Partis d’un parking proche de Pétra Félix, nous montons vers le Haut du Mollendruz pour une tournée des chalets et couverts connus ou moins connus.
Le trajet en voiture vers Pétra Félix est un peu hésitant. Le GPS nous propose de passer par Lausanne, ce qui nous semble un énorme détour, même si le parcours est dit « le plus rapide ». Nous sortons donc à Morges et durant quelques kilomètres nous avons l’impression de rouler dans la direction radicalement opposée à celle fixée. Ça, c’est sans parler des nombreux bleds traversés où la vitesse est réduite à 50 voire 30 et des vélos qu’il nous faut dépasser, dépassement toujours hasardeux dans les petites routes étroites de campagne. Mais tout arrive à qui sait attendre : nous trouvons le parking prévu par Stefano et à 11h pile, nous voilà partis.
Nous commençons par suivre une belle route forestière qui monte assez tranquillement dans les bois.
C’est une longue traversée, qui passe entre les falaises du pan est du Haut du Mollendruz. Nous sommes à quelques kilomètres de nos lieux habituels de balade mais le paysage est déjà très différent. C’est ça, le Jura : impossible de s’en lasser.
Nous rejoignons les traces d’une de nos précédentes balades (voir le billet Vers le Haut du Mollendruz) et arrivons à un petit refuge forestier, Le Pralet. Même s’il est encore un peu tôt et si la lumière n’est pas géniale, ce petit refuge est réellement magnifique.
Tranquillement, papotant ou chantant, admirant la lumière et le ciel bleu Utah, nous continuons cette grande traversée.
En arrivant dans une petite clairière, nous rencontrons un randonneur, à l’arrêt, le regard fixé sur une carte au 1/50’000 (et je ne puis m’empêcher de rajouter, souvenir d’école et de casse-tête, que « 1 cm sur la carte représente 50’000 cm dans la réalité soit 500 mètres »). Autant dire que les détails sont quasiment inexistants. Nous l’aidons à se localiser, lui indiquons deux ou trois options et le laissons, en espérant qu’il arrivera à bon port sain et sauf, surtout après qu’il nous ait dit : je sors d’une déchirure au mollet alors je ne peux pas aller partout.
À cet endroit précis, je lance à Stefano, très fière de moi : je sais où nous sommes !
Effectivement, bientôt nous arrivons à ce petit couvert qui abrite des machines agricoles et duquel part le mur qui arrive sur la route des Croisettes.
Nous suivons une bande de pâturage où les pierres, nombreuses, réduisent forcément la croissance de l’herbe et nous nous imaginons, à la retraite, en train de ramasser tous ces cailloux, alternant qui pousse la brouette et qui ramasse les cailloux.
Et nous voilà sur la route des Croisettes, avec son joli mur qui monte vers le couvert précédemment cité.
Les bords de la route sont encombrés de voitures, le parking près du chalet Les Croisettes étant archiplein, la météo clémente et idéale incitant les randonneurs du dimanche à aller en montagne. Des voitures arrivent sans discontinuer.
Nous suivons une route goudronnée, laissant derrière nous la Dent de Vaulion, Stefano sachant exactement par où passer pour aller à notre prochaine destination.
Notre destination s’appelle :
En fait, il y a deux Sapelet : celui du dessous et celui du dessus, sans compter un couvert, le Couvert du Sapelet.
Autrefois, il y avait peut-être un couvert à cet endroit, mais détrompez-vous, il s’agit en réalité d’un chalet privé.
Cette portion de piste forestière est une des plus belles sections de la balade : nous avons une magnifique vue à 180° sur les crêtes dont une n’est autre que le Mont Tendre.
Bientôt, le Sapelet Dessus se dessine.
Si ce n’est son toit qui semble avoir été refait relativement récemment, il paraît peu fréquenté par les humains. Sa partie gauche est ouverte, offrant un abri pour le bétail, à supposer que ce dernier puisse passer la barrière métallique.
Dommage que la barrière fermée et les barbelés peu sympathiques nous obligent à faire le tour.
Là haut, sur la colline, La Blondine est visible mais Stefano me dit : gardons-la pour le retour.
Nous restons donc dans le même pâturage, jusqu’à ce qu’un mur annone sa fin et le début de celui du Bucley.
Le Bucley est calme et silencieux : c’est visiblement l’heure de la sieste.
Les sonnailles de parade des vaches séchant au soleil nous laissent à penser que les vaches ne sont pas là depuis longtemps.
Les petits veaux sont dehors, bien à l’abri dans leur igloo de plastique.
Le Bucley, alors que nous repartons.
La suite de la balade se fait en terrain inconnu. D’abord, il y a La Duchatte, où là aussi, tout est tranquille pour cause de siesta time.
Mignon !
La face sud…
… et la face ouest.
D’où nous venons.
Je grogne depuis un moment… ou plutôt c’est mon estomac qui grogne : fait faim diable ! Stefano choisit les premières pierres propices au pique-nique et nous nous arrêtons quelques minutes pour la pause sandwich.
Certes, c’est près de la route mais nous ne verrons âme qui vive.
Toujours en descendant par la route, nous arrivons à un énième Chalet Neuf, mais celui-ci s’appelle en réalité le Chalet-Neuf des Mollards.
Un tout petit peu avant, une route forestière monte, se dirigeant vers l’est. Elle traverse le Grand Bois à Ban et nous fait cheminer entre entre ombre et lumière.
Nous arrivons à un refuge, le refuge du Bois à Ban.
Il est en parfait contre-jour.
Il est ouvert et offre aux randonneurs fatigués ou grelottants de quoi se reposer et se réchauffer. Étonnamment, il est encore indemne de tout graffiti, les « crétins congénitaux » n’ayant pas encore frappé (voir mon billet d’hier). Espérons qu’ils ne frapperont jamais.
La traversée du bois continue sur près d’un kilomètre.
La végétation, peu dense, nous permet de profiter du soleil. Nous arrivons à une croisée de chemin : à droite, La Blondine, à gauche, un pâturage et un chalet – La Coche – que nous gardons pour une autre balade.
En marchant vers La Blondine.
Décidément, nous regrettons l’époque où La Blondine (ou La Blondinette) avait les volets peints en jaune.
Elle avait alors tellement plus de charme !
Malheureusement, le totem n’a pas résisté à l’hiver.
Nous suivons le sentier qui part de La Blondine en direction de la France et trouvons, pas très loin, un réservoir…
… et tout proche du Crêt à Pétaud, un joli petit couvert que nous connaissons bien.
Désormais, nous sommes en terrain bien connu.
Enfin, pas si connu que cela car lorsque nous voyons un chalet en haut d’un pâturage, nous sommes tout étonnés et ne pouvons nous empêcher d’aller guigner, malgré une montée bien sèche dans le pâturage.
Un peu surpris, nous arrivons au Sapelet Dessous, celui-là même que nous avions contemplé du haut ce matin. Et nous nous rendons compte que, à moins de redescendre, nous allons marcher sur notre trace de ce matin; le tracé ne sera donc pas une boucle.
Dès que possible, nous trouvons un tracé alternatif ; notre boucle risque bien de ressembler à un 8.
Il n’est pas magnifique, ce petit arbre ?
Plusieurs indices nous laissent deviner que nous ne sommes pas loin des Croisettes. D’abord, il y a une famille se baladant (et surtout troublant le silence environnant) puis un bourdonnement sourd que nous associons au groupe électrogène de la buvette. Pour la première fois, nous passons tout près de l’établissement en nous disant que c’est le dernier endroit où nous nous arrêterions : entre le groupe électrogène, les enfants jouant bruyamment sur un terrain de jeu, les personnes attablées discutant, le niveau sonore est celui d’un bistrot en ville.
Nous poursuivons notre chemin du retour, d’abord en suivant la route, puis en coupant à travers champ.
Sans l’avoir cherché, nous tombons sur un petit couvert. Celui-ci va être difficile à baptiser, vu qu’il y a déjà un Couvert des Croisettes ! Pour finir, nous l’avons appelé le Couvert du Haut du Mollendruz.
S’en suit une longue montée particulièrement assassine vers le Haut du Molendruz et plus précisément vers le joli chalet privé découvert il y a peu. Stefano vérifie que le portail grillagé est bien fermé.
Nous avons bien l’impression que personne ne s’y est arrêté depuis notre dernier passage.
Maintenant m’annonce Stefano, il n’y a plus que de la descente. Je bouche les oreilles de mes jambes, afin qu’elles n’entendent pas cette nouvelle qui les ferait refuser catégoriquement la moindre montée (qui ne manquera pas d’arriver).
L’endroit où nous avions vu notre bichette.
Nous marchons maintenant sur nos traces de ce matin et effectivement il n’y a plus que de la descente.
Il est 18h14 lorsque nous arrivons à la voiture, enchantés de notre randonnée dans cette région du Jura.
Dociles, nous suivons les conseils du GPS et nous nous retrouvons à Lausanne, pour une arrivée estimée à 19h30 à la maison. On ne nous n’y reprendra plus.
Itinéraire du jour
C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.
Flore du jour
Autoportraits du jour
Stefano est en train de me parler… d’où sa bouche ouverte :-D.
Près du refuge Le Pralet, sur le chemin du retour.