Il est 10h01 et nous sommes prêts à partir. Non, pas à partir de la maison mais bien à commencer notre randonnée. Garés au bord de la route qui monte au Marchairuz, à quelques mètres de l’arbre marqué Chemin à Marc.
Et comme Stefano pense déjà au retour et comment réussir à faire une belle boucle, nous filons tout de suite vers le refuge de La Bûcheronne.
A proximité nous croisons un randonneur solitaire, en tee-shirt alors que nous sommes encore emmitouflés dans nos gilets. Il nous dit avoir réveillé un cerf. Nous ne demandons si ce n’est pas ce même randonneur que nous avions vu, l’année passée, un gros objectif autour du cou, nous racontant sa rencontre avec un sanglier.
Nous contournons le Pré à l’Âne où il n’y a ni pré, ni âne et remontons vers La Foirausaz.
Voici le couvert.
A la croisée des routes dont une continue vers le Pré de Mollens, l’autre montant au Petit Cunay, quelques voitures garées dont un gros camping-car Iveco tout terrain, au peu similaire au Mercedes UNIMOG que nous avions vu aux USA.
Comme des randonneurs occupent la route (encore bien enneigée d’ailleurs), nous coupons à travers forêt, par une route des anciens, pour arriver au chalet de la Foirausaz.
De là, nous allons chercher le sentier qui monte au Pré aux Biches, derrière le chalet du Pré de St-Livres.
Celui-là même que nous avons parcouru à ski, il y a quelques semaines.
A peine avons-nous rejoint la route que nous la quittons, pour aller voir le chalet La Perce Neige.
Nous marchons sur la crête, entre le Pré de St-Livres et celui des Biches et du Petit Cunay.
Crête où court un mur…
et qui a été dégagée par des coupes d’arbre.
Et voilà le chalet privé La Perce Neige.
Compte tenu de la neige encore bien présente, nous redescendons vers le Petit Cunay plutôt que de nous aventurer à suivre la crête. Nous avons qu’il y a une glacière pas loin et, en général, un trou n’est jamais seul.
Détail de ce que nous pensons être l’arrivée vers la veille citerne, à moins que ce ne soit l’écoulement du purin de l’étable.
Fortification en remontant vers la cabane du Cunay.
En allant vers L’Aurore,
nous retrouvons l’arbre fourmi, « the ugliest tree of Switzerland » a écrit une fois Dwight Peck dans son billet A few views of Mont Tendre in October. Depuis, nous échangeons sporadiquement avec lui des emails.
L’Aurore, d’où s’échappent des cris d’enfants (et de bonnes odeurs de nourriture).
Notre destination, enfin la direction, car là, le point géodésique du Mont Tendre n’est pas visible. Par contre, le mur qui y va, oui.
Nous allons vers la cabane du Rocher. Mais une famille en train de pique-niquer nous garde à distance. Nous nous rabattons sur « notre » arbre, un peu plus loin.
Ici, il faut remarquer trois choses : au fond, le point géodésique du Mont Tendre, au centre, « notre » arbre et à gauche l’arbre à pique nique (pratique pour poser des choses dessus) appelé également arbre à autoportraits.
« Notre » arbre.
Il ne nous reste plus qu’à zigzaguer entre les plaques de neige. Notre but est là.
Si nous avons trouvé assez souvent de petits fragments de munitions ici et là, cet obus là est presque entier. Il mesure environ 50 centimètres de long.
Parfois il n’y a pas d’autres alternatives que la neige.
Nous contournons le sommet par le couvert, dans l’espoir que les personnes qui l’occupe s’en aillent.
Stratagème réussi. Nous sommes seuls.
Je viens de passer un joli moment à lire un texte à propos de Samuel Aubert, répertorié sur l’excellent site Histoire de la vallée de Joux. Je comprends mieux pourquoi une plaque a été déposé, le 30 juin 1957, non loin du sommet du Mont Tendre. C’est durant cette lecture que j’apprends le sens exact de gadoue, que j’utilise habituellement comme synonyme de boue. La gadoue, dans son sens original, est un engrais constitué d’ordures ménagères urbaines (entendez par là également les excréments humains).
Stefano me promet le pique-nique au chalet de Pierre. Lorsque nous y arrivons, à 14h30, je suis affamée. Je trouve un billot de bois, enlève mes chaussures, plante mes pied dans la neige en savourant mon sandwich.
Ou quand le paradis s’invite sur terre.
Nous repartons par la route enneigée qui mène au Mont Tendre.
Nous croisons un couple, lui, des five-fingers aux pieds, portant un jeune enfant dans un sac à dos. Nous restons songeurs.
Le mur qui sépare la pâture du chalet de Pierre et celle du Mont Tendre.
La Buvette du Mont Tendre.
Parce que nous pensons qu’il y aura moins de neige, nous décidons de suivre la route jusqu’au chalet Neuf du Mont Tendre. Mal nous en prend : elle est recouverte à 99%.
Le chalet Neuf du Mont Tendre.
De là, nous partons un peu à l’aventure, l’idée étant de rejoindre le Pré de Mollens.
C’est (presque) sans une hésitation que nous rejoignons la piste forestière, empruntée moult fois dans l’autre sens, qui part du Pré de Mollens pour se terminer au milieu de nulle part. Un grand bravo à Stefano dont le sens de l’orientation me laisse toujours admirative.
Nous nous promettons d’ailleurs un jour d’aller voir ce « nulle part », persuadés de trouver quelque chose : une route ne se construit pas sans aucune raison. Mais pas aujourd’hui car moi, j’avoue, j’accuse la fatigue de ces quatre jours consécutifs de randonnée.
Nous voilà au Pré de Mollens.
Pendant que Stefano pousse jusqu’au chalet de M’sieur Claude, assise sur une souche, je reprends des forces et calme ma fringale.
Nous espérons que M’sieur Claude prend soin de lui par ces temps difficiles et que nous pourrons lui rendre visite cet été.
Non loin, le Pré de Ballens.
Nous montons vers le Crêt de Mondisé avant de redescendre vers La Correntine.
Le chalet de La Correntine.
Nous rejoignons la route du Pré de St-Livres. Le camping-car 4×4 est toujours là et les heureux propriétaires, dont deux fillettes, sont dehors. Nous nous arrêtons pour papoter un peu. Ils nous disent avoir acheté le camion avant leur premier enfant et n’ont donc pas fait encore de grands voyages. L’été passé ils étaient dans le Massif Central et il nous raconte, les yeux brillants, une nuit merveilleuse passée là bas au milieu des chevaux. Acheté avec 35’000 km, ses précédents propriétaires ont explorés l’Afrique du Sud.
La boucle ne sera donc pas parfaite, mais elle aura néanmoins une belle « gueule ».
Le couvert de la Foirausaz, dans une lumière différente de celle du matin.
Dernier chalet avant d’arriver à la voiture : le chalet Sans Souci.
Wow. Quel magnifique weekend ! Nous sommes presque contents de retourner travailler demain ! Enfin, c’est une image car nous sommes en période de confinement et donc nous travaillons depuis la maison. Mais nous aurons les fesses confortablement installées sur nos chaises de bureau.
Itinéraire du billet
C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.
Autoportraits du jour
Sur la crête, en allant vers le chalet La Perce-Neige.
Au Mont Tendre. Deux randonneurs heureux.
Au chalet de M’sieur Claude.