Nous avons trois heures de route pour rejoindre Needles, une section du parc de Canyonlands, depuis Durango, dans le Colorado voisin, que nous avons atteint hier dans l’après-midi en provenance de Houston, via Denver.
A 9h41 précises, nous entrons en Utah, par la US-491, à quelques 3o miles de la ville de Monticello.
L’excitation monte. Nous ne sommes plus loin de Needles…
A peine avons-nous bifurqué sur la UT-211 que les premiers rochers rouges apparaissent.
Quoi ? Les rochers ne sont pas rouges ? Et là, c’est mieux ?
Nous rentrons dans le parc…
Nous trouvons facilement une place pour planter la tente, bien que nous ne soyons pas seuls : tentes, voitures, campers occupent une bonne moitié des places disponibles. Ceci étant dit, nous trouvons LA place de choix, c’est-à-dire la plus proche des commodités. Rappelez-vous que nous ne sommes pas réellement fans de camping et que, quitte à le pratiquer, autant le faire le plus confortablement possible !
Cela dit, de là où nous sommes, nous ne voyons personne. Nous ne voyons que des cailloux rouges (et gris, certes, je vous l’accorde !).
A 11h39, la tente est montée et nous, prêts pour notre première rando.
Nous reprenons la voiture en direction du parking d’Elephant Hill. Aujourd’hui, c’est une remise en jambes. Nous allons faire un rapide coucou à Chesler Park.
Nous avons oublié que la route n’est pas paved. Tant mieux pour moi, car j’ai le temps d’admirer le paysage, de m’exclamer quant à sa beauté et j’en profite également pour gaspiller quelques pixels !
Le temps est gentiment en train de se gâter. Aujourd’hui (et seulement aujourd’hui), la météo annonce de la pluie, voire de la neige. À suivre…
Le parking d’Elephant Hill. Je piétine d’impatience !
C’est parti !
Le sentier, nous le connaissons bien. Nous l’avons emprunté moult fois (enfin, en tout cas deux fois, voire trois), pour aller voir Druid Arch et Chesler Park.
Mais qu’importe, c’est toujours aussi magnifique !
La première montée nous amène sur un plateau. De là, sur notre gauche, au loin. nous apercevons les La Sal Mountains, recouvertes de neige.
Sur notre droite, des cailloux, des cailloux et… encore des cailloux… rouges…
Et un macaron Ladurée, caramel à la fleur de sel.
Puis là, 2 macarons empilés…
Nous avançons tranquillement, descendant au fond d’un canyon, remontant sur le rim opposé, avant de rejoindre un plateau et de redescendre à nouveau.
Stefano regarde maintenant le ciel de plus en plus fréquemment. Pas certain que nous échappions à la pluie.
Au loin, les aiguilles de Chesler Park et les nuages noirs qui deviennent menaçants.
La descente suivante se fait à l’étroit (1) (2) … et la remontée sur du slick rock, dans le lit d’un wash (3).
En 2011, lorsque j’avais aperçu ce paysage pour la première fois, je m’étais exclamée : Oh, un champ de hamburgers !
Nous y sommes !
Chesler Park. Un immense champ autrefois utilisé comme pâturage, délimité par des aiguilles infranchissables par le bétail.
Dieu merci, le sentier est plat et sans piège… car je marche la tête en l’air !
Une brève éclaircie nous remplit de bonheur et nous fait croire que nous allons échapper aux gouttes.
Comme en 2011, nous faisons une courte halte à proximité d’un emplacement de camping, histoire de nous restaurer et d’envoyer le message SPOT du jour.
Nous ne traînons cependant pas car nous voudrions rentrer avant la nuit, histoire de ne pas préparer le repas à la frontale.
Nous ne renonçons cependant pas à une boucle qui nous fait descendre de Chesler Park par un autre sentier.
Chaque canyon ressemble au précédent. Aujourd’hui les sentiers sont bien tracés. Mais sans eux, il devait être facile de s’égarer et d’errer des jours durant à la recherche d’une sortie.
A partir de là, nous accélérons le pas. Les gouttes de pluie se font plus nombreuses. Le sol n’est pas encore mouillé et nous ne voulons pas rentrer alors que le rocher à nu est mouillé et glissant.
Le vent souffle en rafale et même si nous avons placé des cailloux sur les sardines de la tente, nous nous faisons des films de tente envolée, plaquée contre le rocher, et, bien sûr, en lambeaux.
Nous sommes prêts à démarrer le moteur alors qu’une voiture de rangers arrive. En sort un ranger qui vient vers nous. Automatiquement nous vient à l’esprit la question : mince, qu’avons-nous fait ? Mais non, c’est un contrôle de routine. Nous engageons la conversation alors que le second ranger rejoint notre groupe. Nous restons ainsi une bonne demi-heure à discuter des sentiers, de ce qu’il faut voir. Pour la première fois, nous entendons un ranger dire : n’hésitez pas à sortir des sentiers, explorez ! Nous parlons du Maze, cette section du parc très difficilement accessible. Eux, nous donnent un tuyau : louer un canoë à Moab, descendre le Colorado sur plusieurs jours, s’arrêter chaque jour à un endroit différent dont certains donnent accès au Maze. Pas besoin de guide, nous disent-ils. Il suffit de spécifier la date à laquelle une navette vient vous chercher au terme de la descente pour vous remonter à Moab. Nos yeux brillent déjà à l’idée de cette future aventure !
Ah oui, et non, notre tente ne s’est pas envolée ! Les rangers l’ont vue avant de venir ici… Ouf !
Cette demi-heure de papotage a suffit pour que des trous de ciel bleu apparaissent. L’un deux laisse s’échapper la lumière du soleil, déjà proche de l’horizon.
Lorsque nous arrivons au camping, le ciel s’est quasiment dégagé.
Par contre, le soleil est masqué par le rocher qui nous surplombe et logiquement, la température est tombé. Un petit air assassin vient compléter le tout.
Stefano, très inquiet, surveille la cuisson de l’eau après avoir soigneusement placé une pierre pour protéger la flamme du vent ! Il ne s’agirait pas de louper cette étape cruciale !
Au menu : Chicken Breast and Mashed Potatoes, que nous dégustons dans la voiture car il fait vraiment froid…
A 19 heures, nous sommes au chaud, dans la tente, dans les duvets que nous avons réunis pour n’en faire qu’un.
Autoportraits du jour
A l’aller, en T-shirt (en tout cas pour moi)…
Au retour, où nous essuyons quelques gouttes de pluie.