Grand tour (32 km quand même) au départ de Petra Felix. La première partie de la randonnée se fait dans une partie du Jura que nous connaissons moins bien, sinon pas. Le retour se fait en passant par le Mont Tendre.
La semaine passée j’ai parlé à Stefano de mon souhait de retourner du côté du village des Tipis. Une partie du temps consacrée à la lecture du matin a donc été consacrée à la recherche et l’élaboration du tracé du jour. Et ce sera du lourd, a prévenu Stefano. Avertissement confirmé lorsque je le vois préparer le réveil.
C’est donc à 6h00 que nous nous levons. Hum, ça sent bon les vacances d’autant qu’aujourd’hui, jeudi de l’Ascension, est un jour que nous « volons » à nos employeurs.
Aller à Petra Felix demande plus d’une heure. C’est donc vers 8h30 que nous y arrivons.
Nous longeons la route cantonale quelques dizaines de mètres avant de nous engager sur celle qui monte vers la buvette des Croisettes.
Buvette des Croisettes, haut lieu de tourisme, envahi par les citadins le weekend, que nous fuyons comme la peste. Néanmoins, reconnaissons-le, ils savent « y » faire pour attirer le chaland.
Très vite, nous bifurquons sur la route forestière qui monte au chalet Les Ermitages.
Le village des Tipis est désert.
Il n’ouvrira pas cette année. Le site web indique :
Afin de mieux vous servir dans le futur, toute l’équipe du village de tipis vous informe de la suspension provisoire de l’accueil durant la saison 2020.
Bon, ben, voilà ! Nous sommes retournés au village des Tipis. Notre balade pourrait s’arrêter là mais… il est vraiment trop tôt pour rentrer. A peine 8h58.
Allons voir la Chaudière d’Enfer.
La Chaudière d’Enfer semble être un bois, traversé par un large sentier, relativement plat et toujours recouvert de feuilles, car ici, les feuillus sont rois.
Il n’y a ni diable, ni chaudron. Presque décevant.
Nous débouchons sur la route, en contrebas des tire-fesses de L’Abbaye.
Pour la première fois, nous partons vers le chalet du Communal de l’Abbaye. Une voiture nous dépasse. Ce n’est pas bon signe. Surtout lorsque nous la voyons s’arrêter devant le chalet. Ah, peut-être est-ce finalement une manifestation du diable ? Derrière le chalet, la Dent de Vaulion.
Notre prochaine découverte s’appelle La Picotette. Pour y aller, il suffit de suivre la route. Route sur laquelle passe une voiture… Je n’en dirai pas plus… Ça sent le brûlé.
La Picotette, ou Picotettaz, comme une plaque l’indique.
Nous coupons à travers champ pour rejoindre le Gîte à Doda. Datant de 1946, il fait figure d’ancêtre parmi tous les chalets privés que nous connaissons.
Tout à côté, il y a un autre chalet, qui, même sans nom, doit être béni des dieux : il a été épargné par la chute d’un arbre. Il s’en est fallu de peu : moins d’un mètre.
Nous continuons dans le pâturage qui, de pâturage n’aura bientôt que le nom à en juger par le nombre de petits sapins qui peu à peu occupent le terrain.
Nous apercevons juste à temps des vaches et leur veaux affalés dans l’herbe, sous les arbres. Ni une ni deux, nous enjambons un mur et les fils de fer barbelés qui vont avec.
Prudence est mère de sûreté.
Nous laissons donc un mur, une clôture et un bosquet de sapins entre leurs cornes et nous.
Mais, à priori notre présence les dérange et nous les entendons se lever puis partir au galop.
Nous les retrouvons quelques dizaines de mètres plus loin. Elles nous regardent et repartent au galop. Elles finissent par se regrouper près d’une mangeoire. De là, elles nous observent.
Elles finissent par se laisser amadouer et s’approchent. Je parviens à en toucher une ou deux.
Nous sommes à La Coche. Que dis-je… La Grande Coche.
Le chalet est désert. A part les vaches. Mais les vaches n’ont pas de voiture. Enfin, à ce que je sache…
En repartant, un tronc suspendu me fait un clin d’œil. Moi qui ai toujours de la peine pour traverser les rivières en crue et au courant impétueux. C’est l’occasion rêvée pour s’entraîner. Il est suffisamment haut pour que son passage soit un peu challenging. Mais en même temps, en tomber, ne devrait pas provoquer trop de bobos.
Stefano immortalise cette petite victoire.
Nous partons plein sud en direction du chalet Le Bucley.
En suivant ce mur, nous serions très vite arrivés à La Blondinette. Mais ce n’est pas une option.
Le Bucley.
Devant, des engins de chantier sont en train de creuser un grand trou.
Nous partons vers Le Mazel.
Alors que nous sommes arrêtés pour faire une photo du ce panneau, un homme arrive, chevauchant une moto, sans casque.
Il s’arrête pour nous demander si nous sommes perdus. C’est le berger des chalets Le Mazel et Le Bucley. Nous en profitons pour lui demander le but des travaux. Pour construire une fosse à purin, nous dit-il.
Cet hiver, sur cette belle pente, nous avions tracé des 8 en slalomant à ski.
Le Mazel. Le pré aurait besoin d’un sacré nettoyage.
Le toit est récent, mais les vieilles poutres ont été conservées.
Du chalet Le Mazel nous retombons sur un sentier largement fréquenté où vélos et randonneurs se côtoient. Et quand je dis côtoyer, c’est également pour dire que personne ne respecte les règles de distanciation sociale. Y’a que nous qui faisons des détour à chaque rencontre. Si trois randonneurs marchent de front, aucun ne va bouger pour se mettre en file indienne.
Passage de mur.
Autoroute au milieu des gentianes.
Le refuge Bon Accueil est lui aussi occupé mais ses occupants ont la bonne idée de rester à l’intérieur.
La Racine.
Et entre La Racine et le Croset au Boucher, les jolies citernes et leur mur de pierre sèche.
Le Croset au Boucher, désert…
Nous récupérons le sentier des Crêtes et partons vers le Mont Tendre.
Près de la cabane du Servan, les pierres affleurent, ajoutant du relief au paysage. Nous sommes à l’extrémité ouest de notre boucle. A partir de là, nous pouvons considérer être sur le chemin du retour. Chemin du retour qui s’avère souvent être plus long que l’aller.
Le chalet de Yens, juste avant la montée vers le col.
La montée se fait en évitant les randonneurs qui descendent car aucun ne semble connaître la règle qui préconise de laisser la priorité aux randonneurs qui montent. Sitôt qu’un bipède est dans notre champ de vision, nous nous arrêtons et sortons du sentier. J’ai renoncé à saluer. Ils m’énervent un peu ces randonneurs du dimanche. En plus y’en a beaucoup.
Coucou, Mont Blanc.
Nous restons au sommet le temps d’un autoportrait. Notre prochaine destination est Le Rizel.
En y allant, nous voyons au loin un groupe de randonneurs en train d’escalader le mur. Nous faisons de grands gestes, essayant de leur faire comprendre que ce n’est vraiment pas une chose à faire. Peine perdue ! Nous rencontrons pour la 3ème fois une dame pratiquant le trail running. Elle nous dit : re-re-rebonjour ! Nous discutons un moment et elle nous fait par de son étonnement concernant le manque de discipline des promeneurs concernant la distanciation. Ouf, nous ne sommes pas seuls à nous faire la remarque. C’est toujours rassurant.
Là, nous sommes à la bifurcation entre la route qui descend au chalet de Pierre et le sentier qui part vers Le Rizel.
Comme la faim nous taraude, nous nous arrêtons avant Le Rizel dans un endroit où nous nous étions déjà arrêtés : le Creux à la Biche.
La reprise n’est pas évidente : mes jambes se sont mises en vacances.
Descente vers Le Rizel.
Nous faisons un détour par un chalet que nous avons aperçu de loin, une des seules fois où nous sommes venus ici. Il s’avère que le chalet s’appelle La Cabaski et qu’il appartient au ski club de Montricher-Rizel.
Nous descendons à travers la forêt vers le Pré de l’Haut Dessus. Le sentier est approximatif.
En premier plan, le chalet du Pré de l’Haut Dessus. En second plan, le chalet de Pré de l’Haut Dessous.
Lorsqu’ils entendent nos voix les bergers sortent. Nous pouvons ainsi papoter quelques minutes, voire dizaines de minutes. Ils ont le temps semble-t-il. Il nous raconte qu’avant, non loin de là, il y avait des mines de fer. Nous parlons de la combe de la Verrière où les verriers s’étaient installées. Nous évoquons également les toblerones, qui, s’ils font partie du paysage suisse, ne sont pas toujours appréciés. Il nous dit avoir essayé de s’en débarrasser d’un à coup d’explosif, sans succès. Trois vaches pleines sont dans le champ, juste à côté du chalet. L’une d’elle, noire, va sans doute donner naissance à des jumeaux. C’est vrai qu’elle est énorme. Nous nous promettons de repasser bientôt afin de voir les bébés.
Les autres occupent le terrain. En haut, la buvette de Châtel.
Nous décidons de passer par les Ordons puis les Arrufens pour rentrer. Tout ça pour aller à la cabane des Italiens. Aux Ordons, la porte est ouverte et un vélo est posé contre le mur. Le berger du Pré de l’Haut Dessus nous a confirmé que le chalet est une ancienne fortification.
Le couvert des Arrufens.
A la sortie du pâturage des Arrufens.
Nous parcourons sur toute sa longueur la Côte de Châtel. La route forestière nous permet de marcher côte à côte et de commenter ainsi nos rencontres du jour.
Nous arrivons devant la cabane des Italiens et constatons qu’un monsieur est assis devant, sur le banc. Stefano ne se démonte pas et lui demande si ça le gêne que nous le prenions en photo avec le chalet. L’idée n’a pas l’air de l’enchanter et il propose d’aller se cacher. Yes! Nous n’aurons donc pas fait ce grand détour pour rien.
L’intérieur est sobre et peu de graffitis salissent les murs.
Ce chalet, comme son nom l’indique, a été construit par trois bûcherons bergamasques, employés par la commune de l’Isle. En voici l’histoire complète.
Ça c’est du costaud !
Nous terminons le contournement de Châtel et retrouvons le Pré de l’Haut Dessous en passant par la combe de la Neige.
Nous en profitons pour prendre quelques photos du chalet Le Mazot.
Le chalet du Jura-Club est occupé. Nous filons donc par le bois des Pralets en direction de la buvette des Croisettes.
Le parking plein et la foule agglutinée sur la terrasse nous informe, si nous ne le savions pas encore, que le confinement est terminé et que le Covid 19 n’est plus qu’un mauvais souvenir. Attérant !
Notre dernier chalet du jour sera le Vieux chalet du Pont, qui, comme son nom l’indique, est flambant neuf !
Nous arrivons à la voiture un peu après 18h00, au terme de 9 heures et 38 minutes de marche et quelques 1’000 mètres de dénivelé positif.
Ouf ! Stefano m’a prédit du lourd et ce fut effectivement le cas. Mais quelle journée magnifique !
Itinéraire du billet
C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.
Autoportraits du jour
Au Mont Tendre.
Au Creux à la Biche.