Pour notre dernière randonnée de ces vacances d’octobre 2013 au Colorado, nous avons décidé de tenter un ultime fourteener, le Mount Massive, le deuxième sommet du Colorado, qui culmine à 14’428 pieds ou 4’398 mètres. Hélas, la météo peu clémente viendra gâcher notre tentative et nous devons renoncer au sommet.
Une fine couche de neige recouvre Leadville ce matin. Nous prenons la Halfmoon Creek Rd, la même route que celle empruntée pour l’ascension (réussie) du Mount Elbert.
Lorsque nous sommes passés ici, il y a 5 jours, nous avons eu la même image, neige en moins. Dommage, car le rendu des couleurs n’est pas parfait. Les bâtiments sont en réalité d’une belle couleur violette, bien pétante ! Méchante balance des blancs !
Nous rejoignons Halfmoon Road. Devant nous, la neige est immaculée, aucune trace.
Par endroits, la couche de neige dépasse 10 cm. Nous apprécions nos 4 roues motrices.
Vous l’avez sans doute remarqué : il ne fait pas vraiment beau ! Nous avons même droit à quelques flocons de neige.
Stefano est toujours fidèle à ses Keen.
Moi, j’ai un peu honte de le dire, mais depuis deux jours, je sors de l’hôtel avec mes chaussures de marche aux pieds. Pour ceux qui connaissent mon aversion profonde pour toute chaussure fermée et les chaussettes qui vont avec, c’est impensable. Je sais.
Et puisque j’en suis aux confidences, le soir, lorsque nous allons manger, je mets mes Keen, mais avec des chaussettes de laine. Chut ! Faut surtout pas le crier sur tous les toits ! Quelle hérésie !
Quelques trous de ciel bleu font monter notre optimisme en flèche.
Nous commençons notre balade en suivant le Colorado Trail. Cette fois, côté Nord-Est.
Quelques averses de neige sporadiques nous obligent à garder nos Gore-Tex et nos chapeaux de tschumpel (ne cherchez pas, c’est une blague familiale).
Après environ 50 minutes de marche et 220 mètres de dénivelé (c’est donc super-facile), nous arrivons à la jonction du sentier pour le Mount Massive (1). Non loin, quelques arbres morts et une petite pensée pour ma sœurette, AI.
A partir de là, nous marchons face à la pente et la montée est plus demanding. En contrepartie, le soleil se fait plus franc. Quitte à choisir, je préfère le soleil.
Nous sortons de la forêt.
Forêt qui a d’ailleurs un petit air de forêt jurassienne. On s’y tromperait aisément. Au détour du sentier, nous ne serions guère surpris de trouver un chalet d’alpage !
Nous contemplons notre challenge du jour dans toute sa splendeur.
Même pas peur (euh, enfin si un peu !).
Nous perdons fréquemment le sentier. Cependant, Stefano a une idée globale de l’itinéraire.
Nous cherchons les passages où la profondeur de la neige accumulée par le vent ne dépasse pas les chevilles.
Ce qui rend notre parcours erratique. En témoignent nos traces…
Mais, d’ailleurs, quelque chose bouge au loin ! Deux points même… Un randonneur et son chien. 99 chances sur 100 que ce soit notre randonneur d’hier !
Le vent commence à souffler. Un vent violent qui emmène avec lui des milliers de cristaux de neige. Autant de petites piques qui tentent, à chaque rafale, de lacérer nos visages. Certaines fois, des rafales particulièrement vindicatives nous font tituber.
Notre progression est maintenant guidée par deux contraintes : la profondeur de la neige (qui quelques fois dépasse nos genoux) et par toute forme d’abri potentiel au vent.
Nous voyons la neige dévaler la montagne.
Treize heures sonnent.
Il faut se rendre à l’évidence : nous n’aurons pas assez de temps pour atteindre le sommet du Mount Massive.
Nous avons perdu énormément de temps à zigzaguer pour éviter la neige accumulée. Le vent a considérablement ralenti notre marche en nous contraignant à marcher courbés, à la recherche de la moindre exposition possible.
Nous regardons le sommet avec regret : si loin et pourtant si proche …
Nous sommes à 3’966 mètres. Il manque deux à trois kilomètres, mais rien à faire. Compte tenu des conditions météo et de la neige, il nous faudrait plus de 2 heures.
De mon côté, j’ai de plus en plus de peine à rester au chaud. J’ai encore quelques couches dans le sac, mais l’idée d’enlever la Gore-Tex et la doudoune pour les enfiler me fait renoncer.
Déjà que je retiens un besoin physiologique depuis plus d’une heure… Tôt ou tard, il va falloir y passer. Et là, je sens que je vais regretter très fort de ne pas être un garçon !
C’est décidé, nous commençons la descente.
Plus de trace du randonneur aperçu tout à l’heure.
Un rocher salvateur.
Nous cherchons le point où le vent ne passe pas. Après quelque minutes, nous nous rendons à l’évidence. Il n’y en a pas !
Tant pis… Le SPOT, lui, reste insensible au vent et transmet vaillamment notre message du jour.
Le vent nous poursuit.
Au loin, nous voyons la neige, mouvante, telle une vague, recouvrir la montagne. Nous sommes contents d’avoir renoncé car les conditions semblent s’être empirées.
Lorsque nous passons la treeline, le vent se calme, grâce aux arbres.
La neige a fondu et il flotte un petit air printanier.
Nous arrivons à la voiture alors que le sentier est totalement dégagé.
Quel changement par rapport à ce matin !
Nous profitons de la chaleur et du soleil pour explorer les abords du parking.
Tels des gamins, nous jetons des pierres sur la glace recouvrant un petit étang, histoire d’en apprécier l’épaisseur.
Ce soir, c’est le soir des au-revoir au Golden Burro. Nous donnes a big hug à notre serveuse préférée et lui promettons de revenir.
Monoportrait
Une fois n’est pas coutume…
Oui oui, il fait froid !
Autoportraits du jour
Lors de la montée, avant d’arriver à la treeline.
Durant la descente… L’appareil photo a été couché par deux fois par le vent.
De retour à la voiture, la chaleur du soleil nous caressant le visage.