Mexican Mountain
Ben, depuis hier nous savons que jusqu’à dimanche, la météo n’est pas excellente et que les chances de pluie et d’orage oscillent entre 30 et 50%.
Ce matin, nous quittons Green River sous les nuages, voire une légère pluie. Direction the San Rafael River Swinging Bridge, déjà photographié lors de notre arrivée à Green River, samedi passé. Mais de là, nous obliquerons sur Mexican Mountain au lieu d’aller vers Little Grand Canyon et the Wedge.
Mais nous sommes super optimistes… Le ciel n’est pas d’un gris uniforme, c’est déjà ça !
La piste nous conduit au travers de vastes étendues où la richesse de la terre (ou la pauvreté, c’est selon) ne permet qu’une végétation de buissons et d’épineux.
Des vaches paissent ça et là. Le plus étonnant est que le bétail n’est pas famélique, même s’il n’y a aucune comparaison possible avec nos belles et plantureuses vaches laitières du Jura !
Nous allons vers de grands trous de ciel bleu et nous avons bons espoir de trouver un peu de soleil.
Arrivés au pont, les premiers mètres de la piste menant à Mexican Mountain sont inondés… Environs une trentaine de mètres de sable et d’eau, le tout creusé par de nombreuses ornières.
Guère engageant… Aie, c’est mal barré, comme dirait l’autre… Surtout que notre destination se trouve à 14 miles.
Nous trouvons quelques mètres plus loin un passage à sec passant dans la broussaille. Premier obstacle passé.
Ensuite c’est un wash qu’il nous faut traverser, certes à sec, mais suffisamment profond pour que le pot d’échappement gratte le sable (et pourtant la voiture est haute sur pattes !!!).
Le troisième obstacle est à nouveau une portion de piste qui nous semble impraticable tant elle est boueuse.
Je vous laisse juger…
Bon, c’est décidé…. Retour à la case départ. Nous garons la voiture au camping à proximité du pont, enfilons chaussures, endossons les sacs à dos et c’est parti pour suivre à pied cette fameuse piste.
Pas de Mexican Mountain aujourd’hui, car à pied, pas question de marcher 14 miles. Pas grave, nous trouverons bien sur le chemin quelques beaux panoramas à admirer ou quelques canyons à explorer.
La piste longe la San Rafael River.
C’était sans compter sur le fait que, après quelques 25 minutes de marche, une Toyota Rav4 nous dépasse, pilotée et co-pilotée par deux jeunettes. Nous échangeons un seul regard et sans rien dire, la décision est prise… Nous faisons demi-tour et retournons chercher la voiture… Si ces deux fillettes sont passées dans leur Smart 4×4, aucune raison que nous ne puissions faire de même…. avec notre Porsche Cayenne !
Effectivement, le passage de ce “fameux” troisième obstacle n’est qu’un détail. Nous voici donc partis pour Mexican Mountain, son Air Field et son arche délicate…
Le temps semble s’être mis au beau. Énorme trou de ciel bleu au dessus de nos têtes… Bon évitons de regarder ailleurs, car de gros nuages noirs ne présagent rien de bon.
La piste, qui continuait jadis jusqu’à la piste d’atterrissage a été fermée et s’arrête avant la descente vers le lit de la rivière San Rafael. Soit ! C’est là que nous laissons la voiture.
En face de nous, Mexican Mountain qui, vue sous cet angle, n’a de Mexicain que son nom.
Stefano me dit que vue de l’autre côté, la ressemblance avec un sombrero est frappante…
Nous marchons au pied de falaises qui nous rappellent les falaises de Capitol Reef.
Ça et là, quelques buttes s’élèvent…
Un copain rampant nous rappelle que certes le paysage est beau et qu’il faut l’admirer mais qu’il faut également soigneusement regarder où poser les pieds…
En parlant de pieds, voici un beau spécimen de jambes de hikeuse, un peu écorchées de partout.
A notre droite, la San Rafael River coule paisiblement.
Nous longeons la piste d’atterrissage, sablonneuse, parsemée ça et là de buisson…
Au loin un manche à air (1) (2) et un panneau explicatif indique que la piste est toujours utilisée, sporadiquement certes (3).
Wouah… Juste imaginer le paysage qui s’offre aux pilotes au moment de l’atterrissage me donne envie de prendre mon envol…
Encore un petit air de Capitol Reef : une réplique de The Castle.
Nous continuons en direction du Drill Hole.
Drill Hole ? Eh bien oui… En ces lieux inhospitaliers et désertiques, toute construction a pour origine une motivation économique. Ici la piste, la piste d’atterrissage avait été construite par une société d’exploration de pétrole. Si l’emplacement du forage est encore identifiable, rien autour n’atteste d’une quelconque activité humaine. Aucun objet tel que boites de conserve, tonneaux, clous, … n’est visible… Bien !
Nous continuons notre balade et partons en exploration de Spring canyon, à la découverte d’une arche au nom célèbre, si associé à au parc Arches.
Impossible de se perdre… Suivez le canyon !
Par endroit, le wash est tellement encombré de roseaux, tamaris entremêlés que nous sommes obligés de monter sur le ledge pour progresser…
Le ledge se faisant trop étroit, nous voici redescendus dans le wash…
C’est cette variation de terrain et de paysage qui rend la balade encore plus belle ! Même si “ça casse les jambes” !
Oops, petit passage où il faut se bagarrer avec la végétation.
Delicate Arch est visible. En premier lieu, nous ne pouvons croire que ce petit bout de rocher puisse porter un nom si prestigieux. Mais nous devons nous rendre à l’évidence. C’est la seule arche du coin. Je vous laisse la deviner sur la photo ci-dessous.
Bon, allez, d’un peu plus près. C’est mieux ?
Pour nous en assurer, nous avançons au pied de la paroi qui l’héberge… Oui, ça doit être elle.
Notre but est atteint, il ne nous reste plus qu’à rebrousser chemin et retourner à la voiture. Il est près de 15 heures.
Le parcours du retour est assez erratique, quelques tentatives ratées pour contourner des passages dans le wash impraticables qui nous obligent à redescendre, remonter, chercher un moyen de redescendre ensuite…
Entre deux montées-descentes, une pause pomme et Clif Bar et c’est reparti.
Mais bon, rien ne presse, le ciel est toujours bleu même si quelques coups de tonnerre sont audibles, dans la vallée à côté.
Un avion atterrit (ou décolle) en faisant “vroum vroum”.
A proximité de la San Rafael River, tous les moustiques du county semblent s’être donnés rendez-vous. Comme un méchant nuage cache le soleil, sans doute croient-ils que c’est l’heure de l’apéro…
Mexican Mountain… Nous avons attendu, attendu, mais le méchant nuage n’a pas voulu partir…
Nous reprenons la voiture et refaisons la piste en sens inverse. Nous nous rendons vite compte que de fortes pluies se sont abattues depuis notre passage, ce matin. La piste est ravinée, de grandes flaques d’eau sont visibles, même si le soleil brille. Sans doute les quelques coups de tonnerre entendus précédemment.
Nous espérons simplement que les passages un peu techniques de l’aller ne se sont pas dégradés…
Vains espoirs…. Le passage du premier obstacle (soit le troisième mentionné au début du billet) se fait, disons à l’arrache…. De peur de s’embourber, Stefano l’aborde à une vitesse relativement élevée. La voiture commence alors une glissade vers la gauche, Stefano réussit à redresser avant que la voiture sorte de la piste pour dire bonjour à des tamaris…
Sitôt arrivés sur une zone sèche, nous nous arrêtons, respirons un bon coup et laissons éclater un rire nerveux…. Un peu limite quand même, pensons-nous.
Quelques miles avant de rejoindre la route goudronnée, un dip, normalement à sec, stoppe net notre progression. L’eau y coule à flot… Ho Ho ! je pars à pied en éclaireur pour juger de la vitesse du courant et de la profondeur de l’eau.
Rien d’inquiétant… Juste du fun !!! :-D. Le retour à Green River se fait sans encombre.
Flore du jour
Autoportraits du jour
Et, bien sûr, lors de la pause de midi…