Hier, nous avons vaqué à des occupations domestiques pour cause de temps maussade et aussi, avouons-le, de nécessité. Certaines fois, quand il faut, il faut.
Au lever, un peu après 8h, le ciel est magnifique : bleu dominant, avec de longues traînées blanches dans différentes direction. Les crêtes du Jura sont dégagées.
Nous prenons néanmoins notre temps et sortons un peu avant 11h. Depuis quelques semaines (en tout cas quatre), la route de Begnins est fermée. Nos options sont de suivre une déviation ou des petites routes. Ce matin, Stefano choisit les petites routes… Mal lui en prend : le premier accès à Genolier est interdit pour cause de fête. Nous dévions encore plus de notre destination finale et nous retrouvons à l’arrêt au centre de Genolier, envahi par les piétons pour cause de vide-grenier. Stefano peste et moi je suis hilare. J’adore voir Stefano pester… Surtout en italien. Lorsqu’il me dit, penaud : et tout ça c’était pour éviter la déviation, là, je n’en peu plus, je pouffe de rire…
Bref, à 11h33, la voiture est garée au parking de la Chanélaz, près du camping de Bassins. Nous ne sommes pas les seuls et de loin. Quelques minutes après nous, une voiture arrive et prend la dernière place.
Nous partons sur la route qui mène à La Chaumette. La route est encombrée de 3 ou 4 groupes de randonneurs.
Nous passons le Bugnonet et rentrons dans le vif du sujet : une belle montée. Nous dépassons un, puis deux groupes de randonneurs puis une famille dont un des gamins est à la traîne. Il râle et se plaint. En passant près du papa, je lui lance un good luck! Les parents me répondent en cœur qu’ils ont en bien besoin. Je leur donne un Clif Bar histoire d’avoir une carotte pour faire avancer le petit…
Nous arrivons vers la Dunanche. Au lieu de monter vers la Pessette comme nous avons l’habitude de faire, nous continuons vers l’ouest en direction des Frasses.
L’automne a décidément investi les lieux. En une semaine, la transformation est flagrante.
Non loin de la bifurcation entre le sentier qui monte à la Pessette et celui que nous prenons.
Une petite combe tout verte, entre le pâturage des Frasses et de la Bâme.
Nous laissons les Frasses et nous dirigeons vers le Mondion. Nous évoquons la balade que nous avions faite en raquettes, accompagnée de Lilly, une chienne qui nous avait rejoint.
Le Mondion, justement.
Sans quitter les pâturages (ils sont tous connectés), nous partons vers La Grande Enne. Les vaches sont encore bien présentes. Stefano trouve même une sonnaille abandonnée qu’il prend avec lui pour l’amener au chalet.
A la Grande Enne, il n’y a personne, à part quelques vaches dans un semblant d’enclos.
Elle nous a parlé… Si si, c’est vrai !
Toutes les vaches sont en train de ruminer. Et vraisemblablement nous les dérangeons car certaines se lèvent à notre approche. Nous gardons donc nos distances.
Une vache aux oreilles particulièrement poilues. Elle me fait penser à un vieux sage.
Les trois chevaux que nous avions vu la semaine passée sont également là. Ils sont immobiles dans le pré, le regard vague. Ils ne réagissent pas du tout à notre approche, se laissent caresser mais sans plaisir évident. Je dis à Stefano : on dirait qu’ils ont été drogués… Il me répond : j’y ai également pensé.
Nous continuons au nord vers Les Pralets. Hum je crois bien que nous allons tenter la montée au Mont Sâla par le sentier découvert la semaine passée.
Aux Pralets, le bétail est également encore là.
D’abord, il y a ce petit veau tout ébouriffé, mignon à souhait. Le mouton noir du troupeau, toutes les autres bêtes étant brunes.
Je suis en train de regarder Stefano qui tente d’établir un contact avec lui lorsque qu’une vache avec de loooooongues cornes commence à marcher résolument vers moi. J’ai un moment de grande solitude. Je regarde Stefano en mode panique et lui chuchote : heu, je fais quoi? Lui me regarde, observe la vache qui avance toujours et du bout des lèvres dit : rien. La vache est maintenant sur moi. Je tends la main, plus que pour la stopper que pour la caresser. Elle s’arrête et cherche à me lécher la main avec insistance, tout en me présentant son front. Je n’ai pas d’autre solution que de me laisser lécher la main, ce qui semble la satisfaire. La tension redescend un peu mais ses cornes sont à quelques centimètres. Je lui gratte le front et m’éloigne doucement, à reculons. Elle n’insiste pas. J’ai le cœur qui bat la chamade.
Nous arrivons à retrouver le sentier qui monte au Mont Sâla. Enfin, le semblant de sentier.
Mais, ici, nous n’avons plus de doute.
Nous sommes contents de le faire dans le sens de la montée. Hier, il y a beaucoup plu et le sol est détrempé. Ajoutez à cela les racines et les pierres qui semblent recouvertes de savon et vous aurez une bonne idée de la stabilité du terrain.
Ci-dessous, une des parties les plus raides, qui nécessitent un peu de scrambling.
Nous arrivons à la jonction où nous avons trouvé le sentier la semaine passée. Cette fois, nous partons vers le nord-est, en direction du Mont Sâla.
Le sentier est un peu mieux entretenu que celui dont nous venons. Il chemine le long de la crête. Au loin, les sommets des Alpes émergent du brouillard.
Le Mont Sâla. Nous y sommes presque.
Sur la croix, une année : 1960. À peine plus vieille que nous !
Nous profitons des rochers secs pour nous asseoir quelques minutes et manger nos sandwichs. Devons nous, un paysage de rêve avec le Mont-Blanc qui semble à portée de main.
Juste avant de repartir.
Nous descendons du Mont Sâla par son versant nord et arrivons au Creux Devant.
Nous partons ensuite vers le Creux du Croue par le sentier qui mène au Cimetière aux Bourguignons.
Après une large boucle, car nous partons explorer des sentiers qui ressemblent à des sentiers mais qui ne sont pas des sentiers, nous nous retrouvons sur le Mont Pelé.
A partir de là, Stefano regarde de plus en plus souvent son GPS. C’est qu’il faut qu’il nous ramène à la voiture, si possible avant la tombée de la nuit.
Le retour s’amorce.
D’abord, le Vermeilley, son pré et son mur. Oui, la doudoune n’est pas de trop.
Du Vermeilley, nous passons non loin du Marais Rouge puis rejoignons les Bioles. Les Bioles, c’est plutôt au-dessus d’Arzier. Nous, nous somme garés à Bassin. Il va donc falloir tirer vers l’est. Mais le sentier nous fait d’abord descendre au sud dans les Bois d’Oujon, avant de remonter au nord vers les Frasses.
De là, nous n’avons pas d’autres options que de reprendre nos traces du matin, mais dans l’autre sens.
Non loin de la Dunanche. Le Mont-Blanc dans toute sa splendeur.
Nous terminons notre balade à 18h45. Évidemment la voiture est maintenant la seule occupante le parking…
Autoportraits du jour
Au Mont Sâla.
Au Vermeilley. Nous nous sommes penchés pour essayer de redresser la photo, l’appareil photo étant posé en oblique sur une pierre. Mais grâce à ma maîtrise de l’outil informatique (private joke avec mon p’tit frère), la photo se retrouve droite et nous, ben, obliques.