Magnifique journée en perspective. Nous partons de la station de ski de St-George en direction de la Sèche de Gimel via le Pré de Rolle et la Fontaine Valier. De là, nous complétons notre boucle par l’ouest puis le sud, par la Sèche des Amburnex, le Chalet à Roch Dessus notamment.
Cette semaine, alors que nous étions au travail, il eut 2 ou 3 jours où le ciel fut parfaitement bleu, sans un nuage, y compris sur les crêtes du Jura. La vie est trop injuste !
Mais ce matin, nous prenons notre revanche.
A 10h22, nous sommes garés au pied des pistes de la station de ski de St-George. La lumière est exceptionnelle et les couleurs de l’automne fantastiques.
Nous prenons rapidement de la hauteur en montant le long des pistes. Nous rejoignons le sentier qui mène à la Glacière, puis une route goudronnée.
Nous retrouvons notre ours, car, oui, il y avait des ours dans le Jura, il y a quelques siècles.
Voici ce qui est marqué sur la pancarte:
Extrait du journal du Baron Guiguer de Prangins – Octobre 1772
Il nous est arrivé le samedi comme un hommage de Jacques Capt ancien berger à Prangins une pièce de viande de l’ours, auquel ledit Capt a donné le coup de mort par un coup de bayonnette dans la gorge, le vendredi au dessus de Saint-Georges. La description est gigantesque. La tête est énorme pour sa grandeur : Elle mesure du toupet (front) au museau, 15 pouces (45 cm env).
La patte de devant 9 pouces (27 cm) de long sur 6 pouces (18 cm) de large. Depuis le toupet jusqu’à la queue, 7 pieds, 9 pouces (2.40 m env)
Je suis pour la diversité de la flore et de la faune, mais là… je ne suis pas certaine de vouloir croiser un tel spécimen au détour d’un sentier.
Non loin de la sculpture, un lieu appelé L’eau Pendante. Sur une falaise, de l’eau suinte. Une partie est récoltée et vient alimenter une fontaine.
La fontaine.
A cet endroit, la route passe au pied d’une falaise. C’est assez atypique du Jura et donc forcément très joli.
En parlant d’atypique, justement… Rencontré quelques centaines de mètres plus loin.
Nous quittons la route pour reprendre un sentier. Aucun doute quant à là où il va.
La Glacière. Un trou (ou böcc) bien sombre. Un gouffre même.
Nous arrivons au Petit Pré de Rolle, à quelques mètres de la place de pique nique où nous avions dévoré nos sandwichs la semaine passée ou encore celle d’avant. C’est là que nous avions rencontré une dame qui cherchait désespérément (et le mot n’est pas exagéré) la Glacière. Elle avait un livre, doté d’un vague plan. Stefano lui a indiqué le chemin mais elle semblait sceptique. Elle s’est adressée ensuite à des randonneurs qui lui ont donné d’autres indications. Ils l’ont sans doute convaincue. On ne connaît pas la fin de l’histoire. Tant pis pour elle. Car nous venons de prouver que les indications de Stefano étaient justes.
Le chalet du Petit Pré de Rolle.
Arrivés au chalet, nous partons à droite, en direction du Pré de Rolle. Nous nous réjouissons déjà de retrouver ce pré et les petites combes aux magnifiques arbres que nous devons traverser avant d’y arriver.
Le couvert du Pré de Rolle. Nous nous y sommes réfugiés une fois alors qu’il pleuvait. Nous y avions fait un joli autoportrait (L’ancien pâturage du Grand Pré).
Mais aujourd’hui, point de pluie. Un ciel clair, au prix d’une température assez fraîche. À l’ombre, elle ne doit pas dépasser 12°. À certains endroits, le sol est encore recouvert de givre.
Prochaine destination : La Fontaine Valier, m’annonce Stefano. Puis les Amburnex et la Sèche de Gimel. Chic !
Nous prenons une route forestière avant d’atteindre la partie la plus large du Pré de Rolle.
Une courte montée nous amène à la Fontaine Valier où de l’eau coule. La table et les bancs ont été mis à l’abri sous un toit de fortune jusqu’au printemps prochain. Il nous semble que le tuyau de la fontaine et son manchon de bois sont tout récents.
Nous continuons notre montée vers le sentier des Crêtes du Jura. Sentier que nous dédaignons car nous choisissons de descendre vers Les Amburnex.
Le ciel est gentiment en train de se voiler.
Mur de pierre sèche au pré des Amburnex.
Nous tentons de traverser la Combe des Amburnex mais l’eau qui stagne à tôt fait de nous décourager. Nous suivons sagement la route, histoire de garder les pieds au sec.
Nous arrivons à un de nos murs de pierre sèche préféré. Il y la particularité d’être bicolore : gris et ocre. Et en plus, des passages ont été aménagés pour laisser passer les petites bêtes, comme les lapins par exemple, hein ? (même si nous ne sommes pas certains que les lapins aient élu domicile dans le Jura). À Houston, nous avions dans l’idée d’acheter un couple de lapins et de le lâcher non loin des endroits ravagés par l’inondation de 2016. Idée qui n’est restée qu’une idée. Heureusement d’ailleurs, vu les inondations qui ont eu lieu fin août 2017. Mais si, ici, dans le Jura, nous tentions le coup ? Il ne nous reste plus qu’à trouver des lapins un peu rustiques. Affaire à suivre…
Stefano en pleine photographie du mur.
Nous nous arrêtons au chalet de la Sèche de Gimel pour notre pique nique.
Nous nous remettons assez rapidement en route. Il est déjà 13h30.
Notre prochaine destination est le couvert de la Sèche de Gimel.
En 5 ans, il n’a pas pris une ride. Toujours aussi joli. De face…
comme de profil.
A partir de là, nous amorçons le retour. C’est-à-dire qu’à partir de ce moment, Stefano imagine la seconde moitié de la boucle qui va nous ramener à la voiture. Cette seconde moitié de boucle est souvent plus longue que la première. Ce sera d’ailleurs le cas aujourd’hui. Nous avons couvert environ 11.5km et notre boucle fera 29.6 km. Je vous laisse faire le calcul.
Nous longeons la Sèche des Amburnex par le haut, en nous dirigeant vers le sud ouest. Nous suivons le mur qui délimite le pâturage. Il y en a des centaines et des centaines de mètres.
Stefano lira que, jusqu’à la fin du 18ème siècle, les séparations entre les prés étaient faits d’arbres abattus et entremêlés. Lorsque le bois a commencé à devenir une denrée rare et donc plus chère, la pierre a petit à petit été utilisée. Un muretier ou murailleur (une personne spécialisée dans la construction des murs) construit en une journée de travail une portion de 2.5 à 3 mètres. Le travail fourni ici, juste pour entourer La Sèche de Gimel, est colossal.
C’est là que nous quittons le pâturage de La Sèche de Gimel.
Nous continuons dans la forêt et suivons sporadiquement des petites combes.
Stefano m’annonce que nous allons arriver au Ranch de la Pierre à Lièvre. Wow… Souvenir, souvenir… Nous y avions pique-niquer une fois, une peu forcés d’ailleurs, suite à une belle averse.
Le chalet, lui, date de 1962.
Le sentier nous mène ensuite au Chalet à Roch Dessus.
Ce chalet, il est magnifique grâce aux peintures qui l’ornent.
Sa façade ouest.
Les prés ont été labourés par le passage d’un tracteur d’exploitation forestière. Nous avons lu, quelque part, sur un panneau, que les roues des tracteurs n’abîmaient pas la surface du sol car la pression au cm2 n’est pas très élevée. Certes, mais à voir les larges et profonds sillons qui défigurent les prés, nous avons des gros doutes.
Nous arrivons à la croix de la Vue de Genève. De Genève, nous ne voyons rien, les sapins ayant occupés le terrain.
Après un petit bout de descente, nous arrivons sur une route au lieu-dit de la Place d’Armes.
Au loin, cachée derrière un arbre (et à contre-jour), la Petite Chaux.
En arrivant à la Rionde Dessus (parfois orthographiée aussi Riondaz Dessus).
Le Couvert de la Rionde Dessus. À voir les barbelés qui l’entourent, de couvert, cette bâtisse n’a que le nom. Elle semble uniquement destinée à recueillir de l’eau.
Nous traversons la route qui mène à La Bassine.
Quelque part entre la Rionde Dessous et la Perroude de Marchissy : une belle ribambelle d’Amanite Tue-Mouche. Hum, ce beau rouge… On a presque envie de les croquer à pleines dents.
Nous arrivons par des moyens détournés et des sentiers absents de la carte à la Perroude de Marchissy.
Il est 17h30. Là, il ne faut pas traîner. La solution de facilité est de prendre le Sentier du coq. Chose dite, chose faite.
Aux Echadex, il y a encore du bétail. Un paysan arrive d’ailleurs, portant des cubes de sel.
Nous sommes au-dessus de Marchissy. Il nous faut dévier vers St-George. Pour ce faire, nous suivons une série de routes goudronnées et de routes forestières dont certaines montent. Mais c’est tant mieux car le soleil s’est caché et la fraîcheur est là, qui se fait bien sentir. Je regrette de ne pas avoir pris nos gants, restés dans la voiture.
Vers un lieu nommé Les Prés de Joux.
18h48.
Nous arrivons à la voiture 3 minutes avant 19h. J’ai les doigts gourds. Nous faisons le service minimum sur les chaussures et nous réfugions dans la voiture. Bientôt les sièges chauffants viennent nous réconforter.
Le retour à la maisons se fait sous un coucher de soleil extraordinaire. D’abord, le Mont-Blanc se pare de rose. Puis, côté Jura, le ciel s’enflamme. Du jaune, du rose, du rouge. C’est merveilleux.
Les chiffres du jour
Stefano annonce, quelques mètres avant d’arriver à la voiture, que les prochaines randonnées seraient plus courtes car les jours se font de plus en plus courts. Mais en attendant :
- 8h39 de marche, avec un micro arrêt au chalet de la Sèche de Gimel
- 29,6 km
- quelques 1008 mètres de dénivelé positif
- 150% de joie et de plaisir
Autoportraits du jour
Aux alentours de la Sèche des Amburnex.
Au Ranch de la Pierre à Lièvre.