Nous avons bien l’intention de profiter un max de ce mercredi 1er août, fête nationale suisse. Depuis le début de la semaine, nous observons les prévisions météo. Avec tous nos hits, nous avons dû fausser leurs statistiques.
Il a suffit que je mentionne mon envie de retourner voir le Creux du Van pour que Stefano nous déniche un nouvel itinéraire, avec départ du charmant village de Boudry, dans le canton de Neuchâtel.
Réveil à 6 heures suivi d’un petit-déj copieux puis départ vers notre destination.
Une heure porte à porte. À 8h30, nous garons la voiture près de l’usine électrique du Chanet, en contrebas de la voix ferrée.
Il fait grand beau ce matin et le ciel est bleu mais légèrement laiteux.
Oui oui… Ce bâtiment est une usine électrique. Ca fait rêver, n’est-ce pas ?
Nous sommes loin de l’architecture traditionnelle des bâtiments industriels. En ce premier août, le parking est vide.
La première étape de la balade du jour consiste à suivre les Gorges de l’Areuse pour arriver à Noiraigue.
L’Areuse.
Le sentier est magnifiquement aménagé.
Tantôt large, tantôt escarpé, traversant à plusieurs reprises le cours d’eau.
Nous croisons des adeptes de trail, cette discipline qui consiste à parcourir les sentiers en courant. Marrant car nous en avons parlé à plusieurs reprises cette semaine et avons même envisagé de découvrir cette discipline. Mais bon, pas aujourd’hui en tout cas… nous sommes en mode Two Swiss Hikers.
Nous avions oublié que les canyons existent ici, en Suisse. Simplement, le nom est différent : on les appelle des gorges.
Pour le reste c’est plus vert, plus luxuriant mais le principe reste le même : l’érosion par l’eau.
Nous sommes dans le Jura, mais le dépaysement est total (1).
Le lit de l’Areuse s’élargit et bientôt nous voilà sortis des gorges (2) et découvrons d’étranges reflets sur les rochers (3)…
Nous passons une seconde, puis une troisième usine électrique. Même style que la première.
Un vrai bonheur pour les yeux.
Nous profitons de notre détour aux chutes de la Verrière pour enlever une couche.
Même à l’abri de la canopée, il fait chaud.
Nous continuons notre progression vers Noiraigue, toujours le long de l’Areuse.
Ici, son cours est hautement contrôlé. Les chutes artificielles s’enchainent les unes après les autres.
Deux, parfois trois, en l’espace de 100 mètres.
Des petits tunnels sont aménagés afin que le sentier ne s’éloigne pas du cours d’eau.
L’usine des Moyats bat à nos yeux le record de l’usine glamour : habillée de jaune et de rose, décorée de fleurs et sise dans une écrin de verdure, elle nous laisse admiratifs.
Nous croisons un couple de sexagénaires. Voyant Stefano avec une carte à la main, ils nous interpellent pour la consulter et demander des conseils d’itinéraires. Ils nous disent être en reconnaissance d’itinéraire pour un groupe et demandent des conseils. Ni carte, ni GPS ! Moi, je ne voudrais pas être un des membres de leur groupe. À moins d’avoir une énorme envie de se perdre ou de vivre des aventures extraordinaires et inattendues !
Ca, c’est dit… Ca nous rappelle un peu les panneaux similaires qui fleurissent dans les parcs aux USA.
Le lit de l’Areuse se rétrécit (1). L’eau à nouveau à creusé son chemin dans la roche. Le sentier devient plus aérien (2).
Un magnifique pont de pierre nous permet de passer d’un côté à l’autre de la falaise (3).
D’autres ponts sont moins pittoresques, mais tout aussi efficaces…
Nous passons Champ-du-Moulin et son Hôtel de la Truite et arrivons à Noiraigue. Un train déverse un flot de touristes parlant une langue étrange et un peu barbare, appelée le suisse-allemand !
Nous traversons une dernière fois la voie ferrée et commençons notre ascension vers le Creux du Van.
Nous passons le lieu-dit Vers chez Joly. Une panthère rose et un titi se reposent dans les arbres. Un mobilier de jardin fait de vieux pneus nous laisse… pensif… Ah ces artistes !
Plus de photos pendant les 30 minutes qui suivent… Nous (je surtout) sommes trop concentrés à garder sous contrôle notre respiration durant la petite montée qui nous mène à la ferme des Oeuillons. C’est un havre de paix pour animaux abandonnés ou maltraités.
Des chèvres, des lapins (énorme, ces lapins), un âne, une vraie basse-cour. Manque plus que le coq ! Que nous entendons chanter, sans le voir !
Un shot de gel énergétique plus tard, (miam, au chocolat… tellement bon !), nous attaquons la dernière montée qui doit nous mener au Creux du Van.
Le sentier est extrêmement glissant : des pierres à nu, humides, un peu de boue… Heureusement, Stefano a prévu une boucle et nous ne passerons pas par ici pour rentrer.
Quelques framboises éparses nous aident à prolonger les effets du shot.
En contre-bas, Noiraigue.
Il est 12h35 lorsque nous arrivons au Pertuis de Bise (1) et nous sommes gratifiés par la vue du Creux du Van. Je laisse Stefano prendre un peu d’avance (2) et j’en profite pour récupérer. La Ferme Robert visible au loin et plus loin encore, la vallée d’où nous venons (3).
En ce jour de fête nationale, bon nombre de suisses (et d’étranger d’ailleurs) ont eu la même idée que nous.
Et comme plusieurs routes carrossables s’arrêtent non loin, il n’y a pas que des marcheurs. La proportion suisse-allemand versus français domine nettement.
La géologie du Creux du Van est intéressante. C’est la terminaison de la combe axiale d’un anticlinal érodé… Ouf. J’ai réussi à le dire sans bégayer (par contre j’ai eu plus de peine à orthographier bégayer…).
Nous pique-niquons non loin de la falaise. Le vent est tel qu’il nous oblige à enfiler une couche supplémentaire.
Arbre solitaire.
Un troupeau de suisses-allemands nous force à revoir notre itinéraire. Exclu de les avoir à moins de 300 mètres devant ou derrière nous.
Nous optons donc pour le plan B : rejoindre la Ferme Robert par un chemin détourné.
Nous constatons la bonne fréquentation des chalets d’alpage. C’est vrai que les brunchs du 1er août à la ferme font désormais partie de la tradition suisse.
Un bisou bien baveux, désormais célèbre sur FB… :-D
Le sentier est une piste forestière (1), très sympa pour marcher le nez en l’air et éviter de glisser (2). Arrivés en vue de la Ferme Robert, nous réalisons que la lumière ne sera pas meilleure qu’en haut. En plus les nuages arrivent (3).
L’itinéraire du retour nous fait passer à flanc de montagne.
Un banc nous invite à 5 minutes de repos.
Boudry. Avec vue sur le lac de Neuchâtel.
La voiture est là, à moins d’une centaine de mètres, mais des clôtures et des propriétés privées nous empêche de passer. Nous faisons donc un long détour (1). Le ciel est maintenant plus ou moins dégagé (2). Nous avons aimé ce cheval, son regard intéressé et la couleur orange de l’écurie (3).
La Suisse en miniature de chez Disney, avec Blanche-Neige et les sept nains ?
Heigh-ho, heigh-ho, on rentre du boulot !
Voiture à l’horizon ! Il est 18h. La question que j’attendais depuis maintenant quelques heures tombe… Au fait, on mange quoi ce soir ?
Eh oui, comprenez… La préoccupation la plus importante d’un randonneur (et d’une randonneuse) est de savoir comment il (elle) va rééquilibrer sa balance calorique ! Ah ah ah… Je propose des cubes de tofu dans une julienne de légume assaisonnée au curry vert et lait de coco.
Comme hydrates de carbone (c’est important ça, les hydrates de carbones), des pâtes chinoises. Sans trop de surprise, mon menu fait l’unanimité.
Nous rentrons à la maison en écoutant notre play-list Two Swiss Hikers.
Nous chantons à tue-tête… Toniiiiiiiiiiiiight, we are young!
Itinéraire du jour
Autoportraits du jour
Dans les gorges de l’Areuse.
Au Creux du Van, après le pique-nique.