Au programme de cette magnifique journée, une randonnée hors des sentiers battus à Lower Fish Creek, qui nous promène à travers le temps : greniers et habitations témoignent de la présence des Ancestral Puebloans il y a plus de 800 ans.
Après avoir quitté la UT-95, nous empruntons la Comb Wash Road et roulons presque 15 km sur la piste, qui est globalement en excellent état. Quelques passages sablonneux enclenchent automatiquement l’ESP de la voiture mais nous roulons à 25 m/h. Seuls quelques tumbleweeds nous font ralentir car nous devons les contourner sous peine de rayer la carrosserie.
Un petit tour sur Wiki vous éclaira quant aux tumbleweeds, traduits en français par virevoltants. C’est ici, c’est gratuit et ça le restera …. (mince, ça je ne l’ai pas lu sur Wiki…).
Bref, nous voici au parking, il est 8h37 du mat’ et la journée qui s’annonce nous promet de belles surprises. Déjà la couleur du ciel est de bon augure.
Emptiness.
Avant de venir vivre à Houston, nous aimions déjà ce sentiment d’être seuls au milieu de nulle part. Après quelques mois de vie en ville intensive, ce n’est plus de l’amour c’est de l’adoration ! Et c’est parti pour Lower Fish Creek !
Cottonwood. Les bourgeons sont visibles… Encore quelques belles journées comme celles-ci et des petites pousses vertes apparaîtront.
La végétation s’épaissit encore. Nous nous rapprochons du wash.
D’ailleurs les premières ruines sont en vue, à l’ombre, accolées contre la falaise.
Allez avec le creek devant, c’est encore plus joli…
Le site est relativement petit mais la qualité du travail de construction des murs le rend très intéressant.
Et en plus, il y a plein de morceaux de poterie… Il suffit juste de se baisser….
Là, par exemple, le morceau est encore enfoui dans le sable.
Au dessus des murs, des empreintes de mains et d’autres marques blanches.
Le second site est un peu plus chi-chi à trouver. Stefano n’a que des POI, pas de tracés. Nous avons d’ailleurs failli les rater.
Nous sommes montés trop haut. Les voici !
Là aussi, nous avons devons nous une qualité de maçonnerie exceptionnelle.
Et même si nous avons déjà vu des murs encore recouverts d’enduit, cela reste pour nous une source d’admiration : sans aucun produit chimique, la « peinture » a résisté aux intempéries.
Une ribambelle de mains décore une paroi.
Cette fresque nous offre les deux variantes : les pochoirs (ou chablons en Suisse) et les pleins.
Avec un peu de concentration , une petite dose d’imagination et beaucoup de volonté, des formes humaines sont identifiables.
Il y a même un bison et un serpent.
Question poterie, c’est le Graal. Notre premier éclat de poterie rouge et noire !
Là, du blanc et noir….
Nous continuons notre exploration de Lower Fish Creek…
À part quelques animaux, nous sommes les premiers à passer ici depuis les dernières pluies.
Le sentier suit durant un moment le wash.
Une barrière et des tubes de plastiques pendus verticalement dans le lit de la rivière tente de dissuader le bétail de rentrer ou de sortir (1). La végétation se densifie (2)…
… et les cottonwood trees refont leur apparition.
Je crois bien que je ne m’en lasserais jamais !
Nous nous dirigeons vers ces rochers, à droite de la photo précédente.
Alors, voyons… Bingo !
Il n’y a vraiment pas grand-chose, mais nous sommes quand même ravis !
Nous abandonnons le sentier « officiel » pour rester à proximité des rochers.
Là encore, nous repérons aisément des formes trop géométriques pour être naturelles.
Seul l’encadrement de la porte-fenêtre a résisté ; le mur est tombé il y a longtemps.
Joli travail de camouflage.
Nous regardons ces rochers et pensons à haute voix : tous les ingrédients sont là pour que nous y trouvions quelque chose. Mais Stefano a un autre objectif en tête et nous passons notre chemin.
Notre prochaine trouvaille ne se trouve pas parmi les POI embarqués par Stefano….
Elle est un peu en retrait et surtout bien dissimulée.
Détail du mur, construit avec de la boue consolidée avec des petites pierres plates.
Viennent ensuite des pictogrammes. Nous nous imaginons que des dessins représentent le Comb Ridge.
Le dessin…
Le Comb Ridge.
Juste à côté des pictogrammes, des nids d’hirondelles, encore déserts.
Nous repartons vers ces rochers.
Très vite, nous (euh, enfin Occhio di Falco pour être plus précis) repérons quelque chose.
Pas très facile à distinguer, surtout que, ici, le rocher est très friable et estompe les formes.
Nous n’essaierons même pas de monter. À quoi bon ? Satisfaire notre curiosité au risque de provoquer un éboulement ?
Surtout que, au niveau du sol, il y a quelques murs a admirer…
accompagnés de quelques jolis bouts de poterie.
Ici, on voit bien la nature de la roche.
Stefano me dévoile son plan et en même temps me dit qu’il l’abandonne : son idée était de remonter le creek pour arriver à Moon House, un endroit inaccessible pour nous ou plutôt pour notre voiture. Mais il est déjà midi passé et il nous faudrait encore en tout cas 3 bonnes heures de marche.
Le site suivant est minuscule et tellement bien intégré dans le paysage que nous bien failli passer à quelques mètres sans le repérer.
Certes, nous ne sommes pas les premiers à le découvrir mais l’endroit est peu fréquenté. C’est une toute petite niche, arrondie, creusée dans la roche.
Il y a des rafles de maïs et même quelques grains de maïs.
Nous trouvons notre plus gros morceau de poterie.
Nous nous arrêtons quelques minutes pour déguster une Builder Bar. Nous sommes en contrebas des rochers.
Il nous faut moins de 3 minutes pour « amasser » ces bouts de poterie. En y passant la journée, nous aurions pu reconstituer en tout cas deux ou trois pots / assiettes / coupelles…
Nous reprenons notre marche. Bientôt, la végétation devient plus envahissante et le sentier moins net. Stefano se retourne et me dit : demi-tour !
En fait, ce n’est pas vraiment un demi-tour dans le sens de demi-tour. Certes, nous changeons de direction mais d’abord, nous traversons le creek et la plaine qui l’entoure car de l’autre côté, Stefano a un POI.
Nous voici de l’autre côté.
Il ne nous faut guère plus que 15 minutes pour repérer ces murs, mais nous sommes dubitatifs quant à leur origine.
D’autant que ces ruines ne correspondent pas au dernier POI de Stefano. Celui-ci se situe plutôt au bas de ces rochers.
Commence alors une série de montées-descentes vers des lieux que nous trouvons potentiellement susceptibles d’abriter quelques ruines. Néanmoins, nous sommes quand même sceptiques en raison de l’orientation au soleil inhabituelle : ces parois sont à l’ombre la majeure partie du temps.
Rien… Le POI que nous montre le GPS semble s’échapper à chaque fois que nous pensons l’avoir trouvé.
De guerre lasse, nous redescendons vers le creek pour le re-traverser et rejoindre le sentier officiel.
Sauf, que… comment dire ? C’est plus facile à écrire qu’à faire !
Nous nous enfonçons dans un labyrinthe de buissons, heureusement sans épines, mais suffisamment denses pour nous faire tourner en rond un bon moment.
Il nous semble avoir trouvé une sortie : nous suivons une pseudo-trace qui nous amène … dans un cul-de-sac. Impossible de passer et retrouver le chemin par lequel nous sommes arrivés n’est pas évident.
Vous voyez le petit bout de rouge ? C’est Stefano ! Moins de deux mètres nous séparent…
Nous renonçons… Impossible de passer. Nous avons les mollets tout égratignés.
Piteux, nous remontons au-dessus du creek.
Et c’est là, qu’en se retournant, Stefano distingue quelque chose.
Nous cherchions des ruines au pied des rochers, mais en fait, le site est en hauteur.
Il est maintenant 15h. Nous devons vraiment penser à rentrer. Et pour rentrer, nous devons retrouver notre sentier.
Nous montons encore un peu histoire de surplomber le creek afin de trouver un endroit où le traverser.
Pleins d’espoir, nous repartons à nouveau vers le creek, que nous traversons sans encombre.
La marche de retour se fait en s’arrêtant à chaque fois sur les sites découverts à l’aller.
Le soleil étant un peu plus proche de l’horizon, la lumière est moins éblouissante.
Stefano, en train de photographier l’intérieur d’une pièce.
Pièce avec une ouverture en forme de T et quelques déjections d’animaux.
Voici le dernier site (qui fut aussi d’ailleurs le premier).
Quelques minutes avant d’arriver à la voiture… La lumière est exceptionnelle et le Comb Ridge clairement dessiné.
Il est 17h30 lorsque nous arrivons à la voiture.
Nous quittons Lower Fish Creek et roulons allègrement sur la piste en commentant avec enthousiasme notre randonnée lorsque nous sommes stoppés net par une barrière de tumbleweeds.
Je regarde Stefano et laisse échapper un … oh merde ! Impossible de passer !
Si les tumbleweeds sont très légers puisque secs et morts, ils sont néanmoins hérissés d’épines !
Nous sortons nos bâtons Leki, dont nous allons faire un usage détourné : nous les utilisons comme des fourches pour déplacer les virevoltants.
Stefano en plein effort.
Nous sommes morts de rire. La situation est tellement cocasse ! Nous arrivons à Blanding vers 18h30 et filons nous restaurer au Homestead Steak House.
C’est de loin le meilleur restaurant de la ville, en tout cas pour manger équilibré. C’est également de loin le restaurant où il faut attendre des heures pour être servis. Mais l’endroit est charmant et convivial.
Autoportraits du jour
A proximité du second site.
Ombres chinoises, lors du retour.
Nous sommes presque arrivés à la voiture. En fond, le Comb Ridge.