Le Caprice
Cette semaine nous avons été paisibles. Nul besoin de consulter les prévisions météorologiques et de nous lamenter à la vue des symboles de nuage, pluie, grêle ou neige. C’est simple. Depuis dimanche passé, nous savons qu’il va faire beau. Ce n’est plus qu’une question de patience… Attendre qu’arrive le hump day, puis TGIF…
Nous nous garons le long de la route du Marchairuz, après avoir passé le col. Stefano coupe à travers la forêt. Il semble bien décidé quant à la direction à suivre.
Néanmoins, à un moment, il s’arrête, sort le GPS et dit : bon, regardons si nous ne tournons pas en rond… Car effectivement, rien ne ressemble plus à un sapin qu’un autre … sapin. Mais non. La direction générale semble bonne.
Après près de 2 km dans la forêt, hors sentier, je distingue au travers des arbres une vaste étendue recouverte de neige. Je comprends : la Sèche de Gimel. Nous y arrivons par un chalet privé qui surplombe la Sèche : Ma Chaumine.
Il est chou tout plein et très bien entretenu.
Nous passons le mur qui délimite la Sèche de Gimel et nous y voilà.
Voici un extrait de description de la Sèche de Gimel datant de 1972. Pour la version complète, c’est ici.
Ce pâturage à génisses s’étale sur un grand plateau ondulé. La moitié sud-est présente des combes plus prononcées dont la principale est occupée par un grand marais… Le plateau au nord-ouest forme une légère cuvette qui présente, en son centre, des affleurements rocheux dans lesquels se découpent de nombreuses fissures et anfractuosités. Sur cette importante surface aride poussent surtout des arbustes et des sapins rabougris…
Le couvert nous ravit toujours autant. D’autant que le mur qui entoure la citerne est un peu dégagé, ce qui embellit le tout.
Nous longeons la limite nord du pâturage. Après environ 1.5 km, Stefano propose : et si nous allions voir le Ranch de la Pierre à Lièvre ? Très bonne idée, dis-je. La dernière fois que nous sommes passés par là nous avions eu la chance de rencontrer les propriétaires, un charmant couple à la retraite, qui nous avait fait visiter les lieux. Et, lors de notre première rencontre avec le « ranch », nous avions essuyé un orage mémorable, nous étions réfugiés sous l’avant toit et avions attendu, assis sur un banc, que la pluie se calme (voir notre billet La Pierre à Lièvre). Quelques vaches étaient venues nous observer mais nous n’avions pas vraiment réussi à communiquer.
Derrière nous, les crêtes du Jura et le Mont Tendre.
Le propriétaire nous avait dit que, régulièrement, il repeignait l’inscription, aujourd’hui à moitié enfouie sous la neige.
Stefano profite de la zone sans neige pour faire un resserrage de chaussures.
Continuant sur notre lancée et dans la même direction, nous arrivons au Chalet à Roch Dessus.
Il est amoureusement décoré par des peintures murales.
Nous profitons de l’hiver pour nous approcher de deux petits chalets privés, toujours occupés l’été lorsque nous passons.
Le premier n’a pas de nom mais est soigneusement entretenu.
Nous en faisons le tour, afin de nous assurer qu’un panneau nominatif ne se cache pas au-dessus de la porte. Mais non, rien…
Le second, lui, a été baptisé et s’appelle Le Caprice. À notre avis, il est encore plus joli que son voisin. Ses volets de bois clair sont irrésistibles.
Un banc, accolé à la façade, nous invite au pique-nique. Invitation acceptée chaleureusement. Collés au mur sombre, le vent, qui nous avait frissonner quelques minutes plus tôt, ne parvient plus à ses fins.
Repus, nous attaquons la montée qui nous amène vers la Vue de Genève.
À proximité, nous découvrons un autre chalet privé : Les Planes.
À première vue, il ne paie pas de mine. Mais il est idéalement placé et jouit d’une magnifique vue sur le bassin lémanique.
Nous arrivons à La Place d’Armes, un refuge pour lequel priorité est donnée aux travailleurs de l’exploitation forestière.
Entièrement refait en 2016, le résultat est splendide.
De là, partent plusieurs traces. Une part vers Les Bégnignes. L’autre vers la Petite Chaux. Nous optons pour la Petite Chaux.
C’est à partir de là que nous sommes hors-la-loi, bien involontairement d’ailleurs. C’est en regardant le tracé que nous avons découvert, avec stupeur, que nous avons empiété sur la zone de tranquillité dite du Noirmont. Nous connaissons bien cette zone et son principe de protection de la faune locale. C’est pour cette raison que l’hiver nous ne fréquentons jamais la zone Les Bégnignes, Noirmont et Creux du Croue… Et pourtant, dieu sait si c’est joli. Messieurs de la Confédération, votre entreprise est louable mais vouée à une réussite très modeste (pour ne pas dire à l’échec) du fait du manque évident de signalisation. Nous avons suivi en bonne conscience un sentier marqué par de nombreuses traces de skis et raquettes.
Voilà l’état du sentier juste avant d’arriver à la Petite Chaux. Cette route fait partie de la zone de tranquillité. Elle devrait donc être intacte et vide de toute trace.
Nous saluons de loin La Petite Chaux avant de descendre dans la combe.
Nous restons à une distance raisonnable de ces trous.
Nous descendons vers le couvert de la Rionde Dessus. De couvert, il porte bien son nom. Aucun mur prévu pour protéger le bétail. Juste un toit pour recueillir un maximum d’eau.
S’ensuit une section fort agréable dans une combe avec peu de déclivité. Nous arrivons à marcher de front et donc à bavarder de choses et d’autres.
Le chalet du Pré aux Veaux se dessine à l’horizon.
À contre-jour, avec le ciel couvert de nuages d’altitude.
Marchant toujours à découvert, sur un plat relatif, avec une neige dont la qualité varie de la neige verglacée à la soupe de printemps, nous arrivons aux Trois Chalets. Peut-être qu’il y a fort longtemps il y avait effectivement trois chalets mais aujourd’hui il n’en reste plus qu’un seul. Les couverts ne comptent pas.
Nous renonçons à pousser jusqu’à la Cabane de l’Ecureuil pour aller voir le chalet de la Sèche des Amburnex.
Nous l’avons vu détruit par le feu, en cours de reconstruction et avons déjà maintes fois admiré son toit recouvert de tavillons.
Sans surprise, nous arrivons en vue du couvert de la Sèche de Gimel. C’était prévisible.
Il ne nous reste plus qu’à suivre le sentier, sur lequel la neige est bien tassée.
Après un micro-détour par le refuge de L’Intercommunal, nous arrivons à la voiture.
Ouf, même si la randonnée a été relativement courte – environ 16 km – nos jambes accusent une certaine fatigue et la plante de nos pieds est surchauffée. C’est que nos chaussures sont fermement attachées aux raquettes sans aucun déroulé de pied possible. Le pied reste donc à plat et se balade forcément d’avant en arrière. Mais rien ne résiste à une bonne nuit de sommeil. Demain, nous avons bien l’intention de recommencer.
Itinéraire du jour
C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.
Voici le détail de notre incursion involontaire dans la zone de tranquillité du Noirmont. Nous avons longuement regardé les limites de cette zone afin d’être encore plus attentifs une prochaine fois.
Autoportraits du jour
Alors, comme dire… Le voyant lumineux et clignotant lors de prise différée était caché par les dragonnes des bâtons auxquelles j’avais accroché l’appareil photo. Il y a eu quelques hésitations. Voici le plus beau résultat de mes tentatives. C’est pas fameux, je sais. Mais assez drôle, non ?
Au chalet Le Caprice.
Au chalet de la Sèche des Amburnex.