L’église San Martino de Calonico

Que ce soit depuis l’autoroute ou la route cantonale, lorsque nous roulons en direction de Lugano, un peu après Faido, nous avons toujours observé avec intérêt une petite église blanche perchée sur un éperon rocheux. Autour de la maison, la neige est encore trop présente pour autoriser des randonnées « à pieds secs ». C’est donc l’occasion, pour une fois, de prendre la voiture, de descendre dans la vallée à la rencontre de cette petite église, la chiesa San Martino.

De Faido, nous attrapons le sentier strada bassa – route basse – situé au bas des pentes des montagnes qui bordent le nord de la vallée. Nous longeons d’abord l’hôpital et traversons ensuite le village de Chinchengo. Dans les jardins entretenus avec soin, les fleurs printanières sont en pleine éclosion : jonquilles, narcisses, pensées et primevères multicolores égayent les pelouses et les parterres. Les magnolias commencent à se faner mais les camélias explosent dans un feu d’artifice de fleurs rouges ou blanches, qui contrastent avec le vert foncé et luisant de leurs feuilles.

Puis le sentier devient forestier, la nature reprenant ses droits jusqu’à l’arrivée au village de Chiggiogna et de sa cascade qui déverse, été comme hiver, une eau fraiche et transparente dans un bassin où il ferait bon s’y baigner. Je le contemple d’ailleurs avec envie. Peut-être qu’une petite baignade me donnerait un coup de fouet ? Ce matin, la moindre petite pente me demande de gros efforts.

La strada bassa est un sentier de randonnée pédestre. Le marquage est celui avec lequel nous sommes familier : des traces jaunes entourées de noir et quelques fois, un losange métallique jaune cloué sur un tronc et marqué « sentiero ». Bon, sur la photo ci-dessous, le balisage est incertain. Blanc et rouge d’un côté, jaune de l’autre.

Celui-ci est encore plus incertain ! Quoique l’escargot est une parfaite illustration de mon ressenti d’aujourd’hui !

C’est finalement le rouge et blanc qui prend le dessus. Le terrain devient un peu plus accidenté, et le sentier se rétrécit occasionnellement.

Des marches de pierre, des pavés grossiers et de la maçonnerie viennent parfois le consolider.

Une autre cascade, au-dessous de Cavienca.

Quelques minutes plus tard, nous rejoignons la route qui mène à Calonico. Nous y rencontrons nos deux premiers randonneurs qui, eux, marchent en sens inverse.

L’église San Martino est maintenant visible.

Nous nous approchons.

La rampe qui y mène est joliment pavée. Pavée n’est peut-être pas le mot adapté. Cailloutée, galetée (de galet) le seraient plus mais ils n’existent pas. L’adjectif « caladée » semble plus exact mais il est réservé aux régions françaises du Languedoc et du Roussillon.

Nous remontons vers le village de Calonico et nous arrêtons devant une immense maison, aux étages de bois posés sur une base de pierre. Les poutres de bois massif sont multi-centenaires. Elles ploient légèrement sous le poids de l’ensemble. Cette maison, la casa Regina, construite en 1684, est une des rares maisons bâties entièrement avec du bois, exception faite du socle. Elle était idéalement placée à proximité des chemins muletiers où transitaient les marchandises et où étaient perçues des taxes fiscales. Espérons qu’à l’époque aucun petit bonhomme au teint orange ne trainait dans le coin. Aujourd’hui, la casa Regina a été reconvertie en maison de vacances pouvant accueillir un maximum de 9 personnes simultanément.

Nous voici au point de retour de la balade. Stefano a planifié un retour par un autre itinéraire, celui de la strada alta – route haute -.

Petite étable isolée au-dessus de Cesü.

Nous décidons d’un commun accord de nommer cet endroit : centre d’entrainement intensif pour pics verts.

Le ri de Sassengo.

A Tengia, un modeste bourg au-dessus de Fusnengo, un panneau nous arrête quelques minutes. Les grands-parents des frères Guzzi – des motos Guzzi Giuseppe et Carlo, quittèrent le village de Tengia pour la plaine milanaise. Carlo Guzzi, en 1919, aidé de Ripamonti, réalisa le prototype de moto G.P. En 1928, Guiseppe enfourcha une moto Guzzi Norge et partit pour le Cap Nord. En 1950, il conçut la première soufflerie d’Europe utilisée non seulement pour étudier l’aérodynamisme des motos et des pilotes mais qui fut également mise à contribution pour la conception des combinaisons des pilotes de bobsleigh, vainqueurs des JO en 1956.

Au village suivant, à Rossura, nous faisons un crochet par l’église San Lorenzo.

Une grande traversée dans la forêt sépare ce village du prochain, Calpiogna. A mi-chemin, la traversée du ri di Triöcc.

De Calpiogna, le sentier ne fait que couper la route jusqu’à Primadengo. C’est raide et peu intéressant. La dernière portion de sentier nous fait découvrir une autre église, la Madonna delle Rive, bâtie en 1839 sur les ruines d’une chapelle détruite par un tronc ayant dévalé de la montagne et inaugurée en 1841, le jour de la fête de la Madonna di Re. Le manque de recul nous empêche une quelconque photo mais une jolie esquisse peut être vue en cliquant sur ce lien.

Nous arrivons à la voiture un peu après 16h30. Le parking est au soleil et l’intérieur de la voiture surchauffé. Désormais, lorsque nous verrons de loin l’église San Martino, nous pourrons dire : nous y étions !

Itinéraire du jour

C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.

Autoportraits du jour

A l’église San Martino.

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À propos de Marie-Catherine

Randonneuse, blogueuse et photographe amateur chez Two Swiss Hikers.

En phase de préparation de voyage, je m'occupe du choix voire de l'achat du matos et organise les bagages. Ma principale activité consiste à me réjouir des vacances qui arrivent ! Je deviens plus active au retour : il faut trier les photos (et des photos, il y en a...) et rédiger les billets de ce blog.

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