Nous nous déplaçons de Cortez vers Monticello qui sera notre camp de base pour les 4 nuits à venir. Au programme de la journée, une re-visite de Shay Canyon et l’exploration d’une portion des falaises qui longent la route, le long de Indian Creek. Nos trouvailles dépassent nos espérances.
Nous quittons Cortez aujourd’hui. Avant de fermer la porte de la chambre, je regarde une dernière fois le miroir ovale, à la bordure ornée d’une farandole de petites chèvres. Je lève la tête et, sur les bords du luminaire sont gravés des kokopelli. Le seuil de chaque porte de chambre est recouvert de carrelage dont une des catelles est décorée elle aussi d’un motif : une chèvre, un cerf, ou une forme anthropomorphique. J’ai adoré cet hôtel, autant la déco que le personnel authentique.
A 8h30, la voiture est chargée, le plein fait et, tandis que nous roulons sur la US-491, nous contemplons les champs de beans et les pâturages de broussaille jaune dans lesquels paissent des vaches et des chevaux. A intervalle régulier, de grands entrepôts, des silos pour le stockage des haricots. Au moment de la récolte, la région doit être animée. Aujourd’hui, tout est calme, si ce n’est un vent soutenu qui fait onduler l’herbe jaune et courbe les buissons.
Le ciel est gris, ce qui n’est pas pour nous déplaire car au programme de la journée, nous avons une re-visite de Shay canyon et l’exploration des falaises autour de Indian Creek. L’expérience a montré que la prise de photo est facilitée par l’absence de jeux de lumière et d’ombre.
Arrivés à Monticello, où nous passerons les prochains jours, dont Noël, nous bifurquons au nord, sur la US-191, en direction de Moab. Quelques kilomètres plus loin, nouveau changement de direction, cette fois vers l’ouest, en direction de Needles. Tiens, quelques centaines de mètres plus loin, une sorte de camping a été aménagé : Glamping Canyonlands. Vu de la route, le concept a l’air sympa : quelques constructions de bois éparpillées, un bâtiment principal. Après quelques googling, le concept n’a pas l’air sympa, il l’est vraiment. Je vous laisse le découvrir ici : www.glampingcanyonlands.com. Jetez un coup d’œil sur le blog, notamment le billet glamping canyonlands foundations have been established. Un bien joli projet qui, nous l’espérons, se soldera par une belle réussite.
Nous roulons prudemment, observant les alentours, car un panneau à l’entrée de la route annonce du bétail en liberté.
Nous sommes en terrain connu. L’excitation est palpable. L’anticipation de revoir des endroits que nous aimons. Il me revient en mémoire un extrait du Petit Prince. Le renard suggère au petit prince de l’apprivoiser et de revenir tous les jours à heure fixe. Pour qu’il est le temps d’anticiper sa venue et de « s’habiller le cœur ».
Pour nous mettre en appétit (et aussi à cause de la maison ornée d’un sigle Homme et Femme), nous nous arrêtons à Newspaper Rock.
Il semblerait bien que le BLM ait renouvelé tous ses panneaux. Ils sont splendides. Espérons qu’ils soient à l’épreuve des balles et si oui, qu’ils aient un pouvoir de faire ricocher les balles avec style, soit directement vers l’envoyeur.
La magie s’opère : nous restons de longues minutes en admiration, nos yeux sautant d’un dessin à l’autre, admirant la fantaisie et l’esthétique de chaque forme.
Nous roulons encore un kilomètre ou deux et nous arrêtons en bord de route, sur un terre plein.
Sur notre gauche, Shay canyon s’ouvre.
La descente du talus est raide. En bas, Indian Creek, dont l’eau est partiellement gelée. Stefano tape sur la glace une première fois prudemment, une seconde fois un peu plus énergiquement et voyant qu’elle ne rompt point, se lance, alternant un pied sur une pierre, un pied sur la glace.
Nous avons de vagues souvenirs de la visite de Shay canyon, l’ayant faite en fin d’après-midi, un peu à la va-vite à cause de l’heure tardive. Au terme d’une journée ponctuée par la visite de quantité de jolis panneaux. Et à moins d’un dessin bien distinctif – je pense par exemple à la locomotive de Railroad panel – rien ne ressemble plus à un panneau de pétroglyphes ou de pictogrammes qu’un autre panneau.
Parvenus au pied de la falaise, nous commençons l’exploration par la droite, soit parallèle à la route.
Ce qui nous permet de constater avec stupeur que le coffre de la voiture est grand ouvert. Chouette ! Nous y avons toutes nos affaires. Hum, décidément, je suis de moins en moins enthousiaste avec le principe des haillons arrières qui s’ouvrent sur pression d’un bouton. Heureusement, la portée de la télécommande nous permet de le fermer, sans avoir à redescendre.
Voici nos premiers pétroglyphes de la journée. Enfin les seconds si on compte Newspaper Rock. Premiers ou seconds d’une série que nous espérons très longue.
Que la fête commence !
Les époques se superposent et s’entremêlent. Des cercles, de longues lignes droites, d’autres ondulées, des silhouettes humaines ou non, sur deux ou quatre pattes.
Près du sol, des scènes de chasse mêlant des chèvres, des cerfs aux bois tarabiscotés et ce qui ressemble fort à des oiseaux. Sans parler des formes anthropomorphiques aux coiffes hérissées.
Nous essayons d’être exhaustifs, de ne rien rater.
En clignant répétitivement des yeux, je vois ces chèvres courir. Magique !
Nous revenons sur nos pas et nous enfonçons dans le canyon, tout en restant proche des falaises.
La bête solitaire, occupant toute la surface de la pierre est énorme par rapport aux autres dessins. Elle est très insolite. Son cou est gracile mais le détail de la tête semble avoir été volontairement abîmé, presque oblitéré.
Ce qui est étrange, ici, c’est la faible densité d’occupation de la surface, alors qu’elle est tout aussi propice aux dessins qu’ailleurs.
Voici une belle série de kokopellis dont je ne fais pas partie.
Ou peut-être, plutôt que des kokopelli, des chasseurs. Je crois discerner un arc, une lance ou même un atatl, ce propulseur utilisé également en Europe. Son utilisation y est établie dès le Paléolithique supérieur, du Solutréen supérieur au début du Magdalénien supérieur, de -23000 à – 150003 dans une région limitée (Périgord et Pyrénées).
Ici, par contre, la couche de vernis est tombée ou s’est effrité. Il ne reste qu’une belle silhouette anthropomorphe.
Chèvres sous toutes les formes.
Le sentier descend dans le canyon. Par acquis de conscience, pour être certains de ne rien rater, nous le remontons encore sur quelques centaines de mètres. Nous observons attentivement les falaises, et prenons parfois des photos que nous agrandissons pour vérifier si la trace que nous avons vue n’est pas un dessin.
Comme cette main et ce soleil que nous ignorons superbement. Nous n’avons jamais vu de soleil dessiné ainsi. La main, à côté, est également inhabituelle.
Les falaises s’arrondissent et aucune patine noire ne vient recouvrir la roche. Deux ou trois montées vers le pied des parois se révèlent infructueuses. Nous rebroussons chemin lorsque la végétation ou les rochers commencent à nous demander un effort pour les franchir. Nous sommes en vacances, ne l’oublions pas ! Blague à part, c’est surtout que nous devinons que notre exploration ne donnera pas de résultat. Sur le chemin du retour, nous tentons quelques mètres dans un side canyon mais nous revenons vite sur nos pas.
Midi vient juste de sonner. Nous avons encore 4 heures devant nous, peut-être même 5. Que faire ? Nous décidons de marcher parallèlement à la route, près des parois rocheuses, en ouvrant grands nos yeux. Peut-être aurons-nous de belles surprises.
Nous perdons un peu la notion du temps mais la première demi-heure ou heure ou plus ne nous réserve aucune surprise. Et ce n’est pas faute de chercher. Nous avons quitté le confort du plat pour longer le bas des falaises. Il nous faut crapahuter sur un sol meuble et parfois glissant, contourner des rochers, descendre pour pouvoir négocier un passage difficile avant de remonter pour nous retrouver à niveau. Nous sommes dans l’excitation de l’exploration.
Le temps passe vite. Un premier tout petit dessin vient récompenser nos efforts. Même s’il peut sembler insignifiant, pour nous, c’est une découverte.
Et un encouragement à continuer. Nous sommes certains que les alentours recèlent des trésors. Ce qui me fait penser à une fable de Jean de La Fontaine, un peu moins connue que Le loup et l’Agneau ou encore Le lièvre et la Tortue. Celle dont je vous parle s’appelle Le Laboureur et ses Enfants.
Apprise il y a une cinquantaine d’année, je m’en rappelle encore, au vers près.
Une petite demi-heure plus tard, une forme dépasse d’un rocher. Nous nous approchons et trouvons un joli petit panneau. Une forme anthropomorphique aux doigts longs et effilés et deux quadrupèdes difficilement interprétables. Non loin, sur un pan vertical, des cercles empilés.
Une centaine de mètres plus loin, de vieux pétroglyphes. Vieux par le style et par l’état. Des pieds (à cinq doigts, ouf !), un animal à corne et quelques formes anthropomorphiques dont une avec un bras levé, un autre baissé, comme une danseuse de ballet.
Nous sommes euphoriques.
Continuant notre exploration, de loin, je discerne un petit serpent ou un petit symbole d’eau, c’est selon. Une quinzaine de centimètres de longueur sur cinq de haut, tout au plus. Il est bien visible, même de loin, car nettement gravé sur une roche presque noire.
Je tente de m’en approcher. Rien d’autre, à part une brèche oblique dans la roche.
Un peu déçue, je vais guigner derrière ce rocher et aperçoit, dans une alcôve, les reste d’une construction. Un bout de mur, haut d’une quarantaine de centimètre, fait de pierre sèche. Mon regard suit la ligne sur laquelle se trouve l’alcôve et en décèle une autre, elle aussi abritant quelques pierres empilées.
En contrebas de ces ruines, non pas un mais deux magnifiques panneaux. Nous n’avons qu’à redescendre de quelques mètres.
Nous arrivons dans une sorte de couloir, plat et sablonneux, large d’environ 3 mètres, avec à gauche la paroi rocheuse et à droite un mur naturel, formé de rochers plats, tombés sur la tranche, et haut d’environ deux mètres. Nous sommes surpris de ne pas y trouver quelques autres restes de murs. Un endroit idéal, selon nous, nous y construire quelques pièces. Mais comme nous le disons souvent, nous n’avons pas encore compris le pattern. Les coins qui nous semblent propices soit aux dessins soit à la construction sont souvent inutilisés alors que d’autres, que nous aurions choisis en désespoir de cause, abritent des merveilles.
La configuration du site est la suivante : à 5 mètres au-dessus de nous, une niche inaccessible avec deux murs encore debout. Dessous, deux blocs de rocher se rejoignent, et c’est vraisemblablement en suivant ce sillon que les natives devaient monter.
Sur un pan de la paroi, immédiatement sous la niche, un premier panneau composé de 4 silhouettes anthropomorphiques, de 2 ensembles de cercles concentriques, de quelques mains et, bien sûr, des inévitables bêtes à corne. Les silhouettes anthropomorphiques sont divisées en deux groupes, avec un style de représentation très différents.
A gauche, des silhouettes dont le torse et l’abdomen est représenté par un trapèze. Les membres inférieurs sont deux traits prolongeant les cotés du trapèze. Chez l’un, les jambes sont courtes, chez l’autre nettement plus longues, à moins que les traits qui les forment ne représentent un pagne. Les membres supérieurs sont absents. La forme des têtes est différente. Pour l’une, un rectangle à coins arrondis a été posé directement sur le corps, évidé et donc plus clair, de la couleur de la roche derrière la couche sombre de verni. Du rectangle partent six mèches, dressées vers le haut, telles des dreadlocks. Pour l’autre, un demi-cercle d’où part seulement une mèche. Le plus significatif sont les ornements, colliers ou plaques pectorales, trois disques pour chaque silhouette, celui central un peu plus volumineux.
A droite, formant le second groupe, les dessins sont beaucoup plus élaborés. Aucun membre n’est dessiné. Les corps sont des trapèzes, large en haut, au niveau des épaules, étroits en bas, dont les côtés sont concaves. Les têtes sont également trapézoïdales. Les yeux de celui de gauche sont deux traits horizontaux et deux colliers venant décorer le torse, un pendentif triangulaire accroché au plus long. Un trait intérieur accentue le dessin du corps. Une rangée de 5 colliers orne la silhouette de droite et, comme précédemment, une « goutte » alourdit le dernier rang. Les yeux de cette dernière sont également représentés par deux traits horizontaux. Deux traits verticaux, tracés sous l’œil, semblent dessiner des larmes, avec la même symbolique que celle utilisée par les emoji pleurant à chaudes larmes.
Plus à droite encore que ces 4 silhouettes, séparé par une gouttière verticale sèche pour le moment, un groupe de dessins beaucoup plus difficile à décrire : trois groupes de cercles et un pied.
Ça, c’était pour le niveau le plus haut.
A mi-hauteur, gravée sur un pan de roche recouvert d’un verni noir jais, une silhouette protégée par un bouclier décoré. Une tête sur laquelle se dresse des oreilles de chat (?), des bras et des jambes semblant piétiner des bêtes à cornes, ou plutôt à bois, car elles ressemblent à des cerfs. Un croissant de lune ou un boomerang (interprétation personnelle) ainsi qu’un bonhomme aux bras en croix viennent compléter l’ensemble. Oui oui, j’ai bien écrit boomerang car certains spécimens trouvés dans la région prouvent que cette arme venait compléter la panoplie du chasseur d’oiseaux ou de lapins. Sauf que très certainement, les boomerangs utilisés ici n’étaient pas de ceux qui reviennent.
Enfin, à notre niveau, des dessins plus difficilement interprétables et beaucoup moins nets.
Heureux comme des chercheurs d’or surpris par une énorme pépite d’or, nous quittons à regret ce merveilleux site pour continuer notre exploration.
Nous marchons maintenant tout en échangeant nos impressions et commentant notre découverte. Nous sommes un peu dissipés mais remarquons néanmoins, au même moment, un autre ensemble de dessin.
Aux anges, nous cherchons un moyen de nous en approcher. Nous estimons l’emplacement et redescendons d’un niveau pour y remonter un peu plus loin. Arrivés sur un replat, devant nous se dresse un bloc de roche arrondi.
C’est sur le côté face à la plaine que devrait se trouver le panneau. Mais, pour y parvenir il nous faut le contourner avec, d’un côté, une faille d’environ un mètre à franchir – ce qui n’est rien me direz-vous – et profonde d’environ 4 mètres. Hum, pas sûr que nous ayons envie de nous lancer. De l’autre côté, côté gauche, un petit rocher à passer dans une étroite fente. J’enlève le sac pour m’y glisser, et après 3 mètres de progression, je m’arrête car un pas de plus car je suis au bord de la falaise. Je reviens à mon point de départ et nous tenons un conseil au terme duquel nous décidons de descendre et prendre des photos depuis le bas.
Et c’est là que Stefano lève la tête pour un dernier tour d’horizon et s’exclame : mais regarde, ils sont là ! Effectivement, notre estimation initiale était incorrecte. Les deux panneaux aperçus sont au-dessus de nous, 2 ou 3 mètres plus haut.
Les 4 silhouettes qui nous font face ont une ressemblance indéniables avec celles d’un panneau de Shay Canyon. Cette ressemblance ne peut être fortuite.
Dommage que nous ne puissions mieux cadrer les dessins du panneau de gauche. Ce n’est pas faute d’avoir essayé. Mais le corps humain a ses limites, de même que notre équilibre. Quoiqu’il en soit, vue d’ici, l’époque semble différente. A cause de l’anthropomorphe au corps vide et strié.
Mais ce n’est pas fini. Sur la gauche, au-dessus de nous, un autre panneau. La photo suivante, donne une bonne idée de la configuration de l’endroit, abstraction faite de la déformation due au grand angle. A l’extrême droite, on distingue les silhouettes précédemment photographiées.
Je ne résiste pas à l’envie de crapahuter un peu pour les approcher. Mais sans le recul nécessaire, la prise de photo est impossible. Je me contente d’ouvrir grands les yeux et d’admirer.
Il est presque 16h.
Nous descendons de notre perchoir et rejoignons la plaine. Nous traversons une vaste étendue plane recouverte de végétation, qui, pas trop dense, nous permet de progresser assez rapidement. De l’autre côté, encore des falaises que nous rejoignons après une courte montée.
Nous y trouvons encore quelques pétroglyphes, beaucoup plus anciens. Si vieux qu’une partie du vernis s’est reformée, dissimulant presque les dessins.
Nous cherchons maintenant un moyen de rejoindre la route.
Mais pour cela, il nous faut franchir une bande de cottonwood trees – ce qui est relativement facile – puis une belle haie de tamarisk, ce qui est plus compliqué.
La traversée d’Indian Creek est aisée.
Une fois sur la route, nous restons attentifs aux falaises sur notre gauche. Nous en avions exploré une partie, en 2018, mais sans être très exhaustifs.
Très rapidement, nous dénichons ce joli panneau, dont les silhouettes les plus imposantes rappellent celles de du premier panneau découvert. L’homme aux pieds démesurés nous fait sourire.
Je ne peux pas m’empêcher de faire un close-up sur ces 3 chèvres. J’adore le détail des sabots et des bouches grandes ouvertes.
A l’intérieur de la fissure, d’autres dessins. 1911. Nous pardonnons volontiers les graffiti fait à cette époque.
Un googling rapide renvoie bon nombre de Ralph Hurst.
Non loin, d’autres pétroglyphes, dont l’aspect laisse à penser qu’ils sont très très anciens.
A peine revenus sur la route, Stefano me montre encore une trace sur la roche. Nous nous autorisons une dernière exploration. Les cercles sont parfaitement dessinés. Tout comme le panneau précédent, du cercle partent deux « bras » latéraux. Sans parler de la forme qui en sort. On dirait un escargot.
Juste à côté, à gauche, des pictogrammes rouges, très primitifs. Les premiers du jour.
Et voilà pour terminer la journée en beauté. De jolies chèvres…
et une belle silhouette expressive.
Une fois sur la route, nous mettons des œillères et marchons droit.
Le black top a été récemment refait. Des piquets réfléchissants tout neufs sont placés à intervalle régulier le long de la route. Au pied d’un piquet, puis de deux, puis de trois et en fait de chacun, une goupille métallique et une épingle, encore brillantes. Je me baisse pour déterminer à quoi elles peuvent servir. Et je réalise que le piquet de plastique est posé simplement sur un socle d’une dizaine de centimètres et qu’il devrait être sécurisé par ces deux pièces. Pièces qui ont vraisemblablement été « oubliées » dans la précipitation de finir le chantier. Nous doutons que la tâche soit encore ouverte sur le planning du chef de projet. Avec la neige qui va bientôt tomber, déblayée par le chasse neige, l’année prochaine, chacune de ces pièces va se retrouver dans le fossé. Typiquement américain, me dit Stefano, qui a une longue expérience de projets menés avec des locaux. Ici la règle d’or, c’est l’a-peu-près et le va-vite.
Depuis quelques minutes déjà, nous sentons quelques gouttes de pluie. La fréquence s’intensifie à mesure que nous approchons de la voiture. L’air embaume l’odeur de pluie si caractéristique. Nous nous dépêchons de nous déchausser et de nous mettre à l’abri car la pluie est maintenant battante.
Nous partons vers Monticello. A l’hôtel, nous sommes accueillis par une dame très douce, avec une longue chevelure blonde nattée et une robe bleu ciel, longue et cintrée sous la poitrine, au col rond, aux manches bouffantes couvrant tout le bras. Une robe traditionnelle. La salle de petit déjeuner est fermée pour cause de Covid et les chaises sont placées à l’envers, sur les tables. Nous obtenons néanmoins l’autorisation de nous en servir le matin pour notre petit déjeuner.
L’offre de restaurants à Monticello étant assez réduite en cette période de fête, nous dînons au Subway du Conoco. Le personnel est sympa et la nourriture fraîche. Nous arrosons notre sandwich de deux Perrier (un non-sens de trouver cette eau ici) et terminons notre festin avec deux boules de chocolat Lindt.
Flore du jour
Des warriors! Car la nuit, les températures descendent en-dessous des -10°.
Elles méritent bien une seconde photo.
Autoportraits du jour
Deux randonneurs suisses aux anges.