Ciel bleu à l’infini et une randonnée qui va nous emmener à Paradise Park, pour admirer un autre profil du Mount Hood. Le schéma restera le même qu’hier : une longue montée dans la forêt, suivie d’une errance sur les flancs du volcan.
Nous avons dormi comme des bébés ! Je me suis réveillée au milieu de la nuit, grelottant de froid. Passée la première sensation d’inconfort, quelle sensation délicieuse que celle d’avoir froid !
Un peu avant 8 heures, nous sommes au départ du sentier. La direction sera toujours celle du Mount Hood, mais cette fois, nous l’attaquons par le Nord-Est alors qu’hier c’était plutôt par le Sud-Est. C’est un détail qui à toute son importance vu que nous avons 360° à explorer.
Nous avons suivi la US-26 et tourné à gauche en direction de Kiwanis Camp. Nous garons la voiture sur le parking du camping. Il y a une dizaines de tentes et autant de voitures. Tout est tranquille.
Le sol est recouvert de mousse.
Et la lumière est toujours aussi belle. L’air est limpide. Je dis à Stefano : la forêt est toute propre; chaque feuille, chaque aiguille de pin ont été nettoyées cette nuit. Stefano ne relève pas…
Hier, nous avons omis de remplir le permis au départ du sentier. Nous aurions pu être passibles d’une amende de 100 USD !
Aujourd’hui, donc, Stefano remplit diligemment le sésame. Ce n’est pas vraiment un permis, c’est plutôt un formulaire qui permet l’établissement de statistiques quant à la fréquentation des sentiers. Et non, il ne fait pas nuit… Le flash s’est déclenché, allez savoir pourquoi !
Sans conteste, nous sommes les premiers de la journée à emprunter le sentier. Cette nuit, toutes les araignées de France et de Navarre ont dû se rencontrer aux abords de ce sentier et décider d’empêcher ou tout du moins de ralentir les randonneurs.
Stefano a beaucoup jouer au moulin à vent avec ses bâtons, il en ramasse régulièrement, soit sur le visage, soit sur les jambes. S’en suivent de grands gestes pour essayer d’attraper ces fils invisibles et les araignées qui les habitent.
Le sentier est bordé de rhododendrons en fleurs. C’est magnifique.
Vers 9h, nous avons droit à une première trouée dans la forêt. Point de Mount Hood, mais par contre, un joli panorama sur une immense forêt.
Une traversée de ruisseau… Ici, il a dû se passer quelque chose. C’est la débâcle. Il y a plus de troncs couchés que debout.
Nous voici à la jonction entre le Paradise Trail (n° 778) et le Zigzag Moutain Trail (n° 775). Nous sommes toujours dans la forêt.
Mais tout arrive à qui sait attendre… Le Mount Hood !
Sur la longue crête, nous pouvons voir des remontées mécaniques. C’est la station de ski du Mount Hood, ouverte toute l’année.
Nouvelle jonction. Nous avons rejoint le Timberline Trail. Côté Est, la Timberline Lodge, au bas des remontées mécaniques. En ce dimanche du 4 juillet, il doit y avoir foule. De l’autre, les Ramona Falls. Elles font partie de la liste des randonnées que Stefano a préparée pour cette semaine. Nous optons donc pour Paradise Park via le Paradise Trail.
Nous avons rencontré nos premières plaques de neige et sommes presque sortis de la forêt.
Encore quelques efforts et nous voilà récompensés.
Nous suivons le Paradise Park Loop Trail (n° 757).
Un trace qui se termine par une paire de skis abandonnée. Nous regardons autour et ne voyons personne.
Nous traversons au péril de notre vie le Lost Creek, un torrent impétueux, pour retrouver, quelque mètres plus loin, assis sur un banc, un local, propriétaire de la paire de skis. Nous échangeons quelques mots.
Nous quittons le sentier officiel et partons en direction du Mont Hood, face à la pente.
Là c’est simple… Nous nous arrêterons lorsque nous en aurons assez de monter.
Autrement dit, jamais !
Prise en flagrant délit… Rectangle blanc, pour protéger les âmes sensibles…
Nous ne nous sommes pas encore décidés : monter dans la neige ou monter dans un espèce de sable rocailleux. Nous alternons donc.
Au loin, le Mount Jefferson.
Nous terminons sur la neige, car là, nous n’avons plus le choix.
Nous nous fixons un rocher au loin en nous promettons de nous y arrêter et de penser à la descente. Nous y envoyons notre message SPOT du jour.
Nous avons fait des émules : un couple de jeunes nous rejoint. Ils sont de Portland et connaissent à priori bien la région. Ce sont eux qui nomment le Mount Jefferson. Elle nous dit qu’il y a deux jours elle est monté au sommet du Mount Hood. L’équipement de base, nous dit-elle, est composé de crampons et d’un piolet. Lui n’est pas monté au sommet mais nous confie que le cratère et ses fumerolles sont facilement accessibles. OK, c’est noté !
Nous restons là, encore quelques minutes, à tourner sur nous-mêmes, tel des girouettes en contemplant le magnifique panorama.
Non, je ne flotte pas ou la photo n’est pas tronquée : c’est que la neige est blanche !
J’ai sorti mon grand angle. D’où le sac un peu écrasé.
Zigzag Glacier.
Nous nous lançons dans la descente qui nous rappelle furieusement la descente du Camp Muir.
Nous nous mettons à courir en lançant de grands cris !
C’est fou ce que la descente est plus rapide que la montée. 30 minutes plus tard, nous avons rejoint le sentier.
Nous rejoignons les prés. C’est tellement vert, c’est tellement beau…
Nous revoici à proximité du premier champ de neige. Nous avons encore le temps.
Stefano reprend la direction du Mount Hood.
Une p’tite montée, juste pour le fun !
Aussi montés, aussitôt descendus ! Stefano passe un moment a rediriger le cours d’un petit ruisseau qui a cru que le sentier était son lit.
Stefano se prépare, point et shoot.
15h. Nous prenons définitivement le chemin de la descente.
Descente qui s’avère sans fin. En ce deuxième jour de randonnée, nos pieds ont avalés quelques 50 km et la fatigue commence à se faire sentir. Nous chantons pour penser à autre chose que nos pieds. Des chansons très compliquées avec des paroles encore plus compliquées, sur l’air de Mon beau sapin et qui parlent de lapin !
En vacances, notre principal souci de la journée est de savoir ce que nous allons manger ce soir. Stefano me dit : Hum, ce soir, je me ferai bien un Foot long au Subway local. Yes… Ça me va ! Moins de trucs cachés dans ce que nous avons mangé hier au chinois.
Les toiles d’araignées que Stefano avait détruites à l’aller ont « repoussé ». La preuve, en voici une belle… évitée de justesse !
Nous nous rapprochons de la voiture. La mousse recouvre à nouveau le sous-bois. La lumière est tellement belle !
Civilisation !
Le parking est désert. Plus un rat… Des bouts de papier d’aluminium, disséminés ça et là. Ah ces américains… Toute une éducation à refaire !
Nous entendons le bruit de l’eau. La Zigzag River. Stefano me dit… Et si nous allions y tremper les pieds… Ni une ni deux, nous voici près de la rivière.
Wouah… Facile de deviner que l’eau vient directement du glacier du même nom. Impossible d’y laisser les pieds plus que quelques secondes… C’est tellement froid et tellement bon !
Allez, j’ose. Un petit autoportrait de pieds ! Un peschin et un peschion !
Nous arrivons sur le parking du Subway. Nous ouvrons les portières et tentons de sortir de la voiture. Nous nous regardons en éclatant de rire. Nos jambes sont raides comme des bâtons. Sortir de la voiture est un véritable challenge, marcher jusqu’à la porte un exploit ! Je pense que demain, il va falloir nous trouver une petite marchouillette pour récupérer.
Chiffres du jour
– Longueur : 28.8 km (ah ouais, quand même !)
– Dénivelé positif : 1552 mètres
– Durée : 10h11
Faune du jour
Un… oiseau.
Flore du jour
Celle-ci est en fin de vie… Jeunes, ces fleurs sont blanches.
Celle-ci est encore blanche, mais investie par des insectes.
Je ne savais pas laquelle choisir… alors j’ai mis les deux !
Autoportraits du jour
Premier champ de neige, première vision du Mount Hood et premier autoportrait.
Après avoir quitté le Paradise Loop Trail.
A quelques centaines de mètres de l’arrivée…