Le fait le plus marquant de cette journée, ce ne sera pas la montée vers le Mount Washburn, où il y a un poste d’observation et de détection des incendies, mais l’énorme steak que nous allons nous offrir en fin d’après-midi à Gardiner, à l’extérieur du parc.
Le réveil sonne à 6h30, dans une cabine gelée. Nous nous faisons violence pour sortir du lit (la partie sans doute la plus challenging de la journée), puis allons attraper un café et partons en direction de Lamar Valley, connue pour abriter beaucoup de vie sauvage, où nous espérons voir des meutes de loups.
À certains endroits, des voitures arrêtées et des trépieds soutenant des objectifs longs comme mon bras et gros comme ma cuisse pointés sur des collines. Collines sur lesquelles à l’œil nu nous distinguons à peine les arbres. Les gens autour discutent, debout ou assis sur des chaises, un thermos de café à portée de main.
Nous, nous sommes des petits joueurs. Alors nous renonçons à scruter les plaines infinies en quête de la meute de loups dévorant un bébé bison et apprécions tout simplement la route.
Ici, un troupeau de bisons.
Là, une jolie mare qui joue au miroir.
Et enfin deux jolis arbres et un nuage…
Ce sont les choses simples qui rendent la vie si belle !
Soda Spring, un hot spring refroidi.
Non loin, quelques bisons paissent et s’abreuvent.
De retour au “camping”, Stefano pose devant notre hutte !
Rustique, certes, mais l’environnement vaut son pesant d’or.
Nous préparons les sacs à dos et reprenons la route empruntée hier. Direction, le trail head menant au sommet du Mount Washburn.
En fait, ce n’est pas vraiment un sentier mais plutôt une piste, appelée Chittenden Road, régulièrement empruntée par les pompiers, car en haut du Mount Washburn, il y a un poste d’observation et de détection des incendies.
Arbres morts (brûlés vifs sans doute) et ciel tourmenté.
La neige est encore là.
Voilà notre objectif : la cabine, là-haut.
La pente est douce et nous marchons d’un pas énergique, plein d’enthousiasme. Ça fait du bien de se dégourdir les jambes.
Stefano fait l’avion. Peut-être espère-t-il s’envoler ?
Le temps est très changeant, mais la tendance dominante est certaine : ça se gâte !
Lorsque nous arrivons à la cabine, le vent devenu glacial et souffle par violentes rafales. C’est que nous sommes quand même à plus de 3’000 mètres.
Nous sommes bien contents de nous mettre à l’abri, au rez-de-chaussée, dans une salle hors-sac.
Le poste est tenu non-stop de mai à septembre par une seule personne ravitaillée toutes les deux semaines. C’est un des 3 postes (les deux autres étant sur les monts Sheridan et Holmes) encore actifs de Yellowstone, la surveillance par avion étant plus rationnelle et plus optimale.
Au fond, le lac de Yellowstone et en second plan, le Grand Canyon de Yellowstone.
Nous enfilons quelques couches supplémentaires et nous préparons psychologiquement pour le retour.
Des nuages chargés de pluie (ou de neige) approchent.
Dernière photo avant de ranger le matos pour cause de forte pluie.
Les Two Swiss Hikers vous saluent !
La descente se fait dans la joie et la bonne humeur. Nous chantons à tue-tête, un peu pour effrayer des éventuels ours, un peu pour oublier les conditions climatiques quelque peu rudes et surtout pour s’amuser. Aïe Ouille Ouille Aïe, nous nous gelons les …. Nous rions comme deux gamins.
Il est environ 14h30 lorsque nous arrivons à la voiture. Beaucoup trop tôt pour rentrer, même si le temps est maussade. Stefano me propose de pousser jusqu’à Gardiner, à l’extérieur du parc. Nous pourrons faire quelques courses (céréales, lait,…) et surtout envoyer quelques SMS (il y a du réseau) pour rassurer nos proches. Cela fait 6 jours que nous n’avons pas d’internet et que nous sommes muets.
Nous remontons donc à Mammoth Hot Springs. En chemin, un troupeau de voitures arrêtées sur la route, sur les bas-côtés. Une vraie anarchie. La raison ? Un ours brun, qui broute tranquillement.
Quelques centaines de mètres plus loin, même combat. Cette fois c’est un cerf.
Et enfin, encore un peu plus loin, un troupeau de pronghorns.
Yellowstone, c’est vraiment sympa !
La chapelle de Mammoth Hot Springs, construite en 1913.
et les bâtiments des officiers, construits à l’époque où le parc était géré par l’armée.
La poste…
Undine Falls.
Nous sortons par la North Entrance et filons à Gardiner, qui se trouve à deux pas.
SMS envoyés, courses faites. Stefano déniche l’adresse d’un restaurant où nous pourrons dîner convenablement, le Raven Grill. Il est 17h30 mais notre devise étant Eat when you can, sleep when you can, à 17h45 nous sommes devant un bon steak (12 oz. pour moi et 16 oz. pour Stefano).
L’est pas belle la vie ?
Nos estomacs pleins, nous reprenons la route vers Tower-Roosevelt. Pour ce faire, nous ré-entrons dans le parc et pouvons enfin (!) faire notre traditionnelle photo. Il y en à même deux pour le prix d’une.
La porte originale du parc, Roosevelt Arch, dont la première pierre a été posée par le President Theodore Roosevelt en 1903, et la citation For the enjoyment and the benefit of the people (« Pour le bénéfice et la jouissance du peuple »), tirée de la loi qui a créé le parc de Yellowstone en 1872.
Et le panneau, plus récent.
Un troupeau de biches semblent apprécier la pelouse amoureusement entretenue de Mammoth.
Nous arrivons à Tower-Roosevelt sous une pluie glaciale. La température de la cabine ne doit pas dépasser les 10°…
Il ne reste plus qu’à allumer le poêle, ce que fait Stefano avec brio. C’est vrai qu’il a des années de pratique derrière lui !
Une fois ramenée à température humaine, notre cabine nous semble beaucoup plus accueillante !
Nous remettons néanmoins la douche au lendemain (faut quand même pas pousser Mémé dans les orties) et nous endormons avec le (doux) bruit de la pluie.
Itinéraire du jour
Flore du jour
Faune du jour
Une marmotte au ventre jaune…
et un ours, un cerf, des antilopes.
Autoportraits du jour
Ouais, ce n’est pas le meilleur selfie de notre carrière, je vous l’accorde !
Sous la pluie (c’est mieux que la neige), lors de la descente. Nous sommes tout simplement heureux !
Aïe Ouille Ouille Aïe….