Il est 17h00 lorsque nous garons la voiture pour notre 4ème balade de cette journée consacrée à l’exploration du Comb Ridge, côté Butler Wash, et parton en direction de Monarch Cave.
La marche d’approche est relativement courte, moins de 20 minutes.
La traversée du wash est toujours un peu chaotique.
Le profil de la marche d’approche est le même que les deux précédentes balades : nous suivons un wash perpendiculaire au Butler Wash, qui a profondément creusé le Comb Ridge.
Monarch Cave est en vue. À gauche du cottonwood tree éclairé par les rayons du soleil, dans l’alcôve supérieure.
Le chemin d’accès longe la falaise droite.
Le sentier contourne un midden, dont l’accès est protégé par des chaînes.
Le midden, c’est l’endroit où sont concentrés les déchets : déchets ménagers, éclats de poterie, bref, la poubelle.
Le BLM préfère en interdire l’accès, afin de préserver le site le jour où, si budget il y a, une équipe d’archéologues investira les lieux pour une étude approfondie.
Les traces de pas prouvent que les chaînes ne dissuadent pas tout le monde : comme quoi il est a des idiots partout, même chez les hikers.
Je laisse Stefano partir explorer les ruines et me concentre sur le midden et les fleurs.
Et pour trouver le bonheur, il suffit juste de se baisser !
Et lorsque mes trouvailles incluent des morceaux peints, le bonheur est parfait.
Sur cette photo, il y a même un éclat de pierre, sans doute un déchet de taille de pointes de flèche.
Pendant ce temps là, Stefano n’a pas chômé.
D’abord, il y a ces cavités creusées dans la roche. Une dizaine de cm de diamètre. Pour certaines, autant de profondeur. Quelle était leur utilité ? Stockage ? Maintien des pieds d’une échelle ?
Une metate, avec un reste de mano.
Ici, une série de metate, creusées à même le sol. Mon imagination galope et je visualise 2 femmes et 2 enfants, accroupis, le corps se balançant régulièrement d’avant en arrière, les deux mains jointes sur une mano, écrasant le grain et le réduisant en farine.
Voilà encore un bel exemplaire de menate.
L’accès aux habitations se faisait là où marche Stefano.
Sans doute pour des raisons de sécurité, la roche a été « piquée » afin d’y rajouter du relief et éviter, sans doute, les glissades imprévues.
Voici la photo qu’il est en train de prendre… C’est une représentation horizontale.
Nous trouvons des pictogrammes.
Des empruntes de mains, bien sûr, dont certaines sont vertes, couleur que nous n’avions jamais vue auparavant.
Celles-ci montrent distinctement la paume de la main qui, en raison de sa courbure, n’a pu entrer en contact avec la roche.
Un plus loin, la même substance – que j’avais assimilé à de la résine – et que nous avions vu à White Canyon a été utilisée pour représenter des montagnes.
Série (1) et détail (2) de pictogrammes oranges. Le fameux passage d’accès, creusé dans la roche (3).
Voici un des pans de paroi verticale. Outre des dessins à plus de 2 mètres du sol, ces cavités, creusées par des centaines de coups répétés.
Un peu solitaire, cette forme humaine n’a pas son pendant sur le site.
Passons maintenant aux ruines elles-même.
Un reste de toiture.
Il n’y a que Stefano pour aller chercher une telle perspective !
Un mur.
Le plus grand bâtiment ressemble à une fortification.
En contrebas, à l’a-pic de la falaise, quelques 20 mètres plus bas, une mare, qui semble profonde. Je suis sûre qu’en plongeant, nous y découvririons pleins de surprises.
Vue vers l’est (vers la voiture).
Ce qui me surprend, c’est ce sont ces deux contreforts, construits en arc de cercle (sur la gauche de la photo ci-dessous). Ce ne sont pas des vraies pièces car ils ont été comblés par du gravas. C’est comme s’ils étaient là pour dans le but unique d’impressionner l’ennemi potentiel en simulant des tours fortifiées. D’autant que les trous d’observation, visibles, sont aveugles puisque personne ne pouvait se tenir derrière le mur.
Étrange.
Il est maintenant 18h. Nous devons penser à rentrer mais si nous pourrions rester encore quelques heures.
Un peu à contre-cœur, nous reprenons le chemin de la voiture.
Un dernier regard sur l’ensemble du site. La mare dont je parlais se devine, au dessous de la roche noire qui n’est rien d’autre qu’un pour-off.
Nous rentrons alors que les ombres s’allongent…
… et que la lumière devient encore plus belle.
Lorsque nous traversions le Butler Wash, un bruit nous fait sursauter.
Ce n’est qu’un petit veau… Mais qui dit petit veau dit Maman Vache pas loin. Nous accélérons le pas.
Nous arrivons à la voiture un peu avant 19h. Nous sommes ravis de notre journée et des 11 heures passées dehors. Stefano envisage, un court instant, de rentrer à Blanding en continuant la piste vers le Nord pour rejoindre la UT-95. Mais comme nous ne connaissons pas l’état de la piste, la sagesse l’emporte et nous rentrons par le même chemin qu’à l’aller.