Récit de notre première rencontre avec le Grand Prismatic Spring. Cet énorme bassin d’eau chaude volcanique aux anneaux bleus, verts, jaunes et ocre, est la plus grande source chaude des États-Unis et la troisième plus grande au monde.
Nous quittons Mammoth Hot Springs pour Tower-Roosevelt. Mais entre le point de départ et le point d’arrivée, il y a 12 heures que nous allons remplir de découvertes et surprises.
D’abord, nous nous offrons le loop en voiture de la zone supérieure des hot springs. La route est presque devenue une piste et n’est que peu fréquentée. Elle est même interdite aux cars. C’est dire…
Et pour cause : toutes les sources, à quelques exceptions près, sont soit taries soit froides.
Voici la seule qui mérite un tant soit peu le détour.
Petit arbre téméraire…
Vue panoramique de Mammoth.
Nous prenons la direction de Madison, notre point d’arrivée à Yellowstone. Juste après être entrés dans la caldera, ces montages nous enchantent.
Nous savons que c’est (sans doute) la dernière fois que nous parcourons cette route. Aucune restriction donc quant aux nombres d’arrêts.
Hier, en roulant, un ruisseau d’un vert éclatant avait attiré mon regard. Nous parvenons à le localiser.
Quand j’étais petite, ma Môman avait coutume de dire “Quand t’as une idée dans la tête, tu l’as pas ailleurs…” J’ai compris des années plus tard ce que le “ailleurs” signifiait. Mais cette phrase me caractérisait et me caractérise toujours bien. J’ai de la suite dans les idées, ça c’est certain. Stefano (le pauvre) le sait aussi. Cela fait bientôt 3 jours que je sais que le Grand Prismatic peut être contemplé autrement que par le sentier officiel. Stefano a fait l’erreur de m’en montrer une photo. Cela fait donc 3 jours que je contemple le ciel (il me faut du beau temps) et les itinéraires empruntés. Aujourd’hui, les deux conditions sont réunies : ciel bleu et soleil + itinéraire idéal.
Je consulte la carte. Stefano comprend tout de suite. Et moi je bats de mains en riant !
Nous retrouvons la Firehole River, des arbres morts et un ciel tourmenté.
Le tout, parsemé de hot springs. Le P A R A D I S ! Et ce n’est que le début.
Nous arrivons bientôt en vue du Grand Prismatic. Mais étant au même niveau que lui, nous ne voyons que quelques volutes de vapeur d’eau et des couleurs très pales.
Comme il n’y a pas de sentier officiel, une, puis deux puis trois traces montent en direction de la colline. C’est un peu l’anarchie. La pente est raide, et des arbres morts jonchent le terrain. Très vite, le Grand Prismatic s’offre à nous. Il faut cependant trouver une ouverture parmi les arbres debout, vivants ou mort.
Remarque du 16.12.2017 : il y a maintenant un sentier officiel et un point de vue en haut de la colline.
Je ne tiens plus. Même si nous ne sommes pas encore au spot idéal, en voici un premier aperçu.
Attention… 1 … 2 … 3 ! Je vous présente le Grand Prismatic.
Lorsque nous arrivons au spot idéal, le soleil se cache… En même temps, si la vie était trop facile, elle serait beaucoup moins drôle.
Nous attendons patiemment, puis las d’être inactifs, redescendons puis remontons sur une colline voisine.
Bof… L’angle de vue est moins bon que précédemment. Nous redescendons sur le sentier officiel et là, d’un coup, le soleil réapparaît. Stefano me regarde et me demande, connaissant déjà la réponse : “On remonte ?”. Mon sourire fait office de réponse.
Le voilà, dans toute sa splendeur. Imaginez-le en été, donc sans (ou presque) vapeur d’eau, avec un ciel bleu de chez bleu, parsemé de deux ou trois nuages blancs. Ca ne vous donne pas la chair de poule ?
Arrivés à la voiture, nous constatons que nos vélos ont été détachés du rack et déplacés. Sans le câble métallique verrouillé, je pense que nos vélos auraient tout simplement disparu. Incroyable ! D’autant qu’une vingtaine de voiture sont stationnées aux alentours. Mauvaise farce et première sensation un tant soit peu négative à noter depuis le début de nos loooooooooooongues vacances. Dans l’absolu, c’est rien mais quand même… Oser s’attaquer à nos vélos ! Grrrr…
Une hot spring, à quelques mètres de la rivière.
Rivière dans laquelle barbotent des pêcheurs.
Nous quittons la zone Sud-Est du parc pour le Nord-Est et plus précisément Tower-Roosevelt où nous allons passer les deux prochaines nuits. À la jonction de Madison, nous prenons à l’Est, arrivons à Canyon Village que nous passons sans nous arrêter car nous y dormirons également 2 jours.
Entre-temps, nous avons dû négocier avec les bisons afin qu’ils nous libèrent la voie. Dans le sens opposé, la file de voitures atteint en tout cas 3 à 4 kilomètres…
Non seulement nous montons au Nord, mais nous prenons également de l’altitude. La neige est là (et les nuages aussi, d’ailleurs…).
En 1988, 36% du parc a été ravagé par des incendies. Le parc a brûlé pendant plusieurs mois, et plus de 9’000 pompiers furent mobilisés.
Les séquelles sont encore bien visibles.
Nous faisons un arrêt-touriste à Tower Falls. Ici, le nom Rivière aux Roches Jaunes prend toute sa signification.
Les chutes…
Quelques centaines de mètres plus loin, un overlook. Le Calcite Spring Overlook.
Une première rangée de colonnes en basalte marque la montagne. Puis, dessous, des formations très caractéristiques, des needles. Et au milieu un arbre. À quand les tronçonneuses portatives que l’on glisse discrètement dans la poche ?
Gros plan sur les colonnes en basalte.
Et la Yellowstone River qui coule…
Nous arrivons à Tower-Roosevelt à l’heure du dîner. Le lodge est très rustique. Un grand bâtiment, construit en 1906 avec une salle commune faisant office d’accueil, de bar, de vente de souvenirs et de dining room. Puis, à l’extérieur, des cabines en planches de bois abritant un lit, un poêle, une micro-table. Les toilettes et les douches à une centaine de mètres. Le tout disséminé dans la forêt. Du camping amélioré avait-on lu… C’est exactement ça !
Au menu, Mesquite Smocked Chicken avec double portion de brocolis. Nous sommes tranquillement en train de manger lorsque des convives s’agitent. “Bear, Bear…” entend-on. Effectivement, une ourse et deux oursons gambadent dans le pré. Nous les regardons avec amusement et pensons chacun de notre côté au moment où cette nuit il faudra sortir de la cabine pour aller respectivement aux girls & boys rooms.
Faune du jour
Un petit écureuil, qui joue à cache-cache avec moi. Trop chou.
D’abord tout au fond du tronc… … il s’enhardit petit à petit… pour sortir presque complètement.
Un bébé bighorn sheep. Nous (je surtout) nous sommes fait réprimander par un ranger pour marche illégale au bord de la route. En cause, des chutes potentielles de pierre… Bon je reconnais qu’il n’avait pas totalement tort, le ranger…
Donc la photo a été prise vite fait, depuis la voiture.
Autoportraits du jour
Le voyez-vous, derrière nous ?
Allez, encore une petite…