SRN ? Ski de randonnée nordique. Pour celles et ceux qui ne nous ont pas suivis depuis quelques temps, c’est notre mode de locomotion hivernal alternatif et privilégié. Nous gardons les raquettes lorsque l’enneigement est limité ou que la neige est dure et verglacée.
Question météo, la semaine a été agitée : dans l’ordre, beaucoup de neige, beaucoup de pluie puis un peu de neige. Sans oublier des coups de tonnerre. Le résultat de ce méli-mélo est une petite couche de neige fraîche et poudreuse, de 5 à 10 cm selon l’endroit. Ah si toutes les semaines perturbées pouvaient se terminer comme cela !
Il est 10h47 lorsque nous quittons le parking de la Fontaine Froide, les skis aux pieds.
Stefano part à toute vitesse et la première montée, juste devant le chalet du Pré de Denens, me laisse haletante.
Je reprends mon souffle, encourageant Stefano à prendre beaucoup de photo.
Cette photo résume bien l’atmosphère du moment : un ciel très chargé et très contrasté. Un bleu très vif et des nuages sombres. Nous n’avons pas envie de savoir comment ça va tourner.
Quelques mètres à peine après avoir passé le chalet, la neige se met à coller. Les skis ne glissent plus du tout et deux paquets de neige par ski viennent faire copain copain avec la semelle.
Nous nous retrouvons à marcher comme si nous avions des raquettes aux pieds. Deux grandes raquettes. Par moment, les paquets de neige se décollent et nous avons, durant une ou deux foulées l’impression de nous envoler. Jusqu’à que les paquets se reconstituent, nous stoppant net dans notre élan, au risque de piquer du nez dans la neige.
Alors que nous dépassons un couple de randonneurs en train de libérer leurs skis de la neige collée, nous échangeons quelques mots quant à la qualité de la neige et je lance : c’est la double-peine. Car même dans cette descente, nous avons dû marcher !
Mais bon, tous ces désagréments ne ternissent pas le paysage extraordinaires dans lequel nous évoluons : c’est tout simplement magnifique !
Arrivée au chalet des Combes.
Je cherche les zones d’ombre car j’ai remarqué que la neige y colle un peu moins.
Le répit est de courte durée mais pendant un instant j’ai eu l’impression de glisser. Le Graal. Plutôt que de nous lamenter – ce qui serait vraiment dommage car à part la neige trop amicale, les conditions sont exceptionnelles -, nous abandonnons l’idée de glisser et nous mettons en mode raquette. Certes, des raquettes un peu plus longues que la normale, mais des raquettes.
Arrivée au Grand Croset Dessus.
MC en mode rase les sapins pour rechercher une neige différente et peut-être moins collante.
En route pour L’Eglantier. Deux traces : Two Swiss Skiers.
Difficile de croire que les parkings étaient engorgés. A part nos deux randonneurs de tout à l’heure nous n’avons vu personne.
L’Eglantier.
L’hiver dernier, nous avions pique-niqué ici et entendu puis vu des skieurs dévaler la pente en face de nous, avec plus ou moins de bonheur. C’était là ! Nous étions loin de penser qu’un jour ce serait notre tour.
Arrivée au Croset au Bouchet après une belle ligne droite où les skis tantôt glissent, tantôt collent. C’est un progrès.
Non loin, des citernes dont les murs protecteurs ont été refaits l’année passée.
Paysage hivernal.
Nous arrivons en vue de La Racine.
Notre prochain arrêt photo est pour le refuge Bon Accueil. Il est en bordure de la piste de ski de fond. Piste de ski de fond que nous suivons depuis un moment, lasses de promener nos kilos de neige. Sur la neige damée, nous arrivons à glisser.
Nous avions été séduit par l’histoire de ce refuge (voir le billet Le Sapelet Dessus). J’avais pris un bulletin de versement du refuge et envoyé quelques sous. Quelques semaines plus tard, nous recevions un petit mot de remerciement.
Nous marchons en bordure de la piste, en faisant très attention à ne pas abîmer les deux traces bien parallèles moulées dans la neige.
Nous arrivons au Pré d’Etoy. L’été passé, la dernière fois que nous sommes passés par ici, le toit était en réfection, mais visiblement les travaux sont maintenant terminés.
Entre le Pré d’Etoy et Le Mazel.
La neige a dû se transformer car nous glissons. Regardez les beaux virages et les belles traces que nous nous sommes offerts.
Nous arrivons au terme de la descente les yeux brillants de joie et le sourire jusqu’aux oreilles. Quel plaisir !
Le Mazel.
Stefano a en tête de pousser jusqu’au Rizel.
Mais l’absence de traces perturbent nos plans et nous nous retrouvons en route vers le chalet à Pierre qui lui était bien au programme.
MC en plein effort et très concentrée. Et surtout affamée. Stefano m’a promis le pique-nique au chalet à Pierre.
Manger !
Le soleil a disparu lorsque nous repartons. Nous gardons la couche supplémentaire superposée alors que nous mangions. La montée qui suit est la bienvenue.
Au loin, ce petit point noir sur la crête n’est autre que le point géodésique du Mont Tendre.
Nous regardons le ciel sombre d’une manière très détachée. Tout ce que nous risquons, c’est un peu de pluie ou de neige. Ce qui n’a jamais tué quelqu’un, contrairement à un orage.
Les sapins sont bicolores. Blancs, côté nord, verts côté sud.
Les derniers mètres de montée ne sont pas faciles. La neige a été soufflée, découvrant la glace. Il nous faut louvoyer pour trouver un terrain praticable.
A 14h50 très précisément, nous atteignons le sommet. Nous sommes joyeux et fiers de nous. We did it!
Sans surprise, nous sommes tous seuls.
La descente vers le col en direction des Rochettes s’avère compliquée. Pour deux raisons : forte déclivité et neige verglacée. Nous utilisons donc la technique de l’escalier,
puis du chasse-neige.
Nous n’avons aucune fierté : nous descendons comme nous pouvons, limitant au maximum les risques et les chutes.
Nous arrivons à notre arbre bien-aimé.
Il (l’arbre) est particulièrement mis en valeur par le ciel tourmenté.
Il méritera même peut-être un jour une galerie rien que pour lui.
Derrière nous, le point géodésique du Mont Tendre, alors que le soleil réapparaît.
Quelques belles descentes nous permettent d’améliorer la technique de nos virages.
Nous continuons vers la cabane du Rocher.
De là, nous passons de l’autre côté, toujours en descente.
Il y a d’abord Le Sorcier…
… puis La Pivette d’où s’échappent de bonnes odeurs de nourriture.
La descente jusque dans la plaine est vraiment fun. La couche de neige est épaisse, nous permettant de manœuvrer aisément.
Le chalet du Pré de Denens depuis la Combe du Cerf.
Nous contournons un marécage avant de rejoindre la voiture.
Nous sommes béats. Les conditions aujourd’hui étaient exceptionnelles, malgré quelques heures de galère pour cause de neige collante. Nous sommes ravis d’avoir pu monter au Mont Tendre (et surtout d’avoir pu en descendre ;-) ).
Cette balade restera un magnifique souvenir, c’est certain.
Itinéraire du billet
C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.
Autoportraits du jour
Au chalet à Pierre. Stefano est très concentré…
Au Mont Tendre.