Oui oui, vous avez bien lu. Le 25 mars 2019. Mais, mais c’est un lundi. Eh oui ! Nous avons pris un avant goût de ce que sera notre retraite, à se balader au gré de nos envies et de la météo.
Et même si je l’ai déjà écrit à plusieurs reprises ces dernières semaines, il se pourrait bien que ce soit là notre dernière balade en raquettes. Nous décidons de monter jusqu’au Col du Marchairuz, une première cette année. Et comme nous sommes lundi, et bien, il n’y a personne.
La première demi-heure se fait dans la forêt. C’est pour cette raison que nous préférons partir de plus bas, afin d’être dans un pré et de jouir de la vue. Nous obliquons vers l’est et arrivons au couvert des Monts de Bière Derrière.
C’est là que nous remarquons les nuages dans le ciel. Nous avions noté le froid inhabituel au sortir de la voiture, froid principalement dû au vent. À cet instant, nous trouvons que les nuages sont un petit peu beaucoup trop nombreux.
De ce mignon petit couvert, nous descendons puis remontons vers Les Monts de Bière Devant.
Avec pour espoir d’avoir le drapeau pour nous tout seuls. Vœu exaucé.
Le même point de vue mais cette fois en regardant vers le Jura français.
Je repère mes traces de ski laissées il y a une semaine.
Stefano entame résolument la descente vers le lac, à travers le pâturage, qui, mis à ban depuis plusieurs décennies, se recouvre petit à petit de feuillus et de sapins. J’admire, une fois de plus, la connaissance du terrain de Stefano. Il sait parfaitement où il va. Ou plutôt, me corrige-t-il lorsque je le complimente, je sais que nous allons arriver à la route, sans connaître précisément l’endroit. Oui mais quand même !
Et d’ailleurs, voici la route.
C’est la route qui descend vers le Pré de St-Livres, ou plus exactement, qui arrive près du couvert de La Foirausaz, après 2 km de descente en pente douce. La route serpente tout droit dans le Bois de la Sauge (d’où le titre du billet).
Les nuages se réunissent. Tout comme les manifestations de gilets jaunes sont délictueuses, il faudrait interdire les rassemblements de nuages. Je vais tenter de lancer une initiative dans ce sens. Ce n’est pas plus bête que d’interdire le port du voile dans les lieux publics, non ?
Nous poussons jusqu’au chalet du même nom. Cette fois, le soleil a disparu et le vent se fait de plus en plus sentir.
Nous restons à la lisière de la forêt (ou plutôt du bois) et passons non loin de La Foirausaz. Le soleil est revenu. Peut-être que ma menace a suffit. L’avenir nous le dira.
Nous retrouvons une route forestière qui elle conduit au Pré aux Biches. Descendre pour mieux monter, avait prévenu Stefano. Mais la montée est douce. Nous pouvons marcher de front ce qui facilite grandement la conversation. Nous parlons de choses et d’autres, mais en ce moment, un sujet revient beaucoup : les démagements. Stefano est sur trois projets de déménagement, dont deux à l’étranger. Déménager 300 personnes à chaque fois, ce n’est pas une mince affaire.
La faim nous tenaille (enfin moi particulièrement). Pour moi, cette journée est placée sous le signe du ventre qui crie famine. Ça a commencé lorsque je suis sortie de la maison et une barre puis une seconde n’ont pas réussi à atténuer la sensation de faim. Et là, il est l’heure du sandwich. Il sera mangé à la cabane du CAS, décide Stefano, en contrebas de Pierre à Coutiau.
Le vent nous pousse à nous réfugier sur la terrasse de la cabane, collés au mur, pour tenter de nous en protéger. Peine perdue. Nous sortons gants et doudoune. La mienne a pris quelque fois l’air cet hiver mais celle de Stefano, confinée au fond du sac depuis… longtemps, est toute contente de respirer le bon air frais.
La cabane du Cunay.
Pierre à Coutiau.
Nous passons de l’autre côté de la crête et amorçons le retour. Stefano, tout fraîchement rentré de Singapour, est un peu beaucoup décalé. Il ne s’agit pas de tirer sur la corde, surtout en début de semaine.
Des petites combes étroites mais sympathique nous ramènent vers la route qui remonte vers les Monts de Bière Derrière.
Ça, c’est la route dont nous venons.
Le soleil semble être revenu mais le vent reste glacial.
Exceptionnellement, nous suivons le sentier (ou plutôt l’autoroute) qui va nous ramener au Col du Marchairuz. Là encore, nous marchons de front, continuant nos conversations qui certes tournent souvent autour de travail. Mais parler du boulot lorsqu’on n’est pas au boulot mais en train de marcher au grand air reste un plaisir.
Nous arrivons à la voiture un poil après 17h, ravis de notre journée volée au travail.
Itinéraire du jour
C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.
Autoportraits du jour
Aux Monts de Bière Derrière.