches et après une heure de montée, nous commençons à transpirer. Nous nous arrêtons près d’un petit pont de bois, mangeons une Clif Bar, enlevons une couche et … évidemment, faisons un autoportrait. Car nous, nous aimons bien les autoportraits !
Nous avons néanmoins gardé nos gants ! C’est dire !
Nous arrivons à la jonction. Le sentier à suivre indique Many Glacier Hotel. Nous nous nous arrêterons à Piegan Pass et irons à Many Glacier ce soir, en voiture.
Nous partons franchement à l’ouest et longeons le pied du Mount Siyeh.
La neige est là !
Nous sortons de la forêt. Le vent, que nous entendions malmener les arbres, nous surprend avec de fortes rafales.
Le sentier se dessine, sur le flanc du Mount Siyeh. Le col est là, tout à gauche.
Nous croisons des randonneurs qui nous disent d’être attentifs, car ils ont vu un ours non loin, descendre vers la vallée.
Nous qui avions arrêté de chanter, barrir ou youhouler reprenons de plus belle. Bien que nous sachions pertinemment que vu la violence du vent, il n’y a peu de chance que quelqu’un nous entende à plus de 20 mètres, humain ou non.
Je sors mes gros gants. Lorsque je l’ai ai mis dans le sac, à Houston, je me suis dit : bon, c’est un peu overkill mais on ne sait jamais ! Effectivement, on ne sait jamais !
Le sentier est très agréable, peu de dénivelé avec une belle vue bien dégagée malgré les nuages.
Nous voilà presque au col.
Nous sommes surpris de constater que la base de ce petit monticule de pierre, sur la photo ci-dessus, est cimentée. Nous restons perplexes : trop petit pour être les restes d’un abri, a quoi pouvait donc servir cette construction ?
Solitude.
A proximité, un petit mur de pierre constitue un maigre abri au vent.
Inutile de vous dire que nous ne traînons pas. Le temps d’envoyer notre message SPOT du jour et nous préparons déjà à redescendre.
Les nuages remontent durant un court instant, nous permettant d’apercevoir la flanc de Pollock Mountain.
Allez, y’a plus qu’à !
Nous chantons presque sans interruption durant la descente. La chanson de base, c’est le générique de Disney Junior en version italienne, émission qu’a dû regarder Stefano lorsqu’il était petit (puisqu’il se rappelle vaguement des paroles): Viva Topolin. Cette chanson – la marche de Mickey Mouse – a été par ailleurs utilisée dans le film Full Metal Jacket de Stanley Kubrick.
De là, nous déclinons le refrain à toutes les sauces, en chœur et en canon. Topolin devient cuniliit (petit lapin), fregiatòn (gros frileux), giugatòn (qui joue beaucoup), stà schèsc (ne pas se faire remarquer, que j’associe à « moustache » + « quiche » pour m’en rappeler), brozzòn (qui est très sale) …
Ce sont des mots en Lombard, dans sa variante parlée en Suisse Italienne, que, pour certains, je n’ai jamais entendus. Non seulement c’est très drôle et nous rigolons comme des gamins, mais également, il n’y a plus aucune chance de rencontrer des ours qui ont dû fuir, ventre à terre, de l’autre côté du parc.
Tout à coup, nous entendons un gros boum. Nous stoppons net et nous nous regardons d’un air interrogateur. Wow… On dirait bien qu’un rocher s’est détaché d’une paroi pour tomber on ne sait où. Nous espérons très fort qu’il ne soit pas tombé sur la route et accessoirement sur une voiture.
Dans la fenêtre, Piegan Pass.
Le panneau qui avertit les randonneurs que leur sécurité ne peut être garantie.
Nous sommes tellement absorbés par nos chants que nous sommes tout surpris lorsque nous arrivons près de la voiture.
Nous remarquons alors un panneau et en déduisons que ce reste de construction à la base cimentée à Piegan Pass n’était autre que le socle sur lequel était posé une cloche. D’après ce qui est écrit, c’est une tradition qui vient de… Suisse. Wow, c’est une découverte pour nous !
Un hiker fâché ou dépité, a abandonné ses chaussures sur un banc.
Nous reprenons la voiture et allons sur Piegan Pass, histoire de visiter les toilettes.
À quelques centaines de mètres du parking où nous étions garés, une voiture est dans le fossé (heureusement côté montagne et pas côté vide). Vu l’état de la voiture qui repose sur des rochers et dont deux roues sont perpendiculaires, nous en déduisons qu’elle est à l’origine du grand boum, entendu plus tôt. Difficile de vraiment comprendre comment le conducteur a réussi à se mettre dans une telle situation, à moins d’avoir eu un malaise ou d’avoir regardé ailleurs. 3 petits vieux sont dans une voiture arrêtée en face. Sans doute les occupants. Ils garderont sans doute un souvenir impérissable de Glacier National Park !
La visite terminée, nous revenons sur nos pas (ou plutôt sur nos traces de roues) pour nous diriger vers Babb.
A suivre…
Flore du jour
Autoportraits du jour
Lors de notre première pause, histoire d’enlever une couche.
Au Piegan Pass.