Nous bouclons une belle balade de près de 28 km qui nous permet découvrir la ferme Mollards des Aubert, de pique-niquer au Pré d’Etoy avant de monter au Mont Tendre pour un retour classique à la voiture.
Soleil tout rond et tout jaune pour ce 14 novembre. Sur l’écran tout du moins. Nous verrons dans la vraie vie. Et pour profiter au maximum de la journée, une seule solution. Se lever tôt et rentrer juste avant que la nuit ne tombe.
7 heures du matin. Le réveil sonne. Ça pique même si, paraît-il, il n’y a pas d’heure pour les braves. Nous quittons la maison un peu avant 9 heures, sous le brouillard. Mais avant d’arriver à Burtigny, le ciel s’est dégagé et montre sa « bleutitude » infinie.
Nous laissons la voiture au parking de la Grande Rolat, la Grande Rolat étant la forêt qui longe la route à cet endroit là.
Il fait un petit 7° et nous sommes à l’ombre. Nous nous préparons donc rapidement, tout comme les premières centaines de mètres que nous avalons.
Nous avons déjà commencé à fredonner de concert la même chanson : I’ll wait de Kygo, Sasha Sloan. C’est une chanson qui revient souvent sur notre playlist et que nous aimons particulièrement. Nous sommes joyeux, heureux d’être dehors, ensemble, sous un magnifique ciel bleu.
L’Intercommunal. Comme promis par l’affichette placardée sur la porte, titrée « Avis aux squatteurs », le refuge a été nettoyé et surtout vidé. Loin les matelas, duvets crasseux et autres « effets personnels » laissés par les gens de passage. Un refuge est un refuge et pas un chalet de weekend. Le résultat est là. Même s’il est un peu pitoyable et vieillot, il inspire plus confiance.
Nous sortons de la forêt. Le soleil nous chauffe les mollets.
Toujours au pas de course, nous faisons un détour par Ma Chaumine avant de redescendre dans le pré.
En contrebas, le couvert de la Sèche de Gimel.
Qui vaut bien le détour.
Le premier objectif du jour est d’aller découvrir les Mollards des Aubert. Pour l’instant, nous n’avons pas de second objectif.
Pour y aller, nous devons descendre en direction du village Le Brassus et traverser la route du col du Marchairuz.
Le baliseur est passé récemment. Ce panneau est tout frais.
Juste avant de traverser la route : le couvert de la Lande Dessus. Que l’on va bientôt rebaptiser en couvert du haut de la Lande Dessus. Car un peu plus bas, un peu plus proche de la Lande Dessus, il y a un autre couvert. Il y a collision de couverts.
Le même couvert.
La ferme des Mollards des Aubert nous surprend par son volume.
Elle est imposante et ne paie pas de mine extérieurement.
Quelques terrasses, consolidées par des murets de pierre sèche, témoignent de l’activité agricole qui y régnait.
Voici l’ensemble : une belle propriété, bien exposée, jouissant d’une magnifique sur la vallée de Joux.
10h50. Maintenant que notre objectif est atteint, que faire pour occuper les 6 heures de clarté restantes ? Et si nous continuions à marcher ?
Nous partons vers le nord-est, en suivant parallèlement la vallée de Joux.
Nous arrivons au Grand Revers, avec ces deux chalets privés. Celui-ci n’a toujours pas de nom.
Et lui, c’est Daphné, tout de rouge vêtu.
Pour garder la direction, nous faisons un peu de freestyle dans un pâturage boisé pour rejoindre la route qui monte de L’Orient.
Le Chevreuil, avec ses jolis rideaux aux motifs de vache et sa plaque toute récente. C’est vrai que l’ancienne était devenue à peine lisible.
Les Rocailles sont fermés et le mobilier de jardin, constitué de palettes de bois assemblées, a été mis à l’abri sous l’avant toit.
Le Croton, avec son pan de toit dont les tavillons commencent à être plus que fatigués. Certains, tels des feuilles mortes, oscillent sous le vent léger.
La la la la la lalère… Nous chantonnons presque sans interruption sur la mélodie de I’ll wait, notre fameuse chanson du jour.
Du pâturage du Croton, nous passons à celui des Esserts, longeant le bois de la Barre, sur notre droite.
Pour une fois, nous pouvons nous en approcher. Je ramasse quelques bûches tombées du tas que je remets d’aplomb.
L’arbre solitaire dans le pâturage du chalet du Chef. Cette fois-ci, j’ai pris mon temps et le résultat est, ma foi, pas si mal.
Au chalet du Chef, un vététiste solitaire attend. Lorsqu’au loin je vois arriver sa partenaire, je ne peux m’empêcher de lancer « c’est le moment de lui acheter un VTT électrique ». Il me répond : « Je crois bien que ça va être nécessaire… ». En repartant, il nous dit : « A toute à l’heure ».
Du centre en partant vers la gauche : le chalet du Chef, la Pièce chez Marc dont la partie habitable a été tout récemment rénovée et puis, au fond, la Pièce aux Reymond.
Le couvert du Chef, abrité derrière son sapin.
Je demande à Stefano si son tracé prévoit de passer par le pré d’Etoy. Pas vraiment me répond-il. Mais pourquoi pas. Parfait, dis-je. Et si l’heure s’y prête, nous y pique-niquerons même. Na !
Du coup, le chalet du Pré d’Etoy devient notre deuxième objectif de la journée.
Mais d’abord, Les Quatre Puits.
Et le Petit Croset, où nous sommes rejoint par le couple à vélo.
La citerne du Buron.
Stefano décide de faire un crochet par le Croset du Buron.
Nous aimons bien son arbre qui lui sert de sentinelle.
Les deux citernes, près du Croset au Boucher.
La Racine, derrière son joli mur de pierre.
Le Bon Accueil. La porte est ouverte, des voix s’échappent et des ombres dansent derrière les fenêtres, le tout dans le respect de la distanciation sociale, bien sûr ! Sur le sentier, nous retrouvons encore une fois notre couple de cyclistes.
En route vers le Pré d’Etoy. Les piquets bleus de la piste de ski de fond sont prêts. Que tombe la neige. Beaucoup et pour longtemps.
Le chalet du Pré d’Etoy est désert. Point de jeep ni de pick-up blanc pour troubler la tranquillité de ce coin de paradis.
Nous restons à l’extérieur de la partie louée, histoire de ne pas attirer les foudres de l’irascible locataire, des fois qu’il tombe sur ces photos.
La zone bétonnée devant la porte de l’étable (qui fait donc partie de la zone non louée et donc libre d’accès puisque appartenant à la commune) se révèle trop exposée au vent et nous nous réfugions contre le mur sud. La bouche pleine, je propose une montée au Mont Tendre. La proposition est acceptée mais il faudra faire vite me dit-on.
C’est pourquoi, sitôt partis, nous montons en ligne droite vers le chalet de Pierre avant de retrouver la route qui nous amène à la buvette du Mont Tendre. Le sang qui coule dans mes veines a de la peine à choisir entre les jambes et l’estomac, plein, où il faut s’activer un peu.
Vu depuis la buvette du Mont Tendre, où le parking est bien occupé, le point géodésique est noir de monde. Confinement oblige. Les magasins sont fermés et en plus il fait beau.
Mais, avec un peu de patience, nous l’avons pour nous tous seuls, quelques 30 secondes. Ce qui suffit amplement pour un clic-clac.
15h30. Plus que deux heures de lumières. Nous ne rentrerons donc pas par le chemin des écoliers.
Direction le chalet de Yens.
Sur le sentier qui descend, nous croisons beaucoup de randonneurs venant dans le sens inverse. Ce qui nous étonne quand même, vu l’heure tardive.
La cabane des Servans est déjà à l’ombre.
A proximité de La Pivette, nous quittons le sentier des Crêtes pour suivre les contours d’un pâturage boisé qui nous amène à la hauteur (en altitude) de L’Eglantier.
Le Grand Croset Dessus.
Nous suivons la combe du Cerf puis décrochons pour suivre le sentier qui conduit au refuge du Bois Carré, où, sur quelques centaines de mètres, les engins d’exploitation forestières ont massacré le sentier, le rendant impraticable.
Mais, n’est-ce pas le prix à payer pour avoir un joli stock de bois ?
A 17h01, nous sommes à La Perrause.
Ça va le faire, me dit Stefano. A 17h30 nous serons à la voiture. A condition de ne pas faire le détour par La Plateforme.
Nous parcourons le dernier kilomètre en nous remémorant cette après-midi, l’année passée, durant laquelle la menace d’orage nous avait accompagnés, les coups de tonnerre se faisant de plus en plus nombreux et menaçants. Nous avions parcouru les dernières dizaines de mètres au pas de course. Renonçant à enlever nos chaussures devant l’imminence de la pluie, nous nous étions à peine engouffrés dans la voiture que la tempête s’était déchaînée. Pluie torrentielle, foudre zébrant le ciel et coups de tonnerre faisant vibrer la voiture. Nos rires étaient jaunes.
Aujourd’hui, rien de tel. Nous arrivons à la voiture dans la pénombre. Une voiture occupe l’espace près de la place de pique-nique. Du haillon arrière grand ouvert s’échappe de la musique. Un feu ardent envoie ses étincelles dans le ciel maintenant noir. Une belle nuit se prépare.
Itinéraire du billet
C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.
Autoportraits du jour
Sur le sentier des Crêtes, quelque part entre La Racine et le Bon Accueil.
Au Mont Tendre, bien évidemment.