Nous roulons sur la CO-91 South, en direction de Leadville, après avoir quitté l’autoroute à la sortie de Copper Mountain. À gauche, Stefano me montre quelque chose avant de s’exclamer : « Ooops, mais c’est là que nous devions nous arrêter ». C’était le parking du Mayflower Gulch Trail, notre randonnée du jour.
S’ensuit un U-turn prudent sur la route et nous voici bientôt parqués, chaussés, et harnachés de nos sacs-à-dos.
Voici la première image de la rando du jour. Jolie, non !
Nous allons longer le Mayflower Gulch, sur notre gauche et arriver au pied du cirque, visible au loin.
Ça et là nous devrions voir des restes de mines car l’activité minière ici était florissante à la fin du 19ème siècle.
Le ciel est bleu bleu bleu et l’air pur et vivifiant.
L’altitude nous rappelle vite à l’ordre et nous calmons nos ardeurs. Pole-pole.
A gauche, le Gulch.
Au fond, le cirque.
Nous respirons à pleins poumons, les yeux brillants du froid et de joie.
Aucun risque cependant de dépasser les 5 mph, alors 20, on en parle même pas !
La neige est douce sous les pieds. Scruntch, scruntch !
Nous arrivons à proximité des premières cabanes abandonnées du Boston Mining Camp.
A l’horizon, le Tenmile Range.
De gros troncs, qui n’ont pas résisté au temps et au volume de la neige
Des traces de pas continuent vers la montagne. Dociles, nous les suivons.
Nous croisons un couple originaire d’Atlanta – Georgia, venu s’installer il y a deux mois dans la région. Ils profitent à fond de l’offre outdoor locale !
Tout à droite de cette photo, Fletcher Mountain, a qui il manque 49 pouces pour faire partie des 14ers.
A l’opposé, Jacque Peak, 13,205′ « seulement ». Et le Mayflower Gulch, qui, en été, se couvre de fleurs rouges, jaunes et violettes.
Nous suivons toujours des traces qui nous emmènent le long d’une ancienne route.
Nous avançons à petits pas réguliers, essayant de conserver notre cardio dans des limites raisonnables.
Nous entrons sur le terrain d’une ancienne mine d’or, la Gold Crest Mine.
La route s’attaque au flanc de la montagne.
En contrebas, des structures où arrive encore un filin.
A nouveau, des traces d’un ancien camp de mineurs.
Stefano pointe un rocher au loin et dit : « OK, on s’arrête là ! ».
Nous sommes à 3’721 mètres au-dessus du niveau de la mer, bien loin des 13 mètres auxquels nous sommes habitués, à Houston.
Nous y envoyons notre premier message SPOT du jour et des vacances d’octobre 2013 des Two Swiss Hikers.
Les Twin Peaks. :-D
Après quelques minutes de pause, nous sommes tout ragaillardis et prêt à continuer.
Des débris de câbles et bouts de bois jonchent le sol.
Une première entrée, non condamnée. Sans y entrer, nous en déduisons que le tunnel ne va pas loin (1).
Un peu plus loin, l’entrée principale, condamnée (2).
Nous nous pouvons aller plus loin. Nous nous retournons… Stefano me montre le sentier visible sur cette photo et me dit : j’ai un tracé qui monte par là, suit la tree line et redescend dans la forêt.
Hum, chic !
Nous commençons à descendre. C’est incroyable comme la vie est plus facile, lors de la descente…
Le ciel commence gentiment à se couvrir. C’est joli sur les photos mais nous espérons que demain le ciel sera à nouveau clair.
Un petit zoom sur l’horizon dentelé.
Et un panorama.
Nous sommes revenus au Boston Mining Camp.
Stefano me montre le sentier qui part sur le flanc de la montagne opposée et me demande : « Ça te dit ? ». Mon sourire est ma réponse.
Nous attaquons notre seconde montée du jour. Je me cale dans les traces de Stefano, sans penser à rien (enfin si, à ma respiration !).
Yaka !
Très rapidement nous sommes en haut avec vue sur une mare (Robinson Tailings Pond) et les montagnes alentours.
Il y a des traces de ski partout et des empreintes de pattes de chien. Nous voyons une trace sur le flanc de la montagne, où la neige ne recouvre même pas les pierres.
Nous étions en face, il y a moins d’une heure.
Stefano renonce à une boucle. Nous avons une semaine devant nous et pour une première journée, nous avons déjà bien marché.
Nous envoyons notre second message SPOT du jour, car aujourd’hui, premier jour de vacances, c’est la fête (1) !. Il est posé sur cairn de Golden Hill (2).
Nous reprendrons donc le même chemin pour le retour à la voiture.
Nous sommes tranquillement en train de marcher. Un chien vient vers nous en jappant. Un autre le suit bientôt. Apparaît enfin un grand gars aux cheveux à la Eloi (Eloi, si tu nous lis, c’est un compliment) qui interpelle ses chiens à grands cris. Chaussé de skis de fond, un bâton en bambou d’au moins 2,50 mètres dans chaque main, il porte une veste qui a connu des jours meilleurs.
Commence alors une grande discussion qui se rapproche du monologue : le gars est « joyeux » et nous raconte qu’ici, c’est son terrain de jeu. Il est monté ce matin déjà, d’où les traces de skis aperçues. Son ski gauche a été acheté 5 USD au magasin du coin et nous comprenons pourquoi les pierres ne semblent pas le gêner. Il s’appelle Nathan, a vécu en Suisse du côté de Neuchâtel et aurait bien aimé rester là-bas. Mais… pas de permis, pas de permis ! Ses chiens s’appellent Peter Bear et Princess May Flower. Nous sommes à l’ombre et au bout de 10 minutes, je dois interrompre la discussion sous peine d’avoir mes doigts gelés.
Nous quittons Mayflower Gulch et reprenons la route et arrivons à notre destination : Leadville – Colorado.
It’s a cute city nous avait promis le couple d’Atlanta. Effectivement. Petits bâtiments style on-ne-peut-plus western, des couleurs vives, des commerces (ouverts) qui bordent la rue principale.
Ce soir, nous dînons au Manuelita’s, un mexicain. Nous sommes bien reçu, nous mangeons bien, mais nous savons que nous n’avons pas encore trouvé notre cantine pour la semaine !
A 21h, nous dormons à poings fermés.
Faune du jour
Ce n’est pas une marmotte ! C’est un pika (merci Jean-François !)
Le pika est un rongeur de l’ordre Lagomorpha qui se divise en deux familles : la familles des Ochotonidae (les pikas) et la famille des Lapauridae (les lapins). Le pika est donc un cousin du lapin !
Les pikas du Colorado sont asociaux et n’aiment vivre que dans le froid ! Ils sont d’ailleurs menacés par le réchauffement climatique.
Comme ils n’hibernent pas, ils passent le plus clair de leur temps à constituer des réserves de nourriture pour les frimas hivernaux.
Autoportraits du jour
Non loin des premières ruines des camps de mineurs.
Je vous parlais précédemment des couleurs des doudounes pour les filles et garçons… Obligée du prendre du gris ! C’est triste, non ?
Non loin de Gold Crest Mine.
Après notre seconde montée du jour… Nous avons toujours le sourire !