Partis du parking du Sapin à Siméon, nous poussons jusqu’à la Perraude du Vaud puis entamons le retour en passant par le Crêt de la Neuve. La qualité de la neige s’est encore détériorée par rapport à hier : au menu, soupe de printemps alternée avec une couche gratinée et dure aux endroits que le soleil n’atteint pas.
Aujourd’hui, nous sommes un peu moins matinaux qu’hier. C’est que la randonnée en raquette est quand même un peu plus demanding que la randonnée classique. À pied, nous pouvons enchaîner sans problème 3, voire 4 ou 5 jours de grosses randonnées (entendez 7 à 8 heures de marche). Alors qu’en raquette, le second jour est toujours un peu difficile. Quant au troisième… nous ne savons pas car nous n’avons encore jamais eu l’occasion de tester. Mais le troisième serait certainement ardu. Tout dépend des distances parcourues les jours précédents. Les pieds, prisonniers sur les raquettes, ne plient pas. Ils ne font que se déplacer, à plat, d’avant en arrière, dans les chaussures. Et qui dit déplacement dit frottement. Sans développer d’ampoules, le dessous du pied, près des orteils, devient douloureux. Et cette douleur persiste quelques heures, voir jusqu’au lendemain. D’où la problématique d’enchaîner les jours…
Mais bon, nous ne sommes pas là pour parler de nos bobos, n’est-ce pas ? Nous voici donc garés au parking du Sapin à Siméon sur le coup des 11 heures.
D’ailleurs, en parlant de Siméon, le voilà, bien à l’abri sous son toit de bois.
Nous partons ensuite vers le Pré de Rolle.
Tempête de ciel bleu sans un seul nuage noir. Hein que nous avons de la chance ? Une sacrée chance, même. Nous ne pouvons pas ne pas aller dire bonjour au couvert du même pré : c’est le détour obligé, quelle que soit la direction que nous prendrons après.
Comme hier, il sera difficile voire impossible de laisser nos traces. Le Pré de Rolle a été largement piétiné.
Bon. Mais que fait-on maintenant ? Où va-t-on ? Nous réfléchissons intensément (enfin surtout Stefano, car moi, en balade, je suis sans me poser de question). Puis vient l’évidence. Ça fait bien longtemps que nous n’avons pas envoyé à Cristina, la sœur de Stefano, une photo du Crêt de la Neuve. Elle doit s’inquiéter en pensant que nous avons trouvé d’autres idées de balade ! C’est une blague familiale (a private joke).
L’objectif est trouvé. Il n’y a plus qu’à y aller, de préférence pas par le plus court chemin.
Nos commençons par aller tout au bout du Pré de Rolle, là où sur la carte, vers le sud, il se termine par un étroit goulot. C’est dans ce goulot, justement, qu’il y a un des sapins les plus jolis du Jura : long et fin, élancé et harmonieux, tel un mannequin. Dommage qu’aujourd’hui, la lumière ne le mette pas en valeur.
Après avoir quitté le Pré de Rolle, une montée dans la forêt nous conduit au Petit Pré de Rolle.
Le chalet du Petit Pré de Rolle, parfaitement à contre jour.
Le chalet et sa citerne protégée par un mur de pierre sèche.
Nous continuons à longer le bas des crêtes par des petites combes étroites, très agréables visuellement et pour y marcher.
Le prochain pâturage est celui des Echadex. Entre lui et le Pré de Rolle, une bande de forêt que nous traversons aisément.
Le chalet des Echadex. Une partie des murs est recouverte de tavillons.
Nous aimons bien son toit qui descend très très bas.
Tout comme le Pré de Rolle puis le Petit Pré de Rolle, nous parcourons dans sa longueur ce pâturage. La balade est très plaisante. Le soleil tape dur mais qui pourrait s’en plaindre ? De plus nous n’y pouvons rien. Nous marchons côte à côte, papotant de choses et d’autres.
Presque arrivés au bout du pâturage, nous retrouvons un abri que nous avions vu en construction l’été passé. Ce n’est pas un chalet privé et pas un refuge non plus vu qu’il est fermé. C’est la Citerne couverte du Pré de Villars, qui peut être utilisée les ouvriers des exploitations agricole et forestières. Elle est flambant neuf. Bravo à la commune de Marchissy !
S’ensuit une errance incertaine dans la forêt à la recherche d’une voie pour monter sur la crête. Après deux essais, nous revenons sur nos pas. Nous ne savons pas ce qu’il y a (ou surtout ce qu’il n’y a pas) sous la mince couche de neige.
De retour à la cabane, nous suivons sagement le tracé GPS qui indique un sentier.
Sentier que nous quittons car il ne va pas dans la bonne direction. Mais cette fois est la bonne. Nous trouvons notre chemin et arrivons en vue de la crête.
La vague passée, la Perraude du Vaud nous attend. C’est là que nous pensons y prendre notre pause sandwich.
Mais très vite, nous repérons une tête émergeant de la neige près de la porte. Tandis que nous nous approchons, la personne nous interpelle dans une langue autre que le français. Nous rapprochant encore, nous saluons en français. Et nous faisons ainsi la connaissance de Christophe, qui se rendant compte que nous parlons français, nous propose un café dans la langue de Molière. Difficile de refuser une proposition si spontanée.
Nous nous installons donc sur la terrasse et demandons si nous pouvons casser la croûte. Tandis que Christophe s’affaire à l’intérieur à la préparation du café, assis à table, nous savourons l’instant. Christophe n’est pas le berger du pâturage mais une connaissance du berger. Moyennant quelques coupes de bois par année, il peut disposer du chalet pour quelques séjours. Revenu avec une moka fumante, Christophe nous raconte qu’il est monté depuis Le Vaud en ski de randonnée nordique. Nous dégustons le café, refusant la grappa qu’il nous propose d’y ajouter. À priori, il vient ici depuis longtemps car il nous narre des expériences hivernales où il était nécessaire de creuser un passage dans la neige pour accéder à la porte.
Nous ne voulons pas faire durer notre pause trop longtemps. Nous nous levons, remercions chaleureusement et partons.
Les 1.4 km qui nous séparent de la Perroude de Marchissy se font dans une jolie combe. Nous faisons un détour par le Rocher à l’Aigle. C’est Christophe qui nous en a parlé, tout en nous avertissant que le nom de cet endroit n’était pas officiel. C’est un petit promontoire où la vue devait être dégagée il y a quelques années, avant que les sapins ne la bouchent.
La Perroude de Marchissy.
L’été, c’est une buvette-restaurant et la terrasse est toujours très encombrée et bruyante.
La montée au Crêt de la Neuve se fait sous un soleil ardent. Nous sommes en nage.
Le voilà, le Crêt de la Neuve.
Étonnamment, il n’y a personne. Nous l’avons pour nous tout seuls.
Nous descendons vers La Neuve.
Des motos-neige s’en sont données à cœur joie malgré les interdictions. Ce n’est pas la première fois que nous constatons que certains ne suivent pas la réglementation. Après lecture de quelques articles, c’est la nuit qu’ils viennent accomplir leur forfait. Ce qui rend cette pratique encore plus stressante pour la faune. Sauvages, va !
Nous suivons une combe étroite parallèle aux crêtes.
La lumière est magnifique.
Arrivés à la hauteur Des Amburnex (que nous ne voyons pas car le chalet est en contrebas), nous quittons le Sentier des Crêtes que nous suivons depuis la Perroude du Vaud et nous dirigeons vers la Fontaine Valier.
De là, il ne nous reste plus qu’à redescendre vers le Pré de Rolle.
Nous retournons voir Siméon.
Nous arrivons à la voiture un peu après 17h30, au terme de 16km et surtout, surtout d’une boucle parfaite. Je félicite Stefano du choix du parcours.
Itinéraire du jour
C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.
Autoportraits du jour
Au Crêt de la Neuve.