Le cueilleur de bolets

Lorsque nous ouvrons un œil, puis l’autre, il est 9 heures. Oui, 9 heures. Ce qui va diablement raccourcir notre randonnée du jour.

Nous laissons la voiture au lieu dit Sous La Roche et partons par la piste qui mène au Pré de St-Livres, piste que j’ai d’ailleurs parcourue le weekend passé, sur un VTT électrique loué à St-George.

Que dire ? Que c’est beau ? Oui, au risque de me répéter. Le Pré de St-Livres, on ne peut pas s’en lasser.

Le Couvert de la Foirausaz.

La boucle du jour est un peu opportuniste. Nous allons là où nous avons envie d’aller, sans avoir un objectif précis.

Alors, après être passés près du Chalet de la Foirausaz…

Nous coupons à travers champs en suivant sentier tracé par les vaches.

Nous râlons toujours lorsque nous voyons les prés envahis par les gentianes jaunes mais là, je trouve qu’elles le décorent presque.

En approchant du Chalet du Pré de St-Livres.

Trois ânes sont collés au mur, cherchant l’ombre.

Où allons-nous maintenant ? Voir le chalet privé Le Petit Pré. Pour cela, nous devons monter pour rejoindre la route qui mène à La Correntine.

Le Petit Pré. Nous ne l’avons jamais vu ouvert.

Un peu plus loin, c’est La Correntine et le Chalet du Ski Club de Bière, ouvert et animé.

Cinq ou six voitures sont garées en contrebas, c’est dire.

Nous échangeons quelques mots avec un couple alors que leur bébé, assis par terre, joue avec les graviers. Il en a sans doute avalé quelque uns mais voilà un enfant qui aura une bonne défense immunitaire.

L’idée est ensuite d’aller voir La Réserve, ce joli chalet privé visité qu’une seule fois en hiver.

C’est simple, il suffit de longer le mur.

De ce chalet, aux jolis volets verts, nous nous rappellerons le champ de framboisiers qui l’entoure. Nous restons quelques minutes de plus à nous remplir la panse.

S’ensuit une descente du Crêt de Mondisé, en suivant des sentiers, une fois encore, dessinés par les vaches. Car, tout le monde le sait, les vaches, elles savent.

En arrivant au Pré de Ballens, nous sommes rejoints par un monsieur.

Un moment nous craignons que ce ne soit le berger car, en nous voyant, sa mine s’est assombrie. Aïe, nous allons nous faire gronder. Stefano lui demande d’ailleurs franchement : êtes-vous le berger ? Et lui de répondre en nous montrant trois sacs de coton blanc d’une contenance de vingt de litres. « Non », dit-il, « moi, je ramasse des bolets ». Wow, des bolets. Très fièrement, il nous montre quelques spécimens ramassés dont deux encore accrochés ensemble à l’esthétique et à l’état de fraîcheur parfaitement parfaits ! Il nous annonce fièrement les cueillir pour les distribuer aux habitants de Ballens. Je lui réponds du tac au tac : « alors vous devez avoir plein d’amis ! ».

Il nous propose de nous en donner quelques uns, offre que nous apprécions pour sa spontanéité mais que nous refusons : ils ne survivraient certainement pas à quelques heures dans notre sac à dos en plein cagnard. En plus, nous n’avons pas du tout la culture « champignon » et perso, je serais incapable de les apprêter.

Nous faisons un petit bout de chemin ensemble, et, en passant sous un sapin, il pointe du doigt un bolet. Je le ramasse délicatement en s’écriant : « c’est le premier champignon que je ramasse de ma vie ! », ce qui est totalement vrai.

Nous comprendrons aujourd’hui, le 29 août 2019, pourquoi le monsieur aux bolets n’avait pas l’air ravi de nous voir. En Suisse, le poids maximal autorisé de champignons est en moyenne de 3 kg par jour et par personne. Et encore, 3kg, c’est pour les cantons les plus laxistes. A Genève, le poids maximal est de 2kg et alors qu’il n’est que de 1kg par exemple dans le canton de Nidwald. Pour le canton de Vaud, la quantité autorisée par jour est « limitée à la consommation familiale ». Le brave monsieur devait en porter 20 bons kilos…

Nos chemins se séparent et nous allons voir si M’sieur Claude est là mais nous avons des doutes car aucune voiture n’est en vue.

Pas de M’sieur Claude. Que faisons-nous alors ? Allons pique-niquer à la Cabane des Yarpes, propose Stefano. J’acquiesce.

Ce matin, j’ai éclaté de rire car la première chose faite par Stefano a été de sortir les sandwichs du frigo pour les poser sur la table bien en évidence. Pour celles et ceux qui n’auraient pas suivi, hier, les sandwichs étaient restés à la maison ; ce sont ceux-là même que nous allons manger tout à l’heure.

La montée vers la Cabane des Yarpes est interminable.

Nous passons à proximité d’un gouffre, entourée d’une barrière métallique toute tordue. Nous avions déjà repéré ce coin et, pour en avoir discuté avec un berger, nous savons maintenant que c’est la neige qui a malmené cette barrière. Et je ne vous parle pas d’une avalanche car la pente ici est trop faible. Il s’agit tout simplement du poids de celle-ci.

Nous arrivons en nage à la cabane et nous nous posons sur des bancs, adossés au mur, en regardant le magnifique panorama qui s’offre à nous.

Nous nous arrêtons peut-être une vingtaine de minutes mais lorsque nous repartons mes jambes protestent. Les premiers mètres sont … délicats. Heureusement, nous nous contentons de suivre un mur sur un terrain quasiment plat.

Nous repassons près d’un chalet sans nom, non loin de Druchaux.

Joli petit chalet au toit tout neuf.

Nous remontons vers L’Aurore.

Au fond, entre les arbres, la pente des Rochettes.

L’Aurore.

Druchaux, au loin.

Il y a quelques minutes, j’ai émis mes craintes de terminer mes trois litres d’eau plus vite que prévu. Stefano nous dirige vers la Cabane du Cunay où nous savons que nous pourrons acheter du jus de pomme. Trop chou ce Stefano.

En arrivant sur le replat, Pierre à Coutiau.

Lorsque nous arrivons à la Cabane du Cunay, tous les convives d’une grande tablée se retournent et nous accueillent chaleureusement tout nous passant un plat avec des tranches de gâteau. Nos jus de pomme à la main, nous sommes invités à visiter le chalet et un hollandais parlant parfaitement le français nous montre des photos de la première version de la cabane, construite en 1928. Au fil des années, une annexe a été ajoutée de même qu’un étage.

Nous remercions du fond du cœur nos hôtes et reprenons la balade.

En descendant, nous trouvons des tommes de chèvre en libre service. Eh oui, c’est ça la Suisse !

Nous retrouvons le sentier qui mène au Petit Cunay.

Nous décidons de pousser jusqu’aux Monts de Bière Devant pour rejoindre la piste et redescendre vers le couvert de la Foirausaz.

Les Monts de Bière Devant. Ces fleurs, les Epilobes, sont typiques des pâturages mis à ban.

Il manque le drapeau… Mais…  Que font les rangers ?

Nous coupons à travers champs, trouvons un faint trail qui nous amène à la piste descendant vers le couvert de la Foirausaz via le Bois de la Sauge.

Changement de lumière par rapport à ce matin.

Petit sentier qui traverse le pâturage pour rejoindre la piste qui nous ramènera à la voiture.

Aujourd’hui, les vaches sont complètement indifférentes. Pas une ne s’est approchée de nous pour nous faire la fête.

Nous rejoignons la voiture à 18h37. Alors que nous sommes en train d’enlever nos chaussures, un vététiste pour nous demander des conseils d’itinéraire. Il roule sur un eBike, de la marque Bergamont, marque allemande que nous n’avions jamais encore rencontrée. Et il nous confie que le eBike lui a permis de reprendre le vélo et surtout d’en faire avec plaisir. Il parle à une convaincue. Ma balade de la semaine passée (56 km pour 1’573 mètres de dénivelés) a été un pur bonheur. Et encore, comme je n’avais aucune idée de l’autonomie d’un tel vélo, je l’ai ramené avec deux barres pleines sur les cinq. Et si vous aviez un doute, je confirme : un eBike n’avance pas tout seul… S’en est suivi une nuit de 12 heures.

Itinéraire du jour

C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.

Flore du jour

Cirse Laineux - Cirsium Eriophorum
Cirse Laineux – Cirsium Eriophorum

Autoportraits du jour

Au Petit Cunay.

Aux Monts de Bière Devant.

Références externes

Avatar for Marie-Catherine

À propos de Marie-Catherine

Randonneuse, blogueuse et photographe amateur chez Two Swiss Hikers.

En phase de préparation de voyage, je m'occupe du choix voire de l'achat du matos et organise les bagages. Ma principale activité consiste à me réjouir des vacances qui arrivent ! Je deviens plus active au retour : il faut trier les photos (et des photos, il y en a...) et rédiger les billets de ce blog.

Galerie d’images