Grand ciel étoilé au réveil, dont magnifique journée en perspective. Aujourd’hui, nous partons pour la Starlight Arch, une petite arche située en haut d’une butte.
À la question posée hier « plutôt du plat ou de la montée », j’ai répondu naïvement “Du plat”… Que n’avais-je dit…
Le début du trail est à 40 minutes de la maison, par la Highway 89 East puis une dirty road vers Pariah.
A l’intersection de la Highway et de la piste… Pariah est une ville fantôme, abandonnée depuis 1931, suite a des crues répétitives ayant détruit les récoltes.
Ce fut aussi un haut lieu de tournage de westerns, dans les années 1940.
Emptiness.
En arrivant aux abords de Pariah, le paysage est effectivement digne d’un décor de western : une vallée verdoyante, bordée par des falaises de roches rouges dont les contreforts sont des dunes de sables striées multicolores. Wow ! J’ai hâte d’être ce soir, lorsque le soleil aura tourné.
Cette petite butte n’est pas multicolore, mais elle a le mérite d’être au soleil.
Nous commençons par suivre une piste…
puis un wash qui serpente tout droit dans la montagne…
et qui, lacet après lacet (et il y en a vraiment beaucoup), nous amène au pied d’un Chinle dome.
De là, il y a un cairn pour donner le point de départ de l’ascension et … débrouillez-vous, pas de sentier officiel. Heu, c’est par où, M’sieur ?
Nous montons tout doucement et petit à petit les Chinle domes deviennent encore plus beaux.
Notre mission : monter tout là haut, là où nous voyons l’arche, si haute, si petite et si lointaine….
Quand je pense que j’avais demande du plat !!!
La pente est raide, plus de 50 degrés, et le terrain très instable à base de sable et de pierres posées dessus qui ne constituent pas des prises fiables.
Je me cale dans les traces de Stefano, mes yeux rivés sur ses chaussures. La tête vide, je me concentre. Un pas, puis un autre….
La dernière partie de l’ascension demande un peu de scrambling, catégorie 2 a 3. C’est cool, le scrambling.
Nous arrivons sur un replat.
Elle se situe en haut d’une falaise et il est même très difficile de voir le bleu du ciel.
Mais ce n’est pas grave. L’arche n’était pas pas une fin en soi. Le paysage aux alentours est magnifique.
Nous distinguons même Yellow Rock.
Après une pause Clif Bar, nous nous préparons pour la descente.
Serrage des chaussures et stop-tout pour limiter les corps étrangers dans les chaussures.
Si la montée était un exercice purement physique, la descente exige analyse du terrain, recherche du meilleur itinéraire et un équilibre de chamois (ou de dahut pour les Savoyards).
Pour les deux premiers points, c’est Stefano qui s’y colle, avec brio. Pour le reste, il faut être patient, nous arriverons tôt ou tard en bas !!!!
Nous rejoignons avec bonheur le wash, et le terrain plat qui va avec.
Il est 16h00 et la lumière est exceptionnelle.
Nous revenons tranquillement vers la voiture.
À plusieurs reprises, nous levons les yeux et avons de la peine a croire que quelques heures auparavant nous étions la-haut.
Non, nous n’avons rien payé pour avoir ce paysage.
Promis… Il suffit juste de se lever le matin.
Arrivés à la voiture, nous allégeons nos sacs et allons vers le movie set. Ou plus exactement son emplacement car restauré à la fin des années 90, il y été incendié au début des années 2000. Y’a des claques qui se perdent, j’vous le dis (même des coups de fusil !).
À l’endroit ou s’élevait anciennement la ville de Pariah, il ne reste plus que quelques vestiges, le reste ayant brûlé ou emporté par les crues répétées de la rivière.
Il reste néanmoins l’ancien cimetière, toujours entretenu par des descendants des premiers habitants de Pariah, qui vivent encore dans les environs.
En ces temps reculés, il était rare de vivre jusqu’à 30 ans…
J’imagine les habitants se levant chaque matin avec ce paysage… Étaient-ils sensibles à sa beauté ou les tracas quotidiens étaient tels que seul l’essentiel comptait.
Le lit de Pariah river.
Les derniers vestiges de ce que fut la ville de Pariah…
Allez, une petite dernière pour la route…
Nous reprenons la voiture et remontons vers la Highway 89. Au loin, la Pariah River.
Ce soir, nous retournerons chez notre chinois préféré… (bon c’est aussi le seul restaurant chinois de Kanab…).