La météo annonce grand beau aujourd’hui et demain avec quelques nuages résiduels le matin devant se dissiper rapidement. Demain, mon après-midi est tronqué par un voyage au Luxembourg. Il s’agit donc de profiter un maximum de la journée.
Nous nous sommes promis, à de multiples reprises, d’aller découvrir les Rochers de Naye, au dessus de Montreux. Stefano a eu le loisir de les admirer lors de ses nombreuses formations à Joigny et lorsque nous rentrions de Zermatt, il y a quinze jours, ils nous avaient à nouveau fait un clin d’œil.
A 7h30 nous sommes donc dans la TSH mobile. Direction Montreux puis Les Avants, notre point de départ… Le temps est clair, quelques nuages par-ci par-là encombrent le ciel. Rien d’inquiétant. À 8h45, nous sommes prêts à commencer notre randonnée.
Stefano allume le GPS (1). Nous passe un immeuble en rénovation et une jolie gargouille (2), puis une construction typique du coin (3).
Nous marchons sur une route goudronnée, menant à un petit train, spécialement construit pour amener des clients à un hôtel-restaurant, le Sonloup.
D’aucuns imagineront que route goudronnée est synonyme d’un certain confort. Que nenni. La pente est sans exagération à plus de 50°. Les mollets sont chauds avant d’avoir eu le temps de dire ouf.
Ce petit train… Un peu overkill peut être… Sans compter le fait qu’il circule sur une structure spécialement construite pour lui (1).
Une fois les mollets chauds, il s’agit de chauffer les quadriceps… Et quoi de plus efficace qu’une longue volée de marches, d’inégales hauteur et largeur (2) !
Life is so gooooooooooood!
L’arrivée à Cergnaule se fait via les prés, en coupant les épingles à cheveux de la route (3)… Cergnaule, c’est un lieu de départ pour balade en raquettes. Intéressant…
La ferme de la Planniaz…
Les nuages ne se sont pas encore dissipés. Ils semblent même s’accumuler au-dessus des crêtes…
Nous sommes au col du Soladier…
… et dans les nuages.
Direction du Col de la Pierra-Perchia, via le sentier que l’on aperçoit, zigzagant allègrement sur la pente.
Pour rejoindre la station de Jaman et le sentier vers les Rochers de Naye, deux solutions. Passer à droite de la crête ou à gauche. Nous ne sommes pas encore fixés.
Arrivés au Col de la Pierra-Perchia, le vent se lève. Nous ajoutons une couche, puis une seconde.
Bon alors… Droite ou gauche… Nous optons pour la gauche… Ce qui signifie passer le col et redescendre de l’autre côté, où la météo n’est pas mieux qu’à droite… mais pas pire non plus.
Zut, il est où, le soleil ? Durant toute la descente, nous regrettons de ne pas avoir pris nos gants… C’est dire.
Quelques fondations de chalets sont encore visibles.
Le paysage est très différent du Jura. Bon c’est un peu normal… Nous sommes dans les Alpes Bernoises. Une première pour nous.
Les nuages sont encore là.
Nous redescendons vers une étable, la Joux des Heures…
Les vaches des Alpes Bernoises ne se laissent pas intimider… Elles ne bougent pas d’un poil pour nous laisser passer et nous devons les contourner, à distance raisonnable bien sûr ! Même si nous n’avons jamais eu de problème, un coup de sabot n’est jamais exclu !
En bas, la Combe d’Allières.
A gauche du ciel bleu, à droite un ciel gris…
Et nous, nous voulons-devons aller… à droite !
Nous pique-niquons à quelques centaines de mètres de la Combe d’Allères, au soleil et au sec, c’est-à-dire sur une route goudronnée mais très peu fréquentée.
Une voiture fribourgeoise s’arrête et le conducteur nous souhaite bon appétit. Nous sommes effectivement dans le canton de Fribourg.
Repus, nous prenons la direction de la gare de Jaman.
Nous sommes encore optimistes quant à la météo… Eh oui, que voulez-vous… Les Two Swiss Hikers voient toujours des verres à moitié pleins… Ils ne sont jamais à moitié vides.
Une construction bizarre… De loin nous pensions à un pigeonnier mais de près, ça ressemble à un réservoir.
Nous sommes en admiration. Depuis le début de la balade, chaque étable, chalet d’alpage a un toit recouvert de tuiles de bois, qu’on appelle des tavaillons ou tavillons, selon d’où l’on vient.
Ici, le chalet du Bas de la Joux, altitude 1350 mètres.
Nous longeons des remontées mécaniques, des tire-fesses pour être précis.
Tellement suisse !
Une jolie cabane, à la porte sculptée.
Chalet du Bois d’Amont, altitude 1651 mètres. La taille des tuiles de bois ou tavaillons permet de se libérer de la contrainte des angles droits. Les arrondis sont du plus bel effet.
La station de Jaman est en vue. Nous croisons des promeneurs, descendus du train, et remontant à la station via une boucle.
Il y a également une via ferrata à proximité.
Nous, nous allons en direction de La Perche.
A ce moment, Stefano me propose deux alternatives… Prendre le chemin du retour ou monter aux Rochers de Naye.
Les Rochers de Naye étaient l’objectif premier de la promenade du jour mais notre escapade par le col de la Pierra-Perchia et la Combe d’Allières nous a “coûté” deux bonnes heures.
Cependant, il n’est que 15h15… Les Rochers de Naye sont annoncés à 1 heure de marche. Petit calcul… Nous pourrons être à la voiture avant 19h. OK, va pour les Rochers…
Le sentier est à flanc de montagne. La brume donne un éclat particulier au lac.
Première montée catégorie A de la journée. Dans le sens de la pente. Classée dangereuse par un panneau… Ne penser à rien. Un pas après l’autre… C’est toujours la recette gagnante.
Encore un effort… Les yourtes sont en vue. Nous y sommes presque.
La gare des Rochers de Naye…
et les yourtes…
Un enclos avec des marmottes de tous pays et des fashion victimes, montées en train, en talon, doudoune, pantalon blanc et sac Vuitton… Nous les regardons, pensifs…
Une chose est certaine. Nous reviendrons aux Rochers de Naye mais sous le soleil…
16h… S’agit pas de traîner… Stefano regarde la carte pour un sentier qui nous permettrait de faire une boucle. Il met en route ses path finding skills car le sentier est incertain.
Nous arrivons à un panneau avertissant que le sentier devient maintenant dangereux et est réservé aux touristes (c’est le mot utilisé) avertis, équipés de bonnes chaussures…
Nous convenons parfaitement aux requirements… Et nous lançons dans la descente, marquée non plus blanc-rouge-blanc (chemins de montagne), mais blanc-bleu-blanc (chemins de randonnée alpine).
Le sentier est effectivement exposé. La visibilité réduite n’arrange rien…
Des mains courantes, des escaliers au-dessus du vide… Ouah, c’est la fête… Nous sommes super excités, tout en restant super prudents.
Bravo en tout cas à la commune de Montreux qui s’est vraiment donné de la peine.
Il n’y a plus qu’à rejoindre La Perche pour reprendre le chemin du retour…
Nous envoyons notre message SPOT du jour (1) (2), ce que nous avons oublié de faire aux Rochers de Naye. Nous jetons un dernier coup d’oeil au sentier aérien qui nous a enchanté. Par beau temps, la balade doit être féérique (3).
L’aspect du lac est fascinant.
Il est 17h28. “7km jusqu’à la voiture” me dit Stefano. Que de la descente… C’est parti !
Le sentier prend le plus court chemin, dans les alpages. Raide à souhait, pile-poil sur la crête.
Au loin, des mammifères à 4 pattes. Une queue en crin, comme celle des chevaux. Mais trop petits pour être des chevaux. Peut être des poneys ? Heu non, en fait, des bovidés. Bizarre… Et des petits veaux qui tètent…
Pas bon, pas bon du tout.
Nous n’en menons pas large d’autant que ces “vaches” émettent des grognements (si si des grognements). Nous ne traînons pas. L’heure n’est pas à une étude zoologique.
La Dent de Jaman.
Nous nous approchons des Avants. Mais il faut encore descendre au fond de la vallée, passer le torrent et remonter ensuite au village.
Il est 18h39.
La remontée au village se fait au mental (en tout cas pour moi). Nous croisons un prêtre relisant son sermon. L’église n’est pas loin.
Et la voiture non plus… A 19h35, nous démarrons, sachant que nous avons une heure de route pour rejoindre la maison…
Nous sommes un peu beaucoup en retard sur l’horaire prévu mais bon… Nous avons voulu jouer les explorateurs et avons eu raison… Ne manquait plus que le soleil.
Itinéraire du jour
Autoportraits
… Aucun :-(
Alors, à l’ère du numérique, la fabrication d’un autoportrait est de mise…