Le récit de la randonnée du jour aurait bien pu être perdu dans le billet « bateau » des randonnées du printemps 2020 mais quelques faits marquants m’en ont fait décider autrement. Le tracé, quoique intéressant, n’est pas extraordinaire. L’abondance de la flore vaut néanmoins le détour.
Garés sur le bord de la route du Marchairuz, sur le parking du Chemin à Marc, une petite marche rapide nous amène au couvert de la Foirausaz.
A la croisée des chemins. Sans en être certains, il y a de fortes chances que nous repassions par là ce soir. Donc la question du jour est : tout droit ou à droite ? Ce sera : tout droit.
Les clôtures, prêtes à accueillir le bétail, nous empêchent de couper par la « route des anciens » et c’est donc par la route goudronnée que nous arrivons au chalet de la Foirausaz.
Passage du mur qui sépare le pré de La Foirausaz et le pré de St-Livres.
Nous repérons la bergère du Pré de St-Livres – Marie-Pierre – un pulvérisateur en main. Elle nous dit être en train de traiter le rumex (ou lampé), ce végétal de la famille de l’oseille, toxique, que les vaches dédaignent.
Les chèvres sont perchées sur les troncs.
Nous suivons une vieille route qui part dans le bois. Une clôture constituée de 3 fils de fer barbelés solidement fixés nous arrête quelques minutes. Heureusement, nous trouvons deux fils un peu moins tendus que les autres et arrivons à nous glisser entre les deux. A condition d’enlever notre sac à dos.
Après la clôture, le sentier disparaît.
Rien d’insurmontable. Par prudence, nous vaporisons quelques giclées de produit anti-tiques sur nos mollets. Ce n’est pas parce que nous sommes vaccinés qu’il faut baisser la garde. A quelques mètres du mur du pâturage de La Correntine, la forêt s’éclaircit.
Le chalet du ski-club de Bière.
Nous faisons un petit détour par le chalet privé La Réserve. Je constate que les framboisiers occupent toujours le terrain et que les fleurs sont nombreuses. Rendez-vous est pris pour l’été.
Nous continuons dans la forêt en direction du Pré de Ballens.
Alors que nous longeons le mur à proximité du Crêt de Mondisé, une tache orange attire notre regard. Un sac de couchage. Un couple dedans. Une tente dressée, non loin. Nous avons bien l’impression de les avoir dérangés, si vous voyez ce que je veux dire ! Et encore, heureusement que nous papotions. Ils ont dû nous entendre venir de loin. Nous faisons un grand détour, histoire de ne pas plus les embarrasser. Eux qui pensaient avoir trouvé LE coin tranquille du Jura. C’était sans compter sur les Two Swiss Hikers. Nous sommes hilares.
Au chalet du Pré de Ballens, un couple finit son repas, sous une tonnelle toute récente. Le bois est encore clair. A notre grand regret ils nous annoncent que M’sieur Claude ne pourra disposer de son chalet pour cause de travaux. Zut ! Nous qui nous réjouissions d’aller discuter avec lui.
Nous espérons avoir plus de chance au Pré de Mollens.
Mais non, il est désert et nous ne faisons que déranger un petit veau esseulé.
Du Pré de Mollens, nous suivons une piste forestière que nous empruntons souvent en tant que point de départ pour monter au Mont Tendre. C’est une route qui s’arrête au milieu de nulle part. Souvent, nous la quittons à mi-chemin. Ou, arrivés à son extrémité, nous partons vers le nord, vers le bois des Fayes. Aujourd’hui, nous partons à l’opposé. Nous arrivons ainsi à la cabane des Yarpes. Stefano rit de ma surprise.
Nous suivons le mur qui délimite le côté nord du Pré de Ballens.
Stefano m’a promis le pique-nique à Druchaux. Mais avant, il y a ce petit chalet privé sans nom. Nous sommes étonnés qu’il n’ait pas de volets. Il est joli, mais manque cruellement de surface plane aux alentours. Il n’a pas de terrasse et donc impossible d’y installer une table. Dommage.
En arrivant à Druchaux, nous constatons très vite que l’amas de planches bancales placé sous l’avant toit à disparu.
Et ce n’est pas la seule surprise. L’intérieur du chalet a été nettoyé. La cuisine, quoique rustique, est vivable.
La réserve à fromage a été débarrassée du cheni que nous avions constaté lors de notre dernière visite et le sol a été soigneusement balayé.
L’étable pourrait facilement être reconvertie en dortoir.
Quelle transformation !
Nous faisons un petit détour par la cabane du Rocher. La porte est ouverte et des voix résonnent.
Est-ce la lumière ? La porte ouverte ? Mais aujourd’hui, nous la trouvons encore plus jolie que d’habitude.
C’est en remontant sur le pâturage que nous installons notre première poignée. En effet, lasses de devoir défaire et détordre, à mains nues, des barbelés à certains passages de clôture, nous nous sommes équipés d’une pince, de fil électrique et de poignées en plastique, du même modèle que celles utilisées dans la région.
Et voilà le travail ! A 1.95 CHF la poignée, nous n’allons pas nous ruiner.
Nous descendons vers Le Sorcier…
… nous rappelant avec délice et nostalgie notre passage à ski.
La Pivette est fermée.
Nous rejoignons le sentier des Crêtes – l’autoroute comme dit mon collègue Adrien – et arrivons à Pierre à Coutiau.
Pierre à Coutiau, c’est un mélange (harmonieux) de civilisation et de nature.
Je remarque pour la première fois une fortification. Fortification qui est en fait un tobrouk, petit bunker circulaire individuel en béton armé. Son ouverture cylindrique était prévue pour accueillir une mitrailleuse.
Un autre tobrouk, à quelques dizaines de mètres du premier.
Stefano me propose de rentrer par le Mont de Bière Devant, avant de redescendre sur La Foirausaz. Chic, comme ça nous passerons par le Grand Cunay, histoire de voir si les gentianes acaules sont sorties.
Point de gentianes. Ni au Grand Cunay, ni ici, aux Monts de Bière Devant.
Le drapeau n’est plus.
Nous descendons par la route qui traverse le bois de la Sauge. Elle n’en finit pas mais est très agréable, tant dans la montée que dans la descente. Nous l’avons maintes fois parcourue, que ce soit à pied, en raquette, en ski et même une fois, pour moi, en e-VTT.
Petit détour par La Bûcheronne ou des jeunes sont entrain de monter une tente.
Flore du jour
Itinéraire du billet
C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.
Autoportraits du jour
A Pierre à Coutiau.