Aujourd’hui, c’est décidément un jour de souvenirs. Nous continuons sur la piste quelques kilomètres et arrivons à l’entrée de Ojito Widerness Area. Là encore, nous y avions fait deux balade mémorables, en 2012.
Un arbre couleur d’or sur la route, niché dans le lit d’un wash asséché.
Disons que les trous qui ornent ce panneau ont été fait sciemment pour réduire la prise du vent…
Sur le parking, une voiture est déjà présente. Dessous, une forme bouge. Un chien. Il se précipite vers nous dès que nous sortons de la voiture. Je me dirige vers le coffre et j’entends Stefano s’exclamer : « Hé, mais regarde ! » Je me retourne… Le chien est rentré dans la voiture, et s’est installé sur le siège passager. Il est tout excité et déjà des traces d’urine maculent le siège. Je m’approche, le prends par le collier pour le faire descendre. Rien à faire. Je n’insiste pas trop, de peur de me faire mordre. Je file chercher une Clif Bar dans l’espoir de l’appâter. Raté! Il reste scotché sur le siège. Soit !
Stefano prend le relais, l’attrape par le collier, et tente de le tirer à l’extérieur de la voiture. Niet. De drôle, l’histoire commence à ne plus être drôle du tout… Nous ne pouvons laisser le chien seul dans la voiture et partir. Nous discutons un peu et Stefano attrape un bâton. Ces bâtons ont une histoire ! Au-delà de nous avoir accompagnés et soutenus lors de randonnées extraordinaires dont la dernière en date est notre South Rim to North Rim, ils ont également servis un jour à déblayer une route envahie de tumbleweeds (voir le billet Lower Fish Creek). Aujourd’hui les voilà en passe d’être reconvertis en pique-bœuf, ou plutôt pique-chien.
Ce ne sera pas nécessaire. Une silhouette apparaît à l’horizon. Sac à dos, énorme fusil à la main, peut-être bien une mitraillette. Je vais à sa rencontre. Il me demande si nous avons aperçu un chien. Je lui explique la situation. Il me dit : lorsque j’ai tiré le premier coup de feu, le chien est parti en courant. Ah ah ah, pas surprenant. Il appelle le chien qui descend aussitôt.
Ouf, nous pouvons enfin nous préparer.
Emptiness… ce que nous aimons. Au fond, El Cabezon.
Nous voici encore sur les traces de papis d’Albuquerque, merci pour leur tracé et leurs conseils.
Le paysage est très différent de celui que nous avons pu admirer hier. La végétation, même maigre, occupe le terrain et pour l’instant, les formations géologiques sont invisibles.
Ce bloc de rocher nous est familier. P’être bien que nous étions baladés par ici en 2012. Sitôt rentrés, je fais une recherche sur le blog, notre mémoire collective. Effectivement, nous étions vraiment dans le coin, le 15 avril 2012 : Farmington to Bernalillo.
Nous nous étions interrogés quant à son origine : arbre pétrifié ou non et avions opté pour la réponse négative.
En voici un autre, dont l’origine est tout autant incertaine.
Nous arrivons à un point référencé comme Dino Dig. Ici, en 1985, des restes d’un dinosaure furent découverts : le Seismosaurus. Le Seismosaurus est un Diplodocus; celui trouvé ici a une longueur estimée à 33 mètres pour un poids de 10 à 16 tonnes. Voici le lien vers le récit de la découverte : Seismosaurus – The Earth Shaker.
Sans surprise, nous ne voyons rien, à part du sable et des cailloux…
et des traces de pas. L’endroit semble fort fréquenté.
Le tracé de Stefano se dirige vers le bas. Chic, il y a deux ans, nous n’avions pas eu le temps d’y descendre.
Aussitôt dit, aussitôt fait.
Un wash coupe la mesa. Ça fait bien longtemps qu’il n’y a pas eu d’eau ici.
Nous rentrons dans le wash, que nous suivons sur quelques centaines de mètres. Objectif : trouver un endroit où il sera facile d’en sortir, afin de continuer vers la direction indiquée par le GPS.
Même si nous n’aimons pas les tamaris, il faut reconnaître que la couleur orangée qu’ils apportent au paysage est du plus bel effet.
Nous sortons du wash ici. Stefano me tend une main secourable.
La mesa du niveau supérieur, là où il y a le Dino Dig.
Une clôture nous barre le chemin. Hum, difficile de trouver un endroit pour passer sans enlever le sac à dos. Quel stress !
Stefano se résigne.
Nous replongeons dans le wash.
Re : Tamarisk aux couleurs d’automne.
Nous descendons encore d’un niveau.
Marrant, cette pierre posée ici. Elle ressemble à une enclume.
Heureusement qu’il fait beau car il faut reconnaître que la balade est dans l’absolu, plutôt… monotone. Mais pour nous, citadin habitant actuellement la 4ème ville la plus grande des Etats-Unis, la sensation de solitude et de grands espaces qu’elle procure nous est bénéfique.
La voiture est là, quelque part au pied de cette mesa.
Et là, tout d’un coup, une dune de sable rouge.
Puis, quelques cailloux qui, sans être extraordinaires, sortent de l’ordinaire…
Rejoindre la route semble facile. C’est sans compter le lit d’un wash, profond de 2 à 3 mètres et infranchissable.
Stefano suit un sentier de vaches car, dit-il, les vaches, elles savent….
Effectivement, les vaches savent, car nous arrivons sans encombre à la route au moment où elle traverse le wash.
Nous retrouvons la voiture intacte, quittons Ojito Wilderness et partons pour Farmington.
Avant de rejoindre la US-550, je demande à Stefano de s’arrêter. Le jaune des herbes est magnifique. Chacune d’elles se termine par une houppette poilue en forme de croissant de lune.
Ce soir, fajita à gogo au Tequila’s Restaurant. C’était notre cantine en 2012, mais là nous sommes déçus. Nous ressortons du restaurant nourris, certes, mais avec en prime les vêtements imprégnés d’odeur de cuisine pour les 4 prochains jours, au moins !
Faune du jour
Ce n’est pas un pika, ce n’est pas une marmotte, mais alors qu’est-ce que c’est ? Nous l’avons repéré grâce à son cri, qui n’est pas un sifflement mais ressemble plutôt à un appel.
Vaches solitaires.
P’être même bien que c’est un taureau…