Notre randonnée du jour consiste en une belle boucle qui passe par Lost Canyon, Squaw Canyon puis Big Spring Canyon.
Nous avons de la peine à dormir jusqu’à la première expédition à l’extérieur de la tente (mais quelle est donc la raison qui nous a poussés à sortir de notre cocon en pleine nuit ?), vers 23h30. Le vent fait claquer le toit de la tente que nous n’avons vraisemblablement pas tendu correctement.
Le ciel est parfaitement dégagé et rempli d’étoiles. Nous voyons même des amas blanchâtres, en forme de galaxies. Dommage que le froid mordant nous empêche de rester plus de 45 secondes le nez en l’air.
Je rentre en vitesse me mettre en chaud. Stefano me rejoint quelques minutes plus tard et m’annonce avoir tendu le toit. Nous nous pelotonnons l’un contre l’autre et nous endormons comme des bébés.
Stefano me réveille à 7h, alors que le ciel blanchit. Le temps que j’enfile mes couches de vêtements et me décide à mettre le nez dehors, le soleil rase l’horizon.
Le thermomètre affiche – 6° C. Hum, viril !
La préparation du petit-déj se fait avec les gants, ce qui n’est pas le plus pratique pour allumer le réchaud. Nous avons même mis des chaussettes…
Le point de départ de la randonnée, le Squaw Flat Trailhead n’est qu’à une centaine de mètres de notre tente. Nous n’avons donc pas besoin donc de prendre la voiture. Trop bien.
Notre point de repère. Le camping est en bas de ce gros rocher rouge.
Le sentier monte pour nous laisser passer des petites barrières rocheuses puis redescend et nous fait traverser un pré. Le schéma se reproduit à plusieurs reprises.
Il y a même la traversée d’un torrent impétueux que nous effectuons bravement, au péril de notre vie !
Devant nous, une barrière de slickrock un peu plus tchitchi que les autres. Nous pressentons que derrière, nous aurons droit à quelques choses de différents.
Nous regardons derrière nous. Notre point de repère est toujours là, au loin.
Devant nous le soleil. Donc impossible de prendre des photos. Mais devant nous, c’est simple, il y a un trou ou plutôt un canyon.
Sur la droite, un téton rocheux que l’on pourrait même qualifier de gros hoodoo et au fond, visibles au loin, les aiguilles de Needles.
Le slick rock rouge succède au slick rock gris. La coupure est nette.
Nous, nous partirons sur la gauche, sur le ridge qui surplombe le canyon.
Canyon vers lequel nous nous dirigeons doucement, descendant quelques ledges.
Un de ces changements de niveau est même aménagé.
La longueur des racines de ce petit sapin témoigne de son âge mais également de la difficulté à trouver les ressources vitales nécessaires.
Nous nous sentons toujours très humbles face à une telle opiniâtreté.
Nous arrivons au fond du canyon qui d’ailleurs porte le nom de ce billet, Lost Canyon.
Le sol est sablonneux mais très souvent gelé, vu l’absence du soleil, empêché par les parois.
Au fond du canyon, des cottonwoods.
C’est la première fois que nous les voyons dénudés de leurs feuilles. D’habitude, leur feuillage vert tendre offre un joli contraste avec le bleu bleu du ciel et le rouge des rochers.
Aujourd’hui, c’est le contraste du blanc laiteux de leurs branches qui nous ravit.
Nous arrivons à la jonction avec le Peekaboo trail. Nous gardons ce dernier pour demain et continuons sur le sentier du Lost Canyon.
Nous regardons le ciel, d’un bleu absolu et ne pouvons croire à la chance que nous avons. Quelle changement par rapport à hier !
Nous marchons ainsi le long du Lost Creek, soit silencieux, soit chantant des chansons très très élaborées parlant de lapin et de foin (à cause de la rime) sur l’air de Jar of Hearts – Christina Perri.
Nous somme tout simplement heureux.
Le sentier est varié… Sable, neige, hautes herbes, …
… et forêt de Cottonwood trees.
Le canyon s’élargit, se rétrécit au gré de la dureté de la roche, roche, d’ailleurs, qui prend parfois des teintes orangées.
Nous arrivons au bout du canyon aux alentours de 12h30.
Sans surprise, le sentier nous fait monter, legde par legde, sur le rim.
Il y a un peu de scrambling, un chouïa de passages exposés, la combinaison est parfaite pour épicer la balade.
Là, c’est Lost Canyon, d’où nous venons.
Devant nous, l’inconnu (enfin presque…). Au fond nous distinguons notre point de repère. Entre nous et ce point de repère, quelque part, Squaw Canyon, et le sentier qui porte le même nom, celui-là même par lequel nous allons rentrer.
Nous allons suivre le ridge jusqu’à trouver un moyen de descendre.
La descente se fait en suivant le lit d’un wash.
Ça y est, nous sommes en bas et c’est très très beau.
Nous suivons Squaw Canyon pendant un peu moins d’une heure et demi.
Le sentier nous ramène sur un ridge.
Et notre dernière descente nous conduit à Big Spring Canyon. Ouf, 3 canyons dans la journée !
A 15h, nous nous rendons compte qu’absorbés par la contemplation du paysage, nous n’avons pas envoyé de message SPOT.
Un caillou, une courte pause, et notre oubli est … oublié.
Que dire… Tout simplement magnifique.
Le canyon se termine en douceur et se fond dans un pré.
Un dernier rocher. Au loin le camping.
Un petit coup de zoom pour s’assurer que la voiture et surtout la maison sont encore là. Ouf, nous sommes rassurés.
Nous arrivons au campement sur le coup de 16h30. Le soleil est encore haut dans le ciel.
Je trouve un vieux sachet de café décaféiné en poudre que nous partageons avec délice.
Vers 17h00, nous jouons à la dînette… Beef Stew au menu. La table est à l’ombre lorsque la tambouille est prête mais nous trouvons un petit coin que réussissent à atteindre quelques rayons de soleil.
A 18h30, nous sommes dans la tente, commentant notre journée.
Je crois bien que nous nous sommes endormis avant que la nuit soit entièrement tombée !
Faune du jour
Des oiseaux qui se font un câlin…
Autoportrait du jour
Après le premier petit raidillon. Il ne fait pas encore assez chaud ou l’effort n’a pas été suffisant (c’est selon) pour que nous enlevions nos vestes. De -6° au réveil, nous avons dû passer à 8 ou 9 degrés, mais il y a toujours ce petit vent assassin qui souffle.
Voici la préparation…
Puis le résultat.
Là c’est bon, nous sommes chauds !
Au fond de Squaw Canyon. Nous y avons fait une petite pose, au soleil, à l’abri du vent. Nous avons même enlevé nos chaussures histoire de faire respirer nos petits petons. Petits petons qui vont très bien d’ailleurs, merci.