Nous voici dans l’Oregon, à la fraîcheur, pour sept jours complets de randonnée autour du Mount Hood. Cette première balade nous emmène à McNeil Point, sur les contreforts du volcan.
Partis hier de Hobby, le deuxième aéroport de Houston, nous avons fait une escale à Phoenix sans descendre de l’avion, puis nous sommes repartis pour Portland, Oregon, en gagnant au passage 2 heures.
5 heures de vol au total. Arrivés à destination, nous traversons la rue pour aller louer la voiture. Nous n’avons pas eu le choix, un seul SUV disponible : ce sera donc une Jeep Patriot. Un petit tour au Walmart local afin d’acheter céréales, barres de protéines et Clif Bars, et nous voici sur la US-26 en route pour Sandy, puis Brightwood.
Aux alentours de 16h30, nous arrivons à notre lieu de résidence, la Pappy’s Cabin. Nichée au milieu d’une forêt, à quelques pas de la Sandy River, elle est exactement telle que décrite dans la brochure numérique reçue : un vrai petit coin de paradis, intérieur comme extérieur.
Ce samedi, le réveil sonne à 5h30, histoire de ne pas perdre les bonnes habitudes. Nous avons dormi avec draps, couvertures et couette, ce qui ne nous était pas arrivé depuis… quelques mois.
Nous partons sur la US-26 en direction du Mount Hood qui sera la star de la semaine : nous allons rayonner autour de ce volcan dont la dernière éruption date de 1866. La végétation a largement eu le temps de repousser et il est entouré d’une forêt luxuriante. Nous quittons la US-26 pour la NF-18, connue également sous le nom de E (pour Est) Lolo Pass Road. La tranchée taillée dans la forêt pour le passage d’une série de lignes à haute tension nous offre une magnifique vue sur le volcan. Je trépigne d’impatience, je bats des mains et Stefano, résigné, me sourit.
Malgré l’heure matinale – il n’est que (!) 8 heures – , nous ne sommes pas les premiers. D’autres hikers se préparent… Des vrais, avec chaussures de marche et sacs à dos. Comme nous !
La première partie de notre randonnée se fera sur le Pacific Crest Trail, un long sentier qui longe la côte Ouest des États-Unis, partant du Mexique pour arriver, quelques 4’265 kilomètres plus loin, au Canada.
Le sentier part tout doucement vers l’est. Dès les premiers mètres, le Mount Hood est là.
Nous sommes pleins d’entrain et joyeux. La température est fraîche (pour nous venant de Houston) et l’air pique nos bras et jambes nus.
La forêt est principalement composée de sapins, pins et autres arbres de la famille des sapins et des pins. Par endroit, aucune végétation ne recouvre le sous-bois.
Quelques mètres plus loin, ce dernier est habités par des buissons et autres fleurs.
Nous passons une jonction de sentiers, abandonnant le Pacific Crest Trail et poursuivons sur le Timberline Trail. Le Timberline Trail est l’équivalent du Loowit Trail du Mount St Helens : c’est un sentier de quelques 40 miles qui fait le tour du Mount Hood.
Une première trouée dans les arbres nous laisse apercevoir le Mount Hood… Nous pouvons également nous rendre compte que nous ne sortirons pas de la forêt avant un moment !
La forêt…
Je ne me lasse pas de regarder les rayons de soleil filtrant à travers le feuillage et les aiguilles de pins. Toutes les teintes de vert sont présentes. Parfois, un arbre couché, aux branches sèches, laissent échapper une odeur différente. Tels des chiens, nous tournons la tête pour capturer l’effluve.
Les troncs sont droits comme des i.
Seconde trouée… Évidemment nous en profitons pour gaspiller quelques pixels ! Et faire un auto-portrait !
Premières plaques de neige… C’est bon signe… Les arbres sont plus espacés et la visibilité s’accroît.
Nous distinguons maintenant les flancs du volcan. La lumière n’est pas exceptionnelle, le soleil nous faisant presque face.
Nous commençons à tourner autour du volcan par le Nord tout en continuant notre montée.
Nous apercevons le Mount Adams, aisément reconnaissable à sa forme de chapeau melon, et, encore plus au nord, le Mount St Helens.
Impossible de décrire ce que nous ressentons. Ne dit-on pas que le bonheur est également une notion abstraite difficile à définir ?
Nous nous rapprochons des champs de lave.
Des arbres morts nous rappellent les pentes du Mount St Helens. Trooooop beau !
La météo avait promis quelques nuages résiduels… Ils sont là, pour donner du relief au ciel.
Nous passons un passage un peu technique : une pente raide de neige à traverser. Stefano, voyant mon hésitation, réduit au maximum notre exposition au risque. Il y a des traces de pas en tout cas….
C’est fait…
Nous suivons la crête – appelée Cathedral Ridge – et nous rapprochons du volcan.
Ce sera notre première montée demanding de la journée. Wouah… Nous (enfin, soyons honnêtes, je) nous rendons compte que nos randonnées au Memorial Park de Houston, sans être inutiles, ne sont pas suffisantes…
Heureusement, personne ne voit que je tire la langue…
Nous voici face au Glisan Glacier.
Nous n’irons pas plus loin… Il est 13h00 et nous avons 13 km dans les pattes. Nous sommes à 2’115 mètres, partis à 1’061 mètres, avec quelques 1’485 mètres de dénivelé positif.
Pour une première journée, disons que ça suffira !
Nous envoyons notre message SPOT du jour.
AI, elle est prise pour toi.
Côté glacier, la couche de neige est imposante.
Je n’ai pas réussi à rendre le orange vif du petit sapin en train de mourir… Mais c’est quand même une belle prise de vue.
La voiture est là-bas, quelque part tout au fond, près de la balafre quasi-horizontale faite par les lignes à haute-tension.
Nous nous retournons à plusieurs reprises, ne pouvant nous détacher du volcan.
Stefano a vu un faint trail qui continue le long du ridge. Nous décidons de le prendre : la direction est bonne.
Nous sommes ici au McNeil Point Shelter, un refuge sommaire qui défie les saisons. Au fond, le Mount Hood.
Un couple est en train de monter une tente au bord du ridge. Nous imaginons le ciel qu’ils vont pouvoir contempler, à condition que la lune oublie de se lever.
Le sentier est en fait un sacré raccourci mais nous en payons le prix : il est presque à la verticale. 200 mètres de dénivelé négatif en quelques 600 mètres. Pour le même dénivelé, à l’aller, nous avions parcouru 3.2km !
A mi-chemin, nous croisons un couple de campeurs, assis sur les rochers, en train de souffler. Leurs sacs à dos sont énormes. Elle, nous demande s’ils sont bientôt en haut… Nous restons vagues, histoire de ne pas créer une domestic issue !
Nous rejoignons enfin le Timberline Trail. Ouf!
Il y a une heure, nous étions là-haut, sur le ridge, là où dépasse un petit point noir.
Nous dépassons un randonneur, aperçu de matin en montant. Je lui dis : Hi again, we saw you this morning. Sans doute cette reconnaissance déclenche-t-elle quelque chose car il nous rattrape et nous dit : dans quelques centaines de mètres, il y a un sentier qui part sur le gauche. Prenez-le. Vous aurez une belle vue sur le Mount Hood et les prés sont couverts de fleurs. C’est un petit détour mais ça vaut la peine.
Nous le croyons sur parole et nous voilà de l’autre côté de la Bald Mountain, nommée ainsi car elle est principalement recouverte de prés et non d’arbres.
Le sentier est d’abord bordé de Bear Grass.
Puis effectivement, nous marchons dans un pré…
…et avons une magnifique vue sur le Mount Hood.
Nous rentrons à nouveau dans la forêt et réalisons qu’à certains endroits le sous-bois est composé de rhododendrons. C’est la première fois que nous en voyons à l’état sauvage.
Nous arrivons à la voiture vers 17h30, ravis de notre journée.
Nous tentons le El Burro Loco, un mexicain que nous avons repéré dès notre arrivée et qui était fermé hier pour cause de 4 juillet. Aujourd’hui, pas de bol. Une pancarte placardée sur le porte annonce un problème technique. Nous nous rabattons sur un chinois qui a la mérite de nous remplir le ventre. Nous sommes toujours à la recherche de notre cantine.
A 21h00 nous sommes au lit (peut-être avant pour moi d’ailleurs !) et à 21h00 et 30 secondes, nous dormons à poings fermés.
Chiffres du jour
– Longueur : 23.5 km
– Dénivelé positif : 1485 mètres
– Durée : 08h45
Flore du jour
Autoportraits du jour
En bas, à gauche, le Muddy Fork.
Nous sommes sortis de la forêt… et avons posé l’appareil photo sur un piquet de bois.
Au moment de faire demi-tour, pendant que le SPOT envoie son message.