De retour au Tessin pour 4 jours, nous profitons de la seule belle journée pour nous offrir une randonnée au Monte Tamaro.
Chut ! Faut pas le dire trop fort. Stefano a fêté ses 55 ans, hier jeudi, jour du Jeûne Genevois. Du coup, nous avons décidé de faire le pont et de partir. Initialement, nous devions partir pour Les Grisons mais le temps maussade annoncé nous a fait renoncer. Nous nous tournons vers le Tessin pour faire d’une pierre deux coups : fêter l’anniversaire de Stefano en famille et profiter du seul jour de temps correct annoncé pour gravir le Monte Tamaro.
Aujourd’hui, nous avons une invitée : Cristina, la sœurette de Stefano. Pour avoir fait quelques balades avec elle, je peux vous dire que c’est une randonneuse redoutable qui n’a peur de rien (enfin, à part d’un certain pont sur le Colorado, hein dis ? ;-) ). Mais pour le reste, elle place la barre de la condition physique très haute et il va falloir que je m’accroche.
A 8:43 nous sommes garés à Soresina, un petit village pas très loin de l’autoroute. La seule plaque VD du parking qui se remplit rapidement.
Soresina… Une petite bourgade de moins d’un millier d’habitants, avec, évidemment, une jolie petite église, qui, dans la vraie vie, n’est pas toute tordue comme le montre mon objectif grand angle.
De ce petit village part une myriade de sentiers (voir les panneaux jaunes, ci-dessus). La pointe blanche et rouge des flèches signifie « chemin de randonnée de montagne ». La description donnée sur le site Suisse Rando de ce type de sentier est :
Les chemins de randonnée de montagne passent parfois par des terrains difficilement praticables et souvent escarpés, étroits, voire exposés.
Nous sommes loin de notre Jura habituel.
Nous partons d’une altitude de 550 mètres et le Monte Tamaro culmine à 1’962 mètres. Ça, c’est dit : ça va monter.
Pour commencer, nous marchons sur un joli sentier dans la forêt. La déclivité s’accentue de plus en plus.
Où croyez-vous que nous allons aller ? La piste à deux ornières qui monte tout doucement ou le sentier de gauche, beaucoup plus raide. Si vous avez un doute, suivez la flèche.
Même si les températures se sont bien rafraîchies, c’est au terme d’une bonne suée que nous arrivons dans un ancien pâturage.
Certains bâtiments ont été rénovés et sont habités, d’autres ont été moins chanceux.
Nous choisissons de continuer par la route. Il ne faudrait pas que nous arrivions trop vite en haut, non ? Et donc mieux vaut prendre un chemin un peu plus long.
Nous évoluons dans une forêt de feuillus, au sous bois impeccable. On voit que les suisses-allemands ne sont pas loin. D’ailleurs, sur les 10 randonneurs que nous avons rencontrés, 9 nous ont salués en allemand.
Quelques virages plus tard, nous arrivons à la station intermédiaire du télécabine, Piano di Mora. Encore deux virages et nous quittons le confort de la route pour un sentier qui est un raccourci et nous économise une longue boucle.
Nous sortons de la forêt et découvrons l’Alpe Foppa.
Au loin, à contre jour, l’église conçue par Mario Botta, Santa Maria degli Angeli. Et également la station terminale du télécabine.
L’architecture de l’église est incroyable. Réalisée entièrement en porphyre (roche volcanique rouge foncé à grands cristaux de feldspath), elle prolonge harmonieusement un éperon rocheux naturel.
Un détail…
… puis une jolie vue d’ensemble.
Nous renonçons à nous en approcher : elle est prise d’assaut par les randonneurs et les vététistes fraîchement arrivés par le télécabine. Mais tous ne sont pas montés par voie aérienne : nous nous sommes faits dépassés par quelques vélos. En plus, de l’Alpe Foppa au sommet du Monte Tamaro, il y a encore un bon 400 mètres de dénivelé.
Sur l’immense pâturage, des sculptures sont éparpillées. Vingt années du travail de l’artiste Ivo Soldini, tessinois d’origine.
Sur la crête, une autre oeuvre d’art : the Suspended Cube, de Jaya Schürch.
Ces sculptures ont un petit quelque chose des moaï de l’Île de Pâques.
En voici une dernière.
Mais pour l’heure, nous nous concentrons sur la montée. Nous voyons le sentier qui fait de grands virages dans la montagne. Il me rappelle un peu la montée vers Angels Landing, à Zion. Il est à peine moins raide.
12h03. Nous avons déjà fait un bon bout. Nous arrivons à l’antenne La Manèra.
Les VTT encombrent les abords de l’antenne, et ca parle suisse-allemand de tous les côtés. À se demander si nous sommes encore au Tessin.
Deux carrés de Choc Ovo (Ovomaltine) plus tard, nous nous remettons en marche.
(1) : l’antenne – (2) et (3) des pierres peintes sur le bord du sentier.
À la Capanna Tamaro, la terrasse grouille de monde.
Au loin, se profile l’arête qui mène au Monte Tamaro. J’espère secrètement que le sentier n’est pas trop exposé. Stefano m’avouera plus tard qu’il y eu la même pensée, au même moment.
Le passage le plus délicat est équipé d’une main courante.
Derrière nous, l’antenne et la Capana Tamaro. Certes, ce n’est pas la fréquentation du Mont Everest mais il y a quand même du monde.
Il y a foule au sommet. Les gens, dont beaucoup de fumeurs, s’agglutinent autour de la croix..
Un autoportrait plus tard, nous disparaissons.
Pour reculer le moment de repasser sur nos pas (ce sera inévitable) , Stefano propose de vers le col Basso di Indemini. C’est là que nous étions arrivés lors de notre balade au Monte Lema, en 2012.
De là, nous remontons par le flanc de la montagne pour rejoindre le sentier emprunté précédemment.
Sentier que nous quittons bientôt pour descendre vers l’Alpe Duragno. Et oui, il faut bien commencer la descente.
Un couvert et un taureau. Nous faisons un grand détour. A votre avis, à cause du couvert ou du taureau ?
Près du couvert, nous observons une vache mâchouillant le piquet d’une clôture mise à terre.
Nous venons de là. Le sentier est bien distinct : il commence dans le creux, à gauche, fait quelques zigzags avant d’entamer une longue traversée qui passe en contrebas de l’antenne.
Nous arrivons prêt du chalet de l’Alpe Duragno.
Des chèvres sortent de l’étable, fraîchement traites. Les deux bergers viennent vers nous, tout heureux de voir que nous apprécions la compagnie des chèvres.
D’ailleurs, comment rester insensibles. Les biquettes sont très amicales et cherchent le contact en venant vers nous chercher une caresse.
Celle-ci s’appelle Annie et elle restera proche de moi tout le temps de notre conversation avec les bergers.
Un peu plus bas, il y a des vaches.
En quittant l’alpage, nous devons traverser un torrent en crue, au péril de notre vie.
Nous quittons les prés pour rentrer dans la forêt.
Les zones boisées alternent avec des zones plus dégagées, souvent envahies par les fougères.
La descente est interminable et met à rude épreuve nos genoux et nos fessiers.
Parfois, lorsque la forêt est moins dense, nous apercevons le fond de la vallée qui nous semble reculer au fur et à mesure que nous avançons.
Enfin, nous arrivons au village et sommes tout contents de voir les premières maisons.
A 5h25 et 29 secondes, Stefano arrête le logger. Ce soir nous mangeons à la pizzeria Giardino de Sorengo. Toute la famille sera là pour fêter l’anniversaire de Stefano. J’espère ne pas m’endormir sur ma pizza.
Itinéraire du jour
C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.
Autoportraits du jour
Près de l’antenne.
Oui, j’ai tiré la langue…