Hier samedi, et malgré le temps magnifique, les aléas de la vie (!) ne nous ont pas permis de sortir dans le Jura. Pas très grave au fond puisque nous savions que le jour suivant, aujourd’hui dimanche donc, nous allions profiter un max et rattraper le temps perdu.
Nous quittons la maison sous le stratus. Nous sortons de la grisaille à Saint-George. Comme le remarque Stefano, le village est coupé en deux : en bas, dans le brouillard, en haut, sous un ciel limpide.
8h57, nous sommes prêts. Stefano vérifie les derniers détails sur le GPS. Pour ceux et celles qui nous suivent régulièrement, sans doute avez-vous reconnu le parking du col du Marchairuz, parking utilisé lors de notre dernière balade de l’année 2012 (le Mont Tendre).
L’idée du jour est de descendre jusqu’au Pré de Saint-Livres, passer par les prés de Ballens et de Mollens, remonter sur le Mont Tendre avant de rentrer. Nous verrons bien là où nos jambes voudront bien nous emmener.
Les premiers pas se font à l’ombre.
Le sentier que nous suivons est marqué de rouge, de bleu et de vert. Le rouge est un peu plus difficile à déceler, mais il est là… Qui cherche trouve !
Le soleil n’est pas loin… Nous l’attendons impatiemment. Ou peut-être irons-nous plutôt à lui ?
Nous passons par le Pré que J’aime (oui oui c’est son nom) et je me prépare psychologiquement à la descente… Qui dit descente en début de balade, dit montée en fin de balade… Aïe aïe.
Avez-vous vu la lune, au dessus des 3 sapins ?
Nous descendons vers le pré de Saint-Livres, en contrebas des Monts de Bière Devant.
C’est vraiment une « mer » de nuages.
Stefano a cadré cette photo avec amour. Le résultat – la photo de gauche – est à la hauteur.
Le ciel est étrange. Nous ne sommes pas certains de terminer la journée sous le ciel bleu.
Nous arrivons à proximité de la Foirausaz.
Contrairement à nos itinéraires habituels, nous longeons le pré côté ouest.
Le couvert.
Le chalet de la Foirausaz. Pour éviter de marcher en dévers, nous descendons dans le trou (et la température en profite pour descendre également d’au moins 10°) avant de remonter (la température itou). J’ai les poils du nez qui gèlent (ouais je sais, c’est pas très féminin ni délicat mais… 1. tout le monde à des poils dans le nez – même les stars – 2. c’est la vérité !)
Nous nous approchons et le contournons…
Deux hikers, deux traces…
La couche de neige est encore importante, malgré les conditions printanières.
Croûtée par endroit, mais molle et lourde parfois, la neige s’incruste sous nos raquettes en les alourdissant soudain d’un bon kilo. Kilo qui nous accompagne durant les 3 ou 4 pas suivants, avant que la neige ne se libère.
Nous arrivons au chalet du pré de Saint-Livres. Devant, un « coral » de pierres sèches, et une belle clôture en ligne droite que nous avons suivie un jour, faute de pouvoir passer.
Mais aujourd’hui, pour passer, c’est facile : il suffit de marcher !
Puisque nous sommes à l’ouest du pré, nous en profitons pour nous approcher de la glacière. C’est la première fois que nous la voyons de près. Nous nous promettons d’y repasser en été, afin de descendre l’échelle de fer. Mais sans aller plus loin, car les deux Swiss Hikers aiment l’air libre.
Entre le Pré de Saint-Livres et le Pré de Mollens, il y a tout un monde de prés : le Petit Pré et un autre pré au nom bizarre : la Corne.
Ici, nous quittons le Pré de Saint-Livres.
Entre le Petit Pré et la Corne, il y a un mur et un panneau.
Un peu plus loin, un choix s’offre à nous : la version facile (le Mont Tendre via la Druchaux et la Pivette), la version un peu plus tchi-tchi (qui n’est par marquée d’ailleurs, c’est la 4ème direction). Mais comme tous les chemins mènent à Rome nous décidons de partir à l’aventure vers la 4ème direction qui n’existe pas.
Nous traversons ainsi La Corne et faisons un détour pour aller voir le chalet de Pré de Ballens. Au loin, tout en haut, le Mont Tendre… On distingue le point géodésique dont je faisais allusion ici.
Non loin de là, un petit chalet privé, tout mignon, malgré les écorces d’oranges et les peaux de banane qui souillent son porche.
Nous l’avons baptisé Chalet de M’sieur Claude, en honneur de M’sieur Claude, l’ancien berger du Pré de Ballens. Il est chou, non ?
Et non loin, visible dans une trouée de sapins, le chalet du Pré de Mollens.
C’est l’endroit que nous choisissons pour la pause de midi.
Nous nous installons confortablement sur des souches en forme de tabourets et nous mettons au repos. Enfin moi, Stefano il aime bien se balader et ne reste que très rarement assis. La preuve.
Nous sommes surpris de voir que le toit n’a plus une once de neige et que surtout le devant du chalet est dégagé. La différence est flagrante par rapport au précédent chalet. Nous échafaudons diverses hypothèses : peut-être est-ce la tôle qui constitue le toit, peut-être des gens sont-ils venus déblayer ? Autant de question qui restent ouvertes.
Nous nous remettons en route, route toute tracée d’ailleurs… La montée en quasi ligne droite vers le Mont Tendre.
Mignons, ces petits cœurs, non ?
Nous traversons les Bois de Fayes. Depuis que nous sommes repartis, Stefano a ralenti son rythme de progression, ce qui me va très bien. La monté se fait sans douleur. Comme toute montée, ce n’est qu’une question de temps.
Eh, ch’tite sœur, ceux-là aussi sont pour toi…
Nous savons que la région est truffée de trous donc nous suivons sagement le GPS qui nous fait suivre sagement le sentier jusqu’à ce que celui-ci disparaisse.
Un trou !
Par moment, il faut être créatif et savoir prendre une décision… Même si cela nous mène à une montée courte certes mais extrêmement raide.
De temps en temps, nous nous retournons par admirer la vue.
Et… bientôt (enfin 1h et 15 minutes après avoir quitté le chalet), nous voici en vue du Graal.
Mais… Mais que fait Stefano à genoux ?
Une photo, bien sûr… Un bébé sapin et son papa…
Le refuge sans nom en contrebas du Mont Tendre.
Nous montons faire un autoportrait près du triangle et attaquons le retour à la voiture illico presto. Il est 14h20 et comme dit Stefano, « la route est encore longue ».
Pour le retour, je demande à Stefano de suivre la crête.
Le soleil tape de face. Facile de deviner l’état de la neige. Une véritable soupe de printemps. Stefano me dit : « le week-end prochain nous ne sommes pas là – eh oui, nous serons au Tessin. À ce train là, la neige aura disparu le week-end suivant ».
Déjà, par rapport à lundi passé, les trous se sont considérablement agrandis.
Allez, encore un joli paysage.
Nous longeons ainsi la crête et arrivons à la Pivette. Un groupe de skieurs de fond l’a investie et nous entendons leurs rires par les fenêtres ouvertes.
Petit clin d’œil au Sorcier.
Une longue montée (enfin, pas si longue que ça, mais c’est que nous avons déjà 6h de rando dans les pattes) nous conduit à la Pierre à Coutiau et à Soyouz.
Nous continuons notre route en contre-bas du Grand Cunay, entre la crête et la Combe du Cerf.
Regardez ce sapin et le nombre de ramifications partant de sa base. Impressionnant, non ?
Nous quittons le sentier pour partir dans des petites combes (appelées aussi combettes), tout en gardant une idée précise de là où nous voulons aller.
C’est parfois un peu erratique mais nous trouvons des surprises dans chaque recoin. Ici, par exemple, c’est la manière dont cet arbre à moitié vivant est tombé.
Nous retrouvons le sentier qui nous mène au chalet des Monts de Bière Derrière.
Quelques mètres plus loin, un joli dessin laissé sans doute par un couple d’amoureux.
Le chalet des Monts de Bière Derrière.
De là, nous avons encore près de 40 minutes de marche pour atteindre la voiture. Notre pas devient mécanique. Stefano m’avoue… « je suis cassé »… Ouf, moi qui n’osais pas m’avouer ma fatigue ! Elle est donc normale, puisque partagée.
Nous arrivons à la voiture à 16h53. C’est mécaniquement que nous enlevons nos raquettes (tiens d’ailleurs, ça fait tout drôle de marcher sans) et que nous rangeons notre matos… Une bonne fatigue qu’une bonne nuit de sommeil aura tôt fait de faire oublier.
Le tracé du jour
À venir, mais en attendant quelques chiffres :
– près de 8 heures de balade,
– 21 km (notre record pour une balade en raquettes),
– 1301 mètres de dénivelé positif,
– 4 Clif bars,
Autoportraits
Au Pré de Saint-Livres.
À la Corne.
À l’heure du pique-nique, au Pré de Mollens.
Au Mont Tendre, à même l’herbe…
Dans une combette…