Une très belle randonnée dominicale au départ du col du Lukmanier durant laquelle nous bouclons le tour du lac Lai da Sontga Maria. Le clou de la sortie reste la découverte du Lai Blau, situé en contrebas du Piz Lai Blau, à 2410 mètres d’altitude, avec, à la clé, une baignade dans ses eaux transparentes.
Dimanche. Déjà, assis sur la terrasse pour le petit-déjeuner, nous entendons les bruits de moteur de voitures et motos en route vers le col du Lucomagno. Les habitants du village vont déguster aujourd’hui. Le temps est magnifique et nombreux seront les adeptes de la balade estivale, ou du petit tour en voiture ou deux roues pour le plaisir d’admirer de jolis paysages.
Le petit déjeuner terminé, les sacs bouclés, la voiture chargée, nous nous mêlons au trafic car la randonnée du jour démarre au col.
Sans surprise, le parking est bien encombré. Mais juste devant nous, une voiture libère une place. Bien qu’un peu étroite pour nos standards, nous nous y glissons rapidement. Beggars can’t be choosy, n’est-ce pas ?
La première partie de la randonnée a un air de déjà-vu. Elle consiste à rejoindre le coin sud-ouest du lac. Une belle route carrossable, idéale pour réveiller nos muscles et assouplir nos articulations. Un peu plus de 2 km pour papoter de choses et d’autres, des moments forts de ces derniers jours ou pour chanter des chansons sans queue ni tête, même si elles parlent toutes de lapin et de foin.
Quand je parle de « temps magnifique », je ne mens pas. Jugez plutôt.
La balade du jour va nous amener quelque part au-dessous de la montagne au centre de la photo précédente. Où exactement, je ne sais pas. Le seul moyen de le savoir est de s’y rendre.
Devant nous, la route-piste qui monte en direction du Passo dell’ Uomo.
Les rives dégarnies du lac attestent du manque d’eau. Sur la droite, la route, protégée par un pare-avalanche, qui descend vers les Grisons.
A la croisée de sentiers, nous partons vers la droite, mais ignorons la sente qui traverse le pont enjambant le Reno di Medel, un des trois petits ruisseaux d’où naît le Rhin. Cette sente mène au Val Cadlimo, où nous étions il y a quelques jours.
Nous restons sur les bords du lac, profitant du panorama, offrant à nos jambes encore un peu de répit avant l’arrivée inéluctable de la montée. Au fond, le barrage du Lai da Sontga Maria. Stefano a prévu que, après notre passage au Lai Blau, nous continuions sur ce même sentier en direction de la digue.
Nous arrivons à l’entrée du Val Rodadura. De là, nous avons deux options : le premier sentier attaque le flanc de la montagne, sur la droite. Il est d’ailleurs bien visible sur la photo ci-dessous. Le second sentier s’enfonce dans le val pour monter ensuite.
Mais d’abord, nous devons réussir l’épreuve de traverser le Aua dalla Val. Quelque chose me dit qu’il est difficile d’échouer…
Les vieux panneaux de marquage de sentier.
Le sentier choisi est celui qui part dans la pente. Il est étroit et bordé de rhododendron et monte progressivement, presque gentiment.
Le paysage est grandiose. Nous en venons presque à regretter l’absence d’un ou deux petits nuages blancs. Ceux-là même qui, selon un poème de Maurice Fonbeure, sont signe de beau temps.
Nous arrivons au ras d’un premier replat. Stefano me dit : le lac n’est pas loin. Je secoue la tête. Non, non, je pense qu’il faut encore « monter un étage ». Un petit lac de montagne, ça se mérite, n’est-ce pas? Il ne faudrait pas non plus que son accès soit trop aisé. Le plaisir pourrait presque en être gâché.
Point de petit lac sur le replat. Sera-t-il là, en haut de la prochaine marche ? Ou y en aura-t-il une autre ?
Le tunnel de base du St-Gothard passe presque sous nos pieds, quelques 2000 mètres plus bas.
En haut de la seconde marche de cet escalier géant, nous apercevons le lac.
Une quinzaine de personnes, réparties en petit groupes de 3 ou 4, se sont installées sur les rives. Nous cherchons donc à nous mettre à l’écart. D’autant que les eaux cristallines invitent à la baignade. Sans maillot de bain, je n’ai d’autre choix que de me tremper dans mon plus simple appareil.
L’extrémité est du lac nous permet de cocher toutes les cases de notre liste de souhaits : elle est déserte, nous offre une belle vue dégagée et quelques rochers plats permettent d’accéder facilement à l’eau.
Après avoir promis à moult reprises à Stefano de ne pas m’éloigner du bord, je me glisse avec délice dans l’eau glacée. J’ai un moment d’hésitation lorsque l’eau atteint ma taille. C’est toujours un passage critique. Je prends une grande inspiration et m’immerge jusqu’au cou. Ciel, que c’est bon. J’imagine toutes les cellules de mon corps sortir de leur torpeur et frétiller de bonheur. Je parviens à rester quelques minutes, remuant mes membres pour éviter qu’ils ne s’engourdissent. A la sortie de l’eau, je me frictionne énergiquement avec une micro serviette. Le soleil, bien présent, s’occupe de terminer le travail. Le sandwich qui suit la baignade n’en est que plus délicieux.
Repus, rafraîchis (enfin surtout moi) nous partons vers le côté opposé du lac, à la recherche d’une perspective différente.
Lorsque nous sommes certains d’avoir gravé ces belles images dans notre mémoire, nous nous dirigeons vers le sentier afin de commencer la descente.
Il suffisait de demander… les nuages blancs sont arrivés !
A l’endroit où le sentier se divise en deux, sur le premier replat, nous optons pour la variante qui descend rapidement pour longer ensuite le Aua dalla Val.
Nous pouvons ainsi découvrir une petite construction, dont la porte arbore un nom : villa Rondadura.
Le rumex y coule des jours heureux.
Nous retrouvons le sentier que nous avions quitté quelques heures plus tôt et partons en direction du barrage.
Le sentier devient route et nous cheminons un moment avec deux pères de famille et leurs mômes, cannes à pêche à la main, seau pour y mettre le poisson, vide. Ils ont passés le weekend dans les environs, sous tente, et nous avouent avoir grelotté la nuit précédente, au point de se réfugier dans la voiture.
La digue est un parking presque officiel.
Nous traversons et allons chercher le sentier qui, selon des récits lus par Stefano devrait nous permettre de terminer le tour de lac. Ledit sentier passerait au-dessus du tunnel. Le tout est de trouver son départ, la première partie du tunnel étant en travaux.
Un feu tricolore assure le trafic alterné. La route est étroite et même avec un seul sens de circulation nous devons parfois nous coller à la barrière. Dans le tunnel, heureusement éclairé par la lumière naturelle, un mini-trottoir nous offre une protection toute relative. Jusqu’à ce qu’une porte nous permette de sortir du tunnel.
Cependant, aucun passage ne nous laisse ni de continuer, ni de monter sur le haut du tunnel. Patience. La prochaine porte s’avère être la bonne.
Nous parcourons ainsi les 3 km qui nous sépare de l’hospice et du col. Il fait chaud et hormis les canalisations régulièrement réparties qui assurent le bon écoulement de l’eau de pluie, le retour à la voiture est plutôt monotone.
Ce n’est qu’en redescendant au niveau de la route, à une centaine de mètres du parking, que nous voyons un panneau : « sentier fermé – passage interdit ». Nous comprenons alors pourquoi nous avons dû chercher notre chemin.
Flore du jour
Itinéraire du jour
C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.
Autoportraits du jour
A Lai Blau.
Oui, encore à A Lai Blau.
On fait des essais… Nous sommes toujours à Lai Blau.
A l’origine, cette photo-là était pour la famille !
Nous étions en bas, au bord de la petite pointe, à droite.